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Bientôt, la NSA pourra « surveiller tout le monde », estime Julian Assange

Le lanceur d’alerte pense que la surveillance généralisée de l’Internet constitue une véritable « militarisation de l’espace civil ». Malheureusement, les citoyens n’en ont pas encore suffisamment conscience.

Sécurité, espionnage et protection de la vie privée ont fait irruption au sein de SXSW, un festival de musique, de cinéma et de médias interactifs, qui se déroule actuellement à Austin, au Texas. Samedi dernier, Julian Assange a enfoncé une nouvelle fois le clou sur les dangers d’une surveillance généralisée de l’Internet. Interrogé au travers d’une session Skype, le fondateur de Wikileaks pense que la NSA est devenue une « agence-voyou » qui ne s’arrêtera pas en si bon chemin et qui sera capable de surveiller n’importe qui sur la planète « dans quelques années ». « Cela conduira à un vaste transfert de pouvoir depuis le peuple qui est surveillé vers ceux qui contrôlent le complexe de surveillance », souligne-t-il. Pour lui, cette surveillance permanente constitue d’ailleurs une véritable « militarisation de notre espace civil », dans la mesure où l’Internet a désormais fusionné avec la société.

Malheureusement, le peuple n’a pas encore pris pleinement conscience de ce qui se passe actuellement. Selon Assange, il est toujours piégé dans une sorte de « Matrix ». « Nous vivons dans un monde que nous ne comprenons pas. Avant toutes ces révélations… nous vaquions à nos occupations dans ce que nous pensions être le monde. Mais nous ne vivions pas dans ce monde, mais dans une représentation fictive de ce que nous pensions être le monde. Et nous y vivons toujours. Nous marchons continuellement dans ce brouillard qui nous empêche de voir le sol », a-t-il dit.

Le vol organisé des géants du Net

Le lanceur d’alerte a également profité de l’occasion pour taper sur les géants du Net, tels que Google ou Facebook, qui fondent leur activité sur une collecte gigantesque de données personnelles. « Ce qui se passe est un vol sans précédent de la majorité de la population par ceux qui ont déjà beaucoup de pouvoir. Et ils le font notamment en volant nos informations. La connaissance, c’est du pouvoir, et par conséquent ils accumulent beaucoup de pouvoir », explique-t-il.

Cet aspect des choses a, évidemment, été soigneusement éludé par Eric Schmidt. Le jour précédent, vendredi 7 mars, le président de Google s’est félicité de la sécurité de son architecture technique face aux tentatives d’espionnage. « Nous avons été attaqués par les Chinois en 2010, et par la NSA en 2013. Ce sont des faits. La solution est de chiffrer les données à plusieurs endroits. Nous le faisions déjà, mais nous avons renforcé le dispositif. Nous sommes quasiment certains maintenant que l’information stockée par Google est bien protégée vis-à-vis des gouvernements, y compris américain », explique-t-il. Toutefois, cela ne concerne que les accès illégitimes, en loucedé. Les demandes gouvernementales en bonne et due forme, telles que prévues par la loi Patriot Act, devront toujours être honorées.

Lire aussi :

Le discours d’Obama sur la NSA sonne creux, selon Assange, le 17/01/2014 
Julian Assange incite les hackers à infiltrer la CIA… pour mieux la combattre, le 30/12/2013

Sources :

The Guardian, CNN

 

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Gilbert Kallenborn