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Au nom de l’éthique, de la transparence… et de la délation

Pratiqué aux États-Unis, l’encouragement à la délation touche aujourd’hui la France. On est en droit de s’inquiéter.

Quand vous vous promenez dans les rues de Berkeley, où se trouve l’une des plus célèbres universités des Etats-Unis, de larges panneaux blancs avec un ?”il peint en noir vous annoncent la bienvenue. Mais ils vous signalent aussi que
l’on vous surveille et que toute activité suspecte sera automatiquement signalée à la police.Depuis la loi patriote (Patriot Act) votée après le sombre 11 Septembre, les citoyens américains sont poussés à la délation si l’un d’entre eux semble avoir de mauvaises fréquentations.Cette pratique touche, aujourd’hui, la France. A commencer par les filiales françaises de groupes américains où, au nom d’un code d’éthique des affaires, le salarié signe un contrat de travail incluant une clause de délation.Dans le secteur des hautes technologies, Accenture, HP, Microsoft et autres Wavecom disposent d’un code d’éthique ou de conduite des affaires disponible, selon les cas, sur le web. Et certaines de leurs filiales françaises disposent
même de numéros de ligne d’assistance pour permettre à leurs salariés de signaler une conduite contraire à cette éthique.Un ‘ nouvel usage ‘ qui touche aussi les autres secteurs d’activités. Quelques grands industriels français réfléchissent déjà à l’application de telles règles.Dans un monde des affaires devenu de plus en plus cynique, les syndicats feront-ils le poids ? Et la législation française, qui prévoit des sanctions dans le cas de dénonciation calomnieuse, va-t-elle un jour être modifiée ?
On est en droit de s’inquiéter.* Chef d’enquête à 01 Informatique

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Clarisse Burger*