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Bull projette de filialiser sa division Serveurs

A la suite de très mauvais résultats semestriels, le groupe a décidé de filialiser sa division Serveurs (NT, Unix et GCOS), selon nos informations. L’objectif: se concentrer encore plus sur les services.

Bull = SSII ? L’équation est en passe d’être complètement vérifiée. A la suite des très mauvais résultats du groupe le premier semestre, la direction du groupe informatique a fait part de son intention de filialiser sa division serveurs, a-t-on appris de sources concordantes. Ce, afin d’accélérer sa marche forcée vers les services. L’ensemble des activités de R&D, fabrication et distribution, pour les environnements Unix, NT et GCOS, actuellement réunies au sein de la division ” ISD “, passeraient ainsi dans une société indépendante dont Bull détiendrait, au départ, 100 % du capital. En attendant d’y faire venir un ou plusieurs partenaires. Rapportée aux résultats du premier semestre, cette entité de 4 000 salariés représenterait 560 des 1600 millions d’euros du chiffre d’affaires.Si aucun calendrier ne semble avoir été fixé pour l’instant, les choses pourraient aller assez vite (au moins pour la filialisation, en attendant d’élargir le tour de table), Guy de Panafieu, PDG de Bull, aurait en effet fait part en interne de sa volonté d’aller vite. Interrogé par 01net., le groupe s’est contenté de préciser qu’il allait ” accélérer la recherche de partenaires, aussi bien pour les activités serveurs que services “. Sans plus.La clé de ce Meccano organisationnel repose sur un problème de taille critique. Bien que rentable et déjà autonome, ISD n’a pas réussi à s’imposer sur le marché. Si le parc GCOS assure encore une rente de situation appréciable au groupe, les ventes de serveurs Unix et NT ne sont pas au rendez-vous. “Bull ne sait pas créer de valeur ajoutée sur des produits de volume. Le groupe n’a pas d’avenir en tant que manufacturier. Je ne serais donc pas surpris qu’il filialise l’activité serveur”, estime un analyste.La mutation du groupe vers un profil de société de services à part entière semble bien en marche. Une fois ISD filialisée, il ne resterait plus alors dans le giron de Bull ” maison mère ” que les activités de conseils, d’intégration de systèmes, d’infogérance et de support client. Lesquelles activités ont représenté respectivement 380 et 530 millions d’euros de revenus durant les six premiers mois de l’année. Soit logicielles et cartes à puces, déjà filialisées, étant appelées, comme les serveurs, à se développer avec l’aide de partenaires actionnaires qu’il reste cependant à trouver.Dans le cas d’ISD, dont l’un des deux responsables, Didier Breton, vient d’ailleurs de démissionner, un partenaire semble pourtant aller de soi : NEC. Actionnaire de Bull à hauteur de 17,4 %, le groupe nippon est le seul qui conserve des liens industriels significatifs avec le groupe français. A contrario de France Télécom, de Motorola, et bien sûr de l’Etat, pourtant tous trois actionnaires importants. Le français distribue ainsi les serveurs Intel du japonais, tandis que ce dernier profite de la technologie grand système propriétaire du français (GCOS8). Mais le schéma envisagé par la direction laisserait ouverte la porte à d’autres investisseurs pour ISD, indique-t-on en interne, afin de pouvoir mutualiser des frais de recherche et développement.Reste cependant à savoir comment réagiront les 4 000 salariés concernés, ainsi que les clients. Alain Buis, actuel président du Club des utilisateurs Bull, n’a jamais caché pas sa préférence pour le maintien de l’intégrité de l’offre, serveurs et services.

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Alain Ruello