D’après une étude réalisée par KuCoin, une plateforme d’échange de cryptomonnaies, plus de la moitié des habitants de la Turquie pourraient posséder des cryptodevises. Dans le cadre de l’étude, l’exchange a interrogé 550 individus âgés de 18 à 60 ans.
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Les Turcs se tournent massivement vers le Bitcoin
Selon les données de KuCoin, le nombre de détenteurs de cryptomonnaies ne cesse de progresser en Turquie. En novembre 2021, l’exchange estimait que 40 % des Turcs possédaient déjà des cryptoactifs. Désormais, la plateforme compte plus de 53 % d’investisseurs. C’est une hausse non négligeable en l’espace de 18 mois, alors que le marché des cryptomonnaies s’est sensiblement contracté. KuCoin explique avoir constaté « un intérêt et une adoption croissante de la cryptomonnaie parmi la population turque ». La mort de FTX, l’implosion de l’UST et le marché baissier en général n’ont pas entamé l’enthousiasme des Turcs.
Sans surprise, la plupart d’entre eux ont misé sur les cryptomonnaies phares de l’écosystème. En effet, 71 % des sondés ont investi dans le Bitcoin, qui reste l’actif le plus valorisé de tout l’écosystème. 45 % des investisseurs ont aussi acheté de l’Ether.
Pour la plupart des individus interrogés, ces investissements doivent permettre de dégager des bénéfices. KuCoin indique que 58 % des détenteurs cherchent à accumuler de la richesse sur le long terme. Pour 25 % des investisseurs, il s’agit aussi de diversifier leur portefeuille de placements.
« Le trading est le cas le plus courant d’utilisation de la crypto […], suggérant un intérêt significatif pour l’utilisation de la crypto comme véhicules d’investissement », explique KuCoin.
Pourquoi la Turquie se tourne vers les cryptomonnaies ?
Ce n’est pas la première étude qui met en avant l’appétit des Turcs pour les cryptodevises. D’après les données partagées par Statista, la Turquie est d’ailleurs le deuxième pays au monde où la crypto est la plus répandue, juste derrière le Nigeria.
Les experts de KuCoin attribuent l’intérêt croissant des investisseurs à la dévaluation de la monnaie nationale, la livre turque. Depuis la pandémie, la monnaie n’a pas cessé de perdre de la valeur. L’inflation a atteint des records en Turquie avec une hausse annuelle proche de 50 % en 2023. Malgré les mesures prises par la Banque centrale de la Turquie, la livre a atteint son plus bas historique, perdant la moitié de sa valeur au début de l’été. Désormais, une livre turque ne vaut que 0,035 euro, faisant de la crypto « un refuge contre l’inflation », indique KuCoin.
C’est pourquoi 37 % des sondés justifient leur investissement par la volonté de protéger la valeur de leur épargne. Dans ce cas-ci, la crypto est considérée comme une réserve de valeur face à l’effondrement de la monnaie nationale, au même titre que l’or ou l’immobilier. C’est la raison pour laquelle le Bitcoin reste la crypto préférée des investisseurs turcs.
La reine des cryptomonnaies est de plus en plus souvent perçue comme une valeur refuge en devenir, qui permettra un jour de se protéger contre les aléas des marchés financiers. KuCoin estime qu’une grande partie des investisseurs considère le Bitcoin comme de « l’or numérique ». Les investisseurs turcs, voyant leur épargne partir en fumée à cause de l’inflation, préfèrent conserver leurs avoirs sous la forme de cryptomonnaies, dont le cours fluctue, mais progresse à long terme, que des livres.
Une situation qui est loin d’être inédite
On constate une tendance analogue dans plusieurs autres pays, dont l’Argentine. Face à la chute continue du Peso, la monnaie nationale du pays, 12 % des citoyens ont converti leur épargne en cryptomonnaies, indique une étude d’Americas Market Intelligence. Même son de cloche au Venezuela, où l’hyperinflation du Bolivar a décimé l’épargne des habitants.
Citons aussi le cas du Nigeria, un pays africain marqué par l’effondrement du Naira. Les Nigérians ont rapidement adopté les cryptomonnaies pour se protéger de l’inflation ces dernières années. Pour contrer la concurrence du Bitcoin, le gouvernement a fini par lancer l’eNaira, une version numérique de sa monnaie. En parallèle, l’État a également choisi de bannir le Bitcoin sur tout le territoire pour endiguer l’adoption des cryptomonnaies.
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