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Canon annonce le développement de l’EOS R3 et ressuscite le pilotage de l’AF par l’œil

Inspiré du mécanisme qui équipait l’EOS 3 argentique en 1998, le système de pilotage de l’autofocus par l’œil que devrait intégrer l’EOS R3 pourrait marquer une étape technologique majeure dans la photo de sport.

Canon annonce aujourd’hui un boîtier qui n’en est qu’au stade de développement : l’EOS R3. De ce futur boîtier, que peut-on vous dire ? Sur le plan image, pas grand-chose : on ne sait rien de sa définition, rien de la mémoire tampon (buffer), rien des modes vidéo, de la 8K, etc. Les deux photos de face nous montrent qu’il s’agit d’un boîtier de type monobloc – a grip vertical intégré – le plaçant dans la catégorie « sport/action », plus exactement « entre l’EOS R5 et le 1Dx Mark III » selon Canon.

Un Canon avare en détails, mais qui lâche tout de même un chiffre – « 30 images par seconde » et deux mots magiques : « capteur maison » et « pilotage par l’œil ». C’est cette dernière mention qui nous fait bondir : le pilotage par l’œil comme le vénérable reflex argentique EOS 3 lancé en 1998 ? Oui, mais en mieux. Sans lâcher quoi que ce soit quant à la technologie qui est employée, Canon annonce que l’EOS R3 est bien le successeur spirituel de l’EOS 3, qui offrait un système de pilotage de l’AF par analyse des mouvements de l’œil – que l’on retrouvait aussi sur les EOS 30, EOS 5 et EOS 50E. Le système, à l’époque perfectible, va donc profiter de plus de 20 ans d’améliorations technologiques pour proposer un pilotage des collimateurs AF sur la totalité du capteur. Une promesse qui, si elle s’avère concluante sur le terrain et les sujets mobiles, pourrait devenir le graal des photographes de sport et animaliers.

L’autre nouvelle d’importance tient dans la nature du capteur puisque Canon annonce que ce composant, intégralement développé et produit par l’entreprise, sera à la fois Dual Pixel, à technologie BSI (rétro-éclairé) et de type stacked-CMOS (empilé). L’intégration de ces trois technologies serait une première et promet super vitesse de mise au point (Dual Pixel), une sensibilité ISO améliorée (BSI) et des rafales de compétition (stacked). Si le capteur tient ses promesses du point de vue de l’imagerie, cela marquerait aussi le retour de Canon sur le premier plan dans le domaine des capteurs, un domaine où il s’est largement fait distancer par Sony et Samsung au cours de la dernière décennie.

Aucune date de lancement officiel ni de fourchette de prix n’ont été avancées par Canon, mais les J.O. 2021 de Tokyo qui pointent le bout de leur nez et la promesse d’une rafale de folie de 30 i/s  laissent présager une première phase de tests terrain à cette période.

Trois nouvelles optiques

Toujours pour étoffer sa gamme RF, Canon appuie sur l’accélérateur côté optique et lance trois nouveaux cailloux : les RF 100mm MACRO f/2.8L IS USM, RF 400mm f/2.8L IS USM et RF 600mm f/4L IS USM. Ou plutôt une nouvelle optique et deux évolutions puisque les deux super téléobjectifs sont des transpositions des versions reflex (lancées en 2018) en monture EF sur la monture RF. Avec un petit plus cependant : ce dont les premières optiques à utiliser un contacteur inusité de la monture RF. Utilisé pour renforcer l’alimentation électrique, ce contacteur permet d’accélérer la mise au point en boostant le « jus » qui passe dans l’optique. Une amélioration qui ne touchera que le futur EOS R3, le branchement physique du contacteur n’étant pas présent dans les EOS R5 et R6 (ce qui s’appelle une planification médiocre, Mr Canon…).

Le 100 mm Macro est lui un tout nouveau modèle qui conjugue plusieurs innovations lui permettant d’être à la fois bon en macro et en portrait. Pour le premier point, il offre rapport de reproduction record de x1.4 et une réduction du focus breathing. Pour le portrait et les détails « pas vraiment macro » il propose une bague exclusive de contrôle des aberrations sphériques qui permet de jouer sur les flous d’arrière-plan et de premier plan. Basé sur le pilotage de deux groupes de mise au point désolidarisés, cette bague a pour but de créer des effets « très empiriques, liés à l’interprétation du photographe », comme nous a confié Canon par téléphone. Une bouffée d’air artistique dans un milieu de la photo de plus en plus obsédé par la technique et le pouvoir de résolution des optiques.

A découvrir aussi en vidéo :

 

Le RF 100mm MACRO f/2.8L IS USM sera lancé en juillet prochain à 1549 €.

Pour les téléobjectifs ce sera juillet aussi, mais il vous faudra vendre votre voiture ou un rein : comptez 12999 € pour le RF 400mm f/2.8L IS USM et 13999 € pour le RF 600mm f/4L IS USM.

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