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Ces marchands du web qui ouvrent boutique en ville

Showroom, point retrait, agence… Depuis quelques mois, les sites d’e-commerce multiplient l’ouverture de magasins physiques. Un passage obligé pour gagner en notoriété.

Nomatica saute le pas. Le spécialiste photo, présent uniquement sur le Web, inaugure aujourd’hui mercredi, à Toulouse, sa première enseigne physique. Officiellement, il s’agit d’un point retrait (comme l’a déjà fait Pixmania à Paris),
et pas d’une boutique à proprement parler. Pourtant, les clients pourront y acheter directement leurs accessoires (housses, cartouches, etc.). Ou encore utiliser les quelques ordinateurs présents pour passer une commande en ligne.Le cas de Nomatica n’est pas isolé. Certains cybermarchands ont choisi d’ouvrir des magasins physiques peu après leur création, à l’image du site de déstockage Mistergoodeal ou du comparateur de crédit Meilleurtaux.com. Ce dernier
dispose d’une quinzaine d’agences réparties dans l’Hexagone. Depuis plusieurs mois, ils sont imités par de nombreux cybercommerçants qui souhaitent avoir pignon sur rue. Promovacances a ouvert le 10 novembre dernier une agence dans le
XIe arrondissement de Paris. Le site d’e-tourisme projette d’ouvrir, dans les prochains mois, un second relais physique au c?”ur de la capitale.Certains débarquent même avec un réseau clé en main, tel Travel O City. Le voyagiste américain s’est installé en France avec, outre un site internet, neuf agences physiques. ‘ Ce n’est pas complètement étonnant.
Il y a une interaction entre les deux modes de distribution. Les grandes enseignes se doivent d’ouvrir des sites d’e-commerce. De même, certains e-commerçants sont tenus d’avoir un magasin physique. L’absence de contact avec la clientèle peut
constituer un frein à la notoriété ‘
, analyse Gérard Ladoux, secrétaire général de l’Acsel (Association pour le commerce et les services en ligne).

Faire connaître sa marque…

Pour certains, l’absence de relais physique expliquerait en partie les revers d’Amazon en France ou encore l’échec de la banque en ligne Egg (anciennement Zebank). Lieu de contacts privilégiés avec la clientèle, les magasins permettent
d’imposer une marque.LDLC.com l’a bien compris. Un an après sa création, le site de produits high-tech s’est doté d’un showroom, à Lyon, qu’il a déménagé en juin dernier, par manque de place, pour une surface supérieure de 800 m2. Bien
sûr, ces magasins constituent un relais de croissance pour les distributeurs en ligne. La boutique lyonnaise de LDLC.com représente pas moins de 8 % de l’activité du groupe.Mais ce n’est pas tout. ‘ Le showroom a une double vocation. Il exhibe les produits vendus mais diffuse également l’image de l’entreprise. Il n’est pas facile de se faire connaître uniquement sur
Internet ‘,
commente Olivier de la Clergerie, directeur général de LDLC.com. Pour ces raisons, le groupe est en quête de mètres carrés à Paris afin d’ouvrir un second showroom.Asseoir sa marque n’est pas l’unique vocation d’une boutique. Sans renier le canal de distribution Internet, Ludovic Pruche, directeur marketing de Karavel (la maison-mère de Promovacances) explique ainsi :
‘ L’agence physique est une approche complémentaire. Elle permet un vrai accompagnement dans le choix du séjour. Elle offre une dimension de conseil. ‘ Une enseigne physique permettrait donc à un site
d’e-commerce d’être plus proche des attentes de ses clients.C’est aussi la raison pour laquelle RueduCommerce prévoit d’ouvrir, d’ici au mois de janvier, une boutique à Paris, Porte de St-Ouen. Les clients du spécialiste de produits high-tech pourront venir y chercher leurs colis 24 heures
après leur commande sur Internet. A l’inverse, ils pourront y rapporter un article défectueux. Le point de retrait pourrait également proposer à la vente quelques produits de ‘ dépannage ‘.

et rassurer la clientèle

Il s’agit d’un test. S’il s’avère concluant nous pourrions rapidement dupliquer ce type de magasin dans de grandes zones urbaines. Nous ne voulions pas ouvrir trop tôt des points de retrait pour ne pas polluer
notre modèle avec des magasins physiques. Nous voulions démontrer au marché qu’un site Internet pouvait être pérenne. L’ouverture d’un magasin répond à une demande des clients ‘,
clarifie Gauthier Picquart, directeur
général de RueduCommerce.Encore aujourd’hui, les magasins apparaissent nécessaires pour rassurer le grand public. ‘ Une tranche de la population fait son apprentissage sur Internet, comme les précurseurs, elle veut se renseigner, être
rassurée. Les magasins permettent de gagner cette confiance. Après quelques achats dans notre boutique à Lyon, de nombreux clients ont sauté le pas. Ils ont commandé via notre site marchand ‘,
développe Olivier
de la Clergerie.Conseils, SAV, notoriété… Les raisons invoquées par les pure players pour se doter de boutiques physiques sont multiples. Ils sont loin toutefois de vouloir s’enferrer dans un modèle de distribution
classique. Ils ouvrent une ou deux boutiques. Guère plus. ‘ L’ouverture d’un magasin physique peut permettre à un site marchand de résoudre un problème de chaîne logistique. Quoiqu’il en soit, les pure players resteront des
pure players ‘,
conclut Christian Perrier, associé chez Pricewaterhousecoopers.

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Hélène Puel