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Ceux qui vont compter

” Lorsqu’on a créé une entreprise, on n’est plus bon à grand-chose “Alexandre Krivine, DG de RightvisionDepuis 1995, Alexandre Krivine et Jean-Claude Carles sont inséparables. Leur premier coup…

” Lorsqu’on a créé une entreprise, on n’est plus bon à grand-chose “

Alexandre Krivine, DG de RightvisionDepuis 1995, Alexandre Krivine et Jean-Claude Carles sont inséparables. Leur premier coup d’éclat a été la création de Skyworld, un fournisseur d’accès destiné aux professionnels.Deux ans après, ils avaient réussi à conquérir près de 10 % de parts de marché des entreprises. Sans attendre l’arrivée des mastodontes de l’accès, ils revendent rapidement leur société à Cegetel, et intègrent le groupe Vivendi.” J’occupais le poste de directeur Internet de Cegetel, mais le côté politique de la chose m’a vite exaspéré. Je crois fondamentalement que lorsqu’on a créé une entreprise, on n’est plus bon à grand-chose “, explique Alexandre Krivine.Les deux compères repartent sur une idée neuve pour l’époque : les Internet appliances. Concrètement, ils se spécialisent dans la création de ” boîtes ” prêtes à l’usage pour les PME-PMI.” À l’époque, le Net était trop compliqué pour les PME. Si vous vouliez créer une messagerie, vous étiez obligés de faire appel à des techniciens. Rightvision a été fondée pour simplifier leur connection. “L’utilisation des ” boîtes ” de Rightvision est des plus simples : il suffit de les relier à une prise internet et tout est configurable depuis une interface web, même pour quelqu’un ne sachant pas forcément ce qu’est un ” serveur POP ” (serveur de messagerie).Fondée à la fin de l’année 1999 et autofinancée à hauteur de 2 millions de francs, Rightvision sort son premier produit en août 2000. Quelques mois auparavant, aux Etats-Unis, une société similaire, Cobalt Networks, lève près d’1 milliard de dollars en Bourse.Rightvision séduit aussi les investisseurs et lève près de 30,5 millions d’euros en deux tours de financement. Point fort des Internet appliances : la rentabilité rapide.Dès septembre, pour Rightvision. Selon IDC, elle occupe la seconde place du secteur en Europe, juste derrière Cobalt Networks, et celle de numéro 1 incontesté en France. “Notre objectif : obtenir la première place européenne, mais pas aller nous balader aux États-Unis. Le marché est trop vaste et Cobalt bénéficie du soutien de sa maison mère Sun “, explique Alexandre Krivine.Pourtant, la société française n’a rien à envier à sa concurrente : ses Internet appliances disposent de systèmes de sécurité type firewall et permettent aux utilisateurs de s’y connecter à distance pour relever leurs e-mails ou accéder à leurs agendas.La véritable bataille pour Rightvision se situe aujourd’hui sur le terrain de ses distributeurs. Pour diminuer ses coûts commerciaux, l’entreprise doit nouer des partenariats avec des hébergeurs, SSII, fournisseurs d’accès, qui préconiseront sa solution.

” J’ai visé le grand public “

Jean-Baptiste Rudelle, PDG de KiweeConsultant en stratégie télécoms chez Arthur D Little, Jean-Baptiste Rudelle a bénéficié d’un observatoire de choix pour voir l’explosion des services mobiles. ” J’ai compris que les opérateurs n’arriveraient pas à fournir du contenu. J’ai beaucoup regardé ce qui se faisait au Japon et en Finlande. J’en ai déduit qu’il fallait viser en priorité le grand public, si possible jeune. Tout le monde disait que les services arriveraient par les professionnels.”Lorsque Kiwee propose ses premiers services (sonneries, logos pour mobiles, SMS, quiz), c’est la ruée. Il cumule aujourd’hui 1,6 million de membres. ” J’avais emprunté à gauche, à droite. Lorsque j’ai fait mon premier tour de table, ma société était au bord du dépôt de bilan “. Aujourd’hui, l’entreprise est rentable et s’étend à l’international.

” onquérir le marché américain “

Jean-Luc Walter, PDG d’Artech” Je suis d’une famille d’entrepreneurs qui ont tous raté Polytechnique. Moi j’ai fait l’École nationale supérieure, mais j’ai vite été convaincu que je n’arriverai pas à vivre dix ans comme fonctionnaire “. Avec son franc-parler, Jean-Luc Walter est déjà perdu pour l’administration. C’est en tant qu’employé d’Ilog (un essaimage de l’Inria, le centre de recherche de France Télécom) qu’il tombe ” amoureux ” de l’édition de logiciels.” Un de mes plus gros clients, Renault, nous a laissés tomber pour Business Objects. C’est incroyable, ils m’avaient volé mes idées avant même que je ne les ai “, plaisante-t-il encore. Il se décide à monter sa propre société, Artech.Les débuts sont mitigés. ” J’étais le seul à pouvoir utiliser le logiciel que j’avais créé “. Qu’importe, Jean-Luc Walter se finance : conseil le jour et programmation la nuit. Peu à peu, son activité se développe autour d’un concept liant gestion de la relation client et tableaux de bords décisionnels. Et là, bingo, il décroche 150 millions de francs pour sa première levée de fonds il y a quelques semaines.Objectif : internationalisation tous azimuts, triplement du nombre de salariés d’ici à la fin de l’année et introduction à New York dans les quatre ans. ” Avant il nous faut conquérir le marché américain, c’est le seul moyen d’avoir la prime aux leaders . Nous sommes partis pour une grande aventure de l’édition logicielle alors que j’ai commencé dans un studio avec un Mac prêté par un ami “, commente, un brin nostalgique, le PDG.À terme, il compte passer la main à un gestionnaire pour l'” extrême plaisir de voir les choses mieux faites “. Comme Bill Gates, il se concentrera sur le développement stratégique de sa société.

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Alain Steinmann