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Auchan déploie son intranet à pas comptés

Mais l’enseigne rencontre des contraintes: réduire les frais et inciter les magasins à partager leurs bonnes pratiques. Ce type de média doit tenir compte d’une culture interne souvent basée sur l’oral.

Près de cinq mille utilisateurs aujourd’hui ; quinze mille prévus d’ici à la fin de l’année. L’intranet d’Auchan ne cesse de grossir depuis ses premiers pas, début 1997. Ses principales vocations : réduire les frais d’exploitation, diminuer les temps d’accès et de diffusion de l’information, et partager les savoir-faire.


Pour y parvenir, les promoteurs du projet ont dû ?” et doivent encore ?” avancer à pas comptés. En harmonie avec l’évolution d’une culture d’entreprise omniprésente. Depuis mars, le secteur commercial ” Bazar ” a complètement basculé sa communication papier. Idem pour les directions des cent vingt magasins français et les services centraux. Reste à trouver des applications (voir encadré) propres à chacun des quatre autres secteurs commerciaux*.



“Nous possédons une culture orale très forte, insiste d’emblée Pascal Fénart, responsable du développement de l’intranet. Les réunions fonctionnent bien, mais la communication par écrit n’est pas très développée.” Ainsi, les forums lancés expérimentalement au tout début du projet n’ont jamais vraiment pris. Ils vivotent encore. “Il y a un potentiel, mais cela correspond à un degré de maturité que nous n’avons pas atteint. Il faut du temps.”C’est pas à pas que le distributeur bâtira sa plate-forme.

Trouver les ” killer applications “

Au printemps 1998, la plate-forme de tests se hisse donc au rang de projet d’entreprise. Après une phase ” d’avant-vente interne ” d’un peu plus d’un an, la direction générale décide en effet de mettre en place un ” intranet de communication “. En gestionnaire pragmatique, elle a d’abord souhaité réduire ses frais d’exploitation, puis améliorer l’accès à l’information et sa diffusion. Toute la difficulté consistait ensuite à faire remonter les meilleures pratiques provenant des magasins. “C’est très difficile, prévient Pascal Fénart. D’autant que chaque magasin et chaque chef de rayon est noté en fonction de ses performances économiques.” La nécessité de partager l’information pour rendre le groupe compétitif s’oppose alors à la concurrence interne.


Les remèdes ? Trouver au fil de l’eau les ” killer applications “, les thèmes et usages transposables capables de motiver suffisamment les futurs utilisateurs, qu’ils soient directeurs de magasin ou chefs de rayon. A la question simple : “De quoi rêveriez-vous ? “, ils auraient répondu immédiatement : “Du comparatif des chiffres d’affaires entre les magasins !” C’est-à-dire la première chose que tous regardent le matin.


Parallèlement, le déploiement impose la mise en place de postes de travail de type micro. Une grande nouveauté pour de nombreux directeurs de magasin, dont beaucoup se passaient de cet outil… inutile. Là encore, il a fallu trouver un moyen d’imposer en douceur son adoption. La messagerie électronique a été retenue. Et la direction générale elle-même a choisi de diffuser ses comptes rendus uniquement par ce biais. Reste maintenant à man?”uvrer pour convaincre. Une version 2 doit voir le jour dès le 15 mai prochain. Testée sur un scénario test demandant originellement vingt-cinq clics de souris, elle en a demandé dix de moins. Le prochain pas sera sans doute ergonomique.
(*) Textile, produits frais, produits de grande consommation et équipements de la maison.

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Philippe Billard