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Christophe Sapet (Himalaya) : ” On ne pouvait pas continuer comme ça ! “

Christophe Sapet, détenteur de 23 % d’Himalaya via sa société XK Interactive, a repris les commandes de l'(ex)-web agency en tant que président. Pour sauver la société d’une probable banqueroute, il repositionne Himalaya. L’activité web agency est cédée à Business & Décision. En un an, le groupe de près de 800 personnes est devenu une simple PME de 160 employés.



01net. :
Pourquoi vous séparer de votre activité web agency alors, qu’il y a deux mois encore, vous affirmiez que votre stratégie était de “maîtriser toute la chaîne de vie d’un site” ?
Christophe Sapet : Il y a deux mois, je venais juste d’arriver à la tête d’Himalaya. Après avoir creusé les dossiers, vu les comptes, j’ai compris qu’il fallait que je prenne des décisions rapidement. On ne pouvait continuer comme ça. Himalaya ne pesait pas assez lourd sur le marché des web agencies face à Fi System, Valtech, ou encore Business & Décision.Quels marchés visez-vous aujourd’hui ?Nous conservons une activité conseil et design. C’est-à-dire la partie noble du travail en web agency qui consiste à aider une entreprise à la maîtrise d’oeuvre de son site Internet. Pour retrouver la croissance, nous comptons sur le commerce en ligne, qui est sûrement le domaine qui a le plus fait ses preuves sur Internet. En outre, 50 % de notre chiffre d’affaires 2002 proviendra de nos call centers [centres d’appels].Finalement, vous vous repositionnez autour des métiers d’Eurasset [SSII] que vous avez rachetée l’année dernière. Cette acquisition a-t-elle sauvé Himalaya ?Sans cette acquisition, Himalaya aurait peut-être été dans une situation encore plus difficile, mais il ne faut pas chercher à revenir en arrière.En mars 2001, Himalaya prévoyait un chiffre d’affaires de 52 millions d’euros sur l’année. Elle n’en a finalement réalisé que 27,4 millions. Comment expliquez-vous un manque de visibilité aussi important à ce stade de l’année ?Tout allait mal à ce moment-là. Le marché est devenu difficile d’un seul coup. Des contrats que nous avions prévu de signer nous sont passés entre les doigts, beaucoup de sociétés clientes ont disparues, et avec d’autres, nous avons rompu unilatéralement nos contrats de peur de ne pas être payé tellement leurs situations étaient inquiétantes. Si l’on rajoute à cela que nous vendions à perte certaines prestations…Aujourd’hui, où en est la situation financière d’Himalaya ? Notre principal avantage est l’absence de dettes. Nous allons annoncer un chiffre d’affaires semestriel d’un peu plus de 7 millions d’euros, avec un objectif de 15 millions sur l’année. Au 30 juin dernier, notre trésorerie était de 4 millions d’euros [Ndlr : contre 11 millions d’euros au 31 décembre dernier]. Cela nous permettra d’atteindre le point mort sur le dernier trimestre ou le suivant [Ndlr : l’ancienne direction visait l’équilibre sur le semestre précédent].Himalaya peut-elle encore rester indépendante très longtemps ? Les 40 millions d’euros levés lors de son introduction au Nouveau Marché ont fondu comme neige au soleil. Pensez-vous pouvoir développer la société autrement qu’en l’adossant à un plus grand groupe ?Ce n’est pas à l’ordre du jour. En cette période, mon travail est d’insuffler une bonne direction pour que Himalaya réussisse à gagner de l’argent. Je préfère tenir ce discours aux actionnaires, plutôt que de leur dire dans six mois que nous allons droit dans le mur. Pendant un an, nous allons redévelopper Himalaya. Ensuite, seulement, nous étudierons l’opportunité d’un adossement.

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Frantz Grenier