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Avec “Encarta”, Microsoft chahute les éditeurs traditionnels

En quelques années, Microsoft est parvenu à s’imposer sur le marché de l’encyclopédie sur CD-ROM avec Encarta. Ses articles sont de bonne qualité, mais ne rivalisent pas avec ceux de l’Encyclopædia Universalis.

Un CD-ROM enrichi par Internet

Encarta est disponible sur CD-ROM en trois versions : Standard (environ 46 euros, soit 299 F) ; Deluxe, avec des outils scolaires et un gestionnaire de notes (76 euros ou 499 F) ; Collection qui comprend un atlas supplémentaire (122 euros, soit 799 F). L’ouvrage exploite beaucoup Internet. Dès la page d’accueil, le menu principal propose des liens vers le portail Encarta.fr, où sont présentés les derniers sujets de fond qui font l’actualité. Il est aussi possible de mettre l’encyclopédie à jour en téléchargeant les derniers articles. La navigation est simple : une aide s’affiche à l’écran, à l’intention des débutants. Assez pratique, la recherche d’articles tolère les fautes d’orthographe, et le contenu se révèle de bonne qualité. Des liens vers des sites Web permettent d’approfondir n’importe quel thème ou de télécharger un texte libre de droits. Cependant, les articles ne sont pas du même niveau que ceux de l’Encyclopædia Universalis, la plus chère mais la plus exigeante. Une simple recherche sur Marcel Proust fournit, avec Encarta.fr, un certain nombre de généralités convenues sur l’influence de l’auteur dans la littérature française. L’Encyclopædia Universalis, elle, est à la fois plus claire et plus précise, et offre une analyse passionnante du travail de l’écrivain.

Une rédaction proche des méthodes traditionnelles

Microsoft n’étant pas un professionnel du contenu, il a confié la création de son encyclopédie à la société indépendante Websters, implantée dans plusieurs nations d’Europe. Celle-ci rédige l’intégralité des articles grâce à des équipes locales, dans chaque pays. “Même si le moteur de navigation d’Encarta a été créé aux Etats-Unis, aucun article n’est traduit à partir de la version américaine”, explique Nathalie Colombier, responsable d’édition chez Websters. “Tout le contenu est original. La version française d’Encarta est donc différente des versions anglaise ou italienne.” Selon elle, la traduction serait trop peu rentable par rapport à une création originale. Cependant, l’iconographie est partagée entre les différentes versions nationales. Installée dans le 19e arrondissement de Paris, l’équipe française emploie neuf éditeurs. Ils commandent les articles à des directeurs de recherche en université, à des journalistes ou à d’autres spécialistes d’un sujet donné. Les papiers ne sont pas signés par des personnalités reconnues, contrairement à l’Encyclopædia Universalis. “Les articles sont relus, et discutés plusieurs fois. Les plus difficiles peuvent prendre plus d’un an de travail”, explique Nathalie Colombier.

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Didier Castelnau