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Canon EOS 5DS, ou comment mettre 50,6 Mpix dans un reflex !

Disponible en deux versions, le nouveau reflex professionnel de Canon marque les esprits avec son capteur de 50,6 Mpixels.

Cinquante mégapixels : il suffit presque de citer cette définition d’image (record !) pour résumer le nouveau boîtier de Canon, le 5DS. Un boîtier aux allures tout ce qu’il y a de plus classique, mais qui permet à Canon de relancer généreusement la guerre des mégapixels. Cela faisait longtemps que Nikon dominait le segment des reflex à haute définition avec ses D800/D800E puis D810 et leur 36 Mpix, Canon stagnant à 22 Mpix avec son 5D Mark III. Mais quitte à faire les choses, la marque rouge a frappé fort et a plus que doublé cette définition pour pousser ce capteur plein format 24×36 à 50,6 Mpix (soyons précis).

Définition de moyen format

8688 x 5792 points : c’est la définition des images produites par ce capteur CMOS. Pour retrouver une telle définition dans la photo il faut pousser la porte d’un autre monde, celui des moyens formats et autres “dos numériques”, des équipements de photographes de studio ou d’architecture dont le ticket d’entrée commence à 10 000 euros. Leurs capteurs sont bien plus grands et Canon a dû repousser les limites pour réussir à faire rentrer autant de photosites dans un “simple” boîtier reflex. Le site de Canon Japon héberge quelques images de ce boîtier en pleine résolution pour que vous puissiez vous faire une idée.

5DS R : la version « plus »

Jusqu’ici maître des hautes définitions avec ses 36 Mpix, le D800 du concurrent Nikon avait été lancé en deux versions : une classique, et l’autre estampillée « E » (D800E) dont le capteur était dépourvu de filtre passe-bas, un filtre qui équipe la plupart des capteurs du monde de la photo. Ce filtre lisse les droites provoquées par l’agencement régulier des pixels du capteur et diminue aussi les effets de moiré, cela au prix d’une perte de netteté perçue. Sans ce filtre passe-bas, les effets de moirés sont plus marqués, mais les images plus nettes, plus piquées.
Si Nikon a fini par ne lancer qu’une seule version de son D810 sans filtre passe-bas, Canon a repris la première approche du D800/D800 en déclinant le 5DS en une version baptisée 5DS R. Celle-ci est quand même équipée d’un filtre passe-bas, mais dispose d’un système « d’annulation du filtre passe-bas ». Il nous tarde de mettre la main sur les ingénieurs de Canon pour avoir des explications techniques ! En tout état de cause, le 5DS est la version « normale » et le 5DS R est la version « haute résolution ». Sur ce lien vers Canon Japon, 3 autres photos capturées avec le 5DS R.

Un boîtier conservateur, pas de 4K

Si le capteur impressionne par sa définition, l’appareil est en lui-même très conservateur : il ressemble à un 5D Mark III dans la prise en main, il reprend le double emplacement de cartes mémoire Compact Flash + SD, sa rafale est modeste (5 i/s), de même que sa montée en sensibilités (100 à 6400 ISO), l’obturateur au 1/8000e, la vidéo est de la « simple » Full HD (pas de 4K donc), etc.
Si les contraintes techniques liées à la super définition de 50 Mpix expliquent les valeurs modestes de rafale et de montée en ISO, l’absence de 4K est une déception. Une déception et non une surprise : si le 5D Mark II a révolutionné le monde la vidéo, Canon a depuis lancé ses gammes de reflex cinéma et il semble (financièrement) logique que Canon évite de cannibaliser ses ventes de caméras bien chères avec un simple boîtier reflex. Le risque ? Laisser le champ libre à Panasonic.

50 Mpixels : forces et faiblesses

Prenons les arguments avérés pour/contre la définition de 36 Mpix du D810 et amplifions en les effets : les 50,6 Mpix du 5DS ouvrent la porte à des images de très grande définition, vont faciliter les recadrages et vont permettre à certains photographes de studio de shooter avec un reflex qui monte à 6400 ISO, qui shoote 5 i/s et bien plus maniable que leurs boîtiers moyens formats, des gros machins qui atteignent péniblement les 1 i/s, bruitent à fond dès 800-1600 ISO et sont aussi ergonomiques que des tourelles de tanks russes.
D’un autre côté, il faut s’attendre à des fichiers – notamment RAW – très encombrants et lourds à traiter (plus d’espace disque dur et plus de puissance processeur sont requis). Mais surtout cette hyper définition va poser la question du pouvoir de résolution des optiques : rares sont celles qui sont à même d’alimenter convenablement en lumière les 36 Mpix des Nikon D8x0, délivrant ainsi des clichés très définis, mais sans piqué et sans relief. Alors que faut-il attendre des 50,6 Mpix ?
Les deux boîtiers seront disponibles au mois de juin, l’EOS 5DS à 3599 € et l’EOS 5DSR à 3799€.

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Adrian BRANCO