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Architecte : entre expert et chef de projet

L’architecte réseaux se spécialise par pôles de compétence ou devient un généraliste apte à gérer des projets externalisés.

En grec, architecte signifie “l’expression des contraintes”. A partir de l’expression de ces contraintes, l’architecte réseaux a pour mission de concevoir et de déployer les réseaux informatiques de son entreprise au moindre coût. Une mission qui se complexifie largement avec la multiplication des technologies et l’hétérogénéité des systèmes devant cohabiter. L’architecte réseaux doit jongler avec des problématiques de plus en plus nombreuses et spécifiques.Pour faire face à cette évolution, deux tendances ?” parfois opposées ?” se dessinent. D’un côté, on trouve des architectes réseaux hyperspécialistes, centrés sur deux ou trois pôles de compétence. De l’autre, des généralistes auxquels on confie ?” externalisation aidant ?” des missions de type gestion de projet, telles que la consultation des intervenants et l’analyse des offres.Les architectes réseaux hyperspécialistes se retrouvent généralement au sein des grands comptes à l’infrastructure et aux projets complexes. “La technologie évoluant toujours plus vite, il est impératif de se spécialiser, estime ainsi Patrice Granet, chef de projet IP à la SNCF. Un architecte IP n’a pas les mêmes compétences qu’un architecte relais de trames.”Pour ne pas se faire dépasser sur le plan technique et conserver leur employabilité, les architectes réseaux doivent se former aux nouvelles technologies, tout en conservant cependant leurs anciennes compétences ?” d’autant plus utiles que les réseaux n’ont pas complètement migré. “Chaque architecte accompagne la technologie, explique ainsi Patrice Granet. A la SNCF, les architectes X25 ont évolué vers le relais de trames ; les spécialistes des LAN s’intéressent, quant à eux, aux réseaux locaux sans fil ; les experts des réseaux longue distance à la voix sur IP, etc.”

Le rôle du généraliste déborde la conception pure

D’autres entreprises ont une approche différente du métier. Ne pouvant financièrement s’offrir en interne de tels spécialistes ni les occuper à plein temps, elles recourent aux conseils des SSII. “L’architecte réseaux possède des compétences à la fois rares et chères, confirme Maxence Bouchet, directeur informatique d’Europ Assistance France. C’est notre responsable réseaux ?” un généraliste ?” qui pilote les projets et valide la cohérence de l’architecture. En revanche, pour ce qui concèrne les aspects pointus, nous préférons faire appel à des prestataires extérieurs.”Dans ce contexte, on attribue à l’architecte réseaux maison des fonctions supplémentaires. C’est particulièrement vrai dans le domaine de l’achat de services. Les entreprises externalisent un nombre croissant de prestations aux opérateurs. Au-delà de la conception pure, l’architecte se voit ainsi confier la consultation des intervenants, la direction de projets et l’analyse des offres.Depuis deux ou trois ans, l’architecte réseaux a dû également acquérir des compétences dans la gestion du risque et la conduite du changement. “Le métier se professionnalise. L’architecte ne se focalise donc plus uniquement sur l’architecture, mais aussi sur les impacts sur toute l’entreprise”, estime Patrice Granet. Avantage de cet élargissement de la fonction, l’architecte peut envisager, pour la suite de sa carrière, le pilotage de projets informatiques à part entière.

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Claire Chevrier