Passer au contenu

Bruxelles veut durcir les mesures contre les sites pédopornographiques

La Commission européenne souhaite que les pays de l’Union européenne bloquent l’accès à ces sites. Une disposition déjà prévue en France par la nouvelle loi Loppsi.

La Commission européenne a exprimé hier, lundi 29 mars, le souhait que les Etats membres acceptent de bloquer l’accès aux sites pédopornographiques et durcissent les sanctions contre les pédophiles et les bandes pratiquant la traite d’êtres humains.

« La pédopornographie ne relève pas de la liberté d’expression. C’est un crime épouvantable », a déclaré Cecilia Malmström, commissaire européenne aux Affaires intérieures. « La pédopornographie, ce sont des images d’enfants souffrant d’actes pédophiles. Télécharger ou regarder de la pédopornographie sur Internet débouche sur le viol de davantage d’enfants pour réaliser de telles images », a-t-elle dit lors d’une conférence de presse.

La Commission propose un ensemble de mesures pour renforcer la lutte contre la pédopornographie, notamment en harmonisant les poursuites pour pédophilie et trafic d’êtres humains et en durcissant les sanctions aussi bien pour les primo-délinquants que pour les récidivistes.

Les FAI français opposés au filtrage

La Commission a indiqué que certaines formes de violences sexuelles étaient en augmentation, tout comme le nombre de sites consacrés à la pédopornographie, avec 200 images pédopornographiques mises en ligne chaque jour.

Elle préconise que les gouvernements des pays membres aient l’obligation de bloquer l’accès aux sites de pédopornographie, en particulier ceux qui sont basés à l’extérieur des frontières de l’UE. Les ministres et les députés européens débattront de ces propositions avant leur adoption, éventuellement avec des amendements, par les 27 gouvernements membres.

En France, le filtrage des sites pédopornographiques est prévu par la nouvelle loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi), votée mi-février à l’Assemblée nationale (elle doit être désormais votée par les Sénateurs).

Au début de mars, l’Association des fournisseurs d’accès et de services Internet (AFA) a fait montre de son désaccord avec cette disposition. « Au niveau technique, on sait très bien que le filtrage peut être contourné, nous expliquait Carole Gay, responsable des affaires réglementaires de l’association. Un site sera bloqué quelques mois puis il réapparaîtra. De plus, les FAI sont censés être neutres par rapport aux contenus. »

L’AFA milite pour une suppression à la source des sites, avec intervention au niveau de l’hébergeur.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


La rédaction, avec Reuters