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Bruxelles vole au secours du GPS européen

Pour pallier les carences du secteur privé, la Commission européenne annonce son intention de faire financer sur fonds publics le projet Galileo de géolocalisation par satellite.

A Bruxelles, ce n’est un secret pour personne, Galileo ne tourne plus rond. Ce projet européen de radionavigation par satellite devait à l’origine concurrencer le GPS (Global Positioning System) contrôlé par les
Etats-Unis. Galileo accuse aujourd’hui près de quatre ans de retard sur son plan de route initial, en partie à cause de
l’immobilisme et des multiples défaillances des industriels privés (Thales, Alcatel, Hispasat, Aena…) présents dans son consortium de départ constitué en 2002.Le système de positionnement par satellite devait à l’origine être déployé en 2008. Il est désormais espéré pour 2012. Et ce, alors même que la deuxième génération du GPS américain devrait être lancé à l’horizon 2013-2014.
Pour éviter un fiasco retentissant, la Commission de Bruxelles a décidé de reprendre les choses en main. Et de faire porter, accessoirement, le coût de ce projet titanesque sur le contribuable européen.

3,4 milliards d’euros sur fonds publics

Mercredi 16 mai, le commissaire européen aux Transports, Jacques Barrot, a ainsi indiqué que le secteur public allait prendre en charge ‘ la mise en place de la constellation complète, soit 30 satellites
et les éléments au sol ‘.
L’enveloppe globale, qui avait été dans un premier temps évaluée à 1 milliard d’euros sur la base d’un projet financé aux deux tiers par le privé, a été revue à la hausse. Il devrait au final en
coûter 3,4 milliards d’euros. ‘ L’Europe a besoin d’un système de radionavigation par satellite européen comme infrastructure essentielle pour assurer des applications cruciales comme le contrôle des frontières, la logistique des transports,
les opérations financières ou encore la surveillance des infrastructures critiques d’énergie et de communication ‘,
a expliqué Jacques Barrot à l’occasion d’une conférence de presse.Un peu de prospective donc : selon les promoteurs de Galileo, en 2020 le marché des services lié au projet devrait avoisiner les 276 milliards d’euros. Mais en attendant, et à très court terme, les nouvelles orientations
de la Commission de Bruxelles doivent encore être validées par les 27 états membres de l’Union. C’est tout l’enjeu du Conseil des ministres des Transports prévu pour le 7 juin prochain.

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Philippe Crouzillacq