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Bull abandonne aussi les services

Bull vend sa division services Integris à la SSII Steria et à deux fonds d’investissements. L’intégrateur français devient un fabricant, sans prise sur le terrain des services e-business.

Bull négocie la vente de sa division services Integris. La SSII Steria rachètera la partie européenne de ses activités. Sur la France, les deux fonds d’investissements Caravelle et Axa Private Equity se portent acquéreurs dans des proportions qui n’ont pas été communiquées. Seule certitude pour Steria,“cette acquisition nous permet de nous renforcer en Europe, de doubler nos effectifs pour atteindre 10 000 personnes et d’afficher un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros en 2000. La participation de Steria pour la France sera symbolique dans la mesure ou le rachat aurait créé de nombreux doublons”, commente Yves Rouilly, responsable de la stratégie pour le groupe Steria.Au final, le montant global du rachat d’Integris par ces trois sociétés, en France comme en Europe, représente environ 300 millions d’euros par échange d’actions, indique un porte-parole de Bull.L’accord définitif devrait intervenir d’ici deux à trois mois et devenir opérationnel à la fin de l’année. Au terme de l’opération, Steria posséderait 100 % des filiales Bull européennes, et le groupe Bull au maximum 15 % du capital du groupe Steria SCA.

Bull devient un constructeur

L’intégrateur français devient donc fabricant de serveurs (voir encadré). L’ abandon des services force Bull à renoncer au contact avec le client final sur le terrain du conseil, de l’intégration de systèmes e-business (ex-division CSI) et de l’infogérance (ex-division OSS).Une perte d’importance, qui pèse près de 40 % du chiffre d’affaires global en 2000 (3,244 milliards d’euros), soit 1,315 milliard d’euros, dont 840 millions au titre des filiales européennes. La division emploie par ailleurs 10 000 personnes, environ 55 % de l’effectif global de l’entreprise.Bull conserve néanmoins l’activité de maintenance nécessaire pour parvenir à vendre des serveurs et des grands systèmes, dont Steria n’est pas acquéreur par ailleurs. Celle-ci représente 14,64 % du chiffre d’affaires global, autour de 475 millions d’euros, et emploie environ 1620 personnes.

Steria se renforce en Europe

Pour Steria, l’opération est doublement profitable. D’une part, cette cinquième acquisition depuis mai 2000 (Experian, Tecsi, Metanoïques, Eqip) renforce Steria au niveau européen face à son concurrent EDS sur le même c?”ur d’activité, à savoir l’intégration de systèmes et l’infogérance. Le rachat d’Integris permet en effet à la dixième SSII européenne de réaliser plus de 70 % de son chiffre d’affaires sur le Vieux Continent et de faire son apparition en Europe du Nord, en Autriche, au Portugal, en Grèce et en Italie.D’autre part, ” Steria améliore sa présence dans 5 pays européens [Espagne, Suisse, Allemagne, Bénélux, Royaume-Uni], et en particulier au Royaume-Uni ou nous étions peu présents et qui comptera désormais pour 25 % de notre chiffre d’affaires, contre 30 % pour la France et 12 % pour l’ensemble des autres pays “, poursuit Yves Rouilly.Pour Bull, en revanche, le e-business n’est plus qu’un mirage. Débarrassé d’Integris et de CP8, Bull devient un fabricant de serveurs et de grands systèmes, architecturés autour de processeurs NEC et Intel. Un candidat potentiel au rachat final par un constructeur de plus grande taille, IBM ou HP, qui gagnerait quelques parts de marché en France. A moins que Bull ne perde également du terrain sur sa gamme de serveurs. Ce qui profiterait à l’ouverture des marchés captifs dont Bull a toujours tiré bénéfice (Education nationale, La Poste, etc.).

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Francisco Villacampa