Passer au contenu

Avec EVO, Compaq refait ses gammes

Pour rationaliser ses offres professionnelles, Compaq fédère portables et PC de bureau sous une seule bannière, EVO Les gammes Armada et Deskpro seront progressivement abandonnées

Lors de la présentation des résultats trimestriels de Compaq, le PDG de la société, Michael Cappellas, contrarié, déclarait la guerre ouverte sur le marché des PC. Il est vrai qu’une érosion du volume des ventes globales, s’ajoutant à la perte de la place de numéro un au profit d’un vendeur direct, en l’occurrence Dell, au premier trimestre 2001, a de quoi susciter l’ire de plus d’un PDG. Résultat, Compaq a revu de fond en comble sa stratégie et mis au point un plan de bataille pour passer ce cap difficile. D’abord en fusionnant ses activités PC en une même entité, l’ABG (Access Business Group), créée en mars dernier. Ce que Philippe Lefort, directeur de l’ABG, justifie par “la convergence entre ces machines. Par ailleurs, on s’est aperçu que notre offre était pléthorique et que nous avions des forces et des faiblesses sur chacun des segments. Nous nous sommes donc demandé : comment rationaliser et simplifier le tout ?” Réponse : ne garder que trois marques et, partant, réaliser des économies d’échelle.

Deux portables, deux stations de travail et un client léger

Première de ces marques, la gamme Presario est pérennisée. Sorte de vitrine technologique, elle est destinée principalement au grand public et aux TPE. Tout ce qui concerne l’informatique mobile est rassemblé autour de l’assistant personnel Pocket PC de Compaq, l’iPAQ. S’y ajouteront progressivement divers produits, dont des lecteurs audio (type juke-box), mais aussi des applications Internet pour le marché domestique. Enfin, la gamme EVO, nouvellement lancée regroupe les PC de bureau Deskpro, les portables Armada et les stations de travail. EVO est “une manifestation de la rationalisation entreprise. Les machines de cette gamme sont essentiellement destinées aux PME et aux grands comptes, explique Philippe Lefort. Dès la rentrée, toutes les nouvelles machines seront livrées sous cette dénomination. On verra encore des modèles Deskpro et Armada, mais jusqu’à l’automne seulement “. En résumé, “EVO est une plate-forme au cycle de vie long, à l’inverse de Presario, dont les machines évoluent rapidement, et d’iPAQ, consacré au lifestyle”. Pour l’heure, Compaq a présenté cinq nouvelles machines estampillées EVO. Les portables EVO N400c et N150, deux stations de travail, les W6000 et W8000 (lire encadré) et un client léger EVO Thin Client T20, qui ne sera disponible en France que courant juin. Première remarque, le design de tous ces ordinateurs a été revu, le noir et acier remplaçant le triste beige usuel. Dociles, les concepteurs de Compaq ont suivi les consignes de Michael Capellas, en réalisant des produits “cool”. Mais aussi mobiles, suivant cette fois l’idée de Jeri Callaway, vice-président de la division Corporate Access Business, selon qui “les utilisateurs ne veulent plus être attachés à leur bureau”. Dont acte : Compaq commercialise deux portables, les N150 et N400c. Le premier, destiné aux TPE et PME, est vendu à partir de 12 400 F ht (1 890 €). Il est pourvu d’un processeur Celeron à 700 MHz (ou Pentium III SpeedStep 800 MHz), de 64 Mo de RAM, d’un disque dur de 10 ou 15 Go et d’un écran TFT de 14,1 pouces. Particulièrement léger – 1,6 kg -, son grand frère N400c est doté d’un Pentium III à 700 MHz, de 128 Mo de SDRAM, d’un disque dur de 20 Go, d’un écran TFT de 12 pouces et exploite Windows 2000. Vendu à partir de 21 400 F ht (3 262 €), il peut intégrer deux batteries pour une autonomie annoncée de dix heures. Qui dit mobile, dit sans fil : la connectique a été au c?”ur des préoccupations des concepteurs. À l’inverse de Dell, Compaq a opté pour des stations de transmission, en dotant ces équipements du multiport, un module qui comprend l’antenne et le processeur radio aux normes Bluetooth et 802. 11b. En l’installant directement au dos du boîtier, le constructeur évite de sacrifier un connecteur PCI pour le module 802. 11b, qui sera disponible en juin.Ces innovations redynamisent sans aucun doute Compaq, qui trouve là un nouveau souffle, et peut-être une nouvelle image. Toutefois, le constructeur ne s’attend pas en tirer des bénéfices immédiats, si l’on en croit les déclarations de Ken Willet, vice-président de la division Desktop et Portable Business : “Nous n’envisageons pas une croissance très forte pour les deux prochains trimestres, probablement une croissance à un chiffre. Et notre attitude commerciale sera aussi très prudente jusqu’à la fin de l’année”, a-t-il déclaré sur la chaîne CBS.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Fabrice Frossard