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Apple Watch, nous avons essayé la montre connectée d’Apple

A un peu plus d’un mois de son lancement officiel, la firme de Cupertino est revenue sur sa Watch et nous a donné l’occasion de la porter au poignet quelques minutes, le temps de jouer un peu avec.

42mm. Boîtier en acier inoxydable poli à le faire miroiter. Bracelet milanais en acier confortable, stable et facilement réglage. La Watch que nous avons eu l’occasion de passer à notre poignet pendant quelques minutes coûte 799 euros… La montre d’Apple trouve bien sa place, pas trop lourde et surtout pas trop épaisse, même si une rapide rencontre avec une sorte de mock-up nous avait déjà rassuré sur ce point en septembre dernier à Cupertino.

La grosse nouveauté, cette fois, c’est que la montre fonctionnait pleinement. L’occasion de constater que quand on la porte à ses yeux d’un mouvement du bras ou du poignet, elle s’allume immédiatement – à la manière de la première Gear de Samsung, sortie en septembre 2013. Il nous a toutefois semblé, si notre mémoire ne nous joue pas de tour, que la Watch est bien plus réactive sur ce point…

Cadre supérieur

Un petit coup de poignet et l’écran Retina, qui tire profit de chacun de ses pixels, affiche le cadran – l’heure – et ses complications – cycle de lune, calendrier, alerte, etc. Il suffit de maintenir appuyer son doigt sur l’écran pour pouvoir facilement faire défiler d’autres cadres disponibles ou alors plus simplement personnaliser davantage son cadre. « Il y a plus de 2 millions de possibilités de personnalisation », se sont plu à nous répéter deux démonstrateurs. Dans l’absolu, on pourra donc décider de changer de cadre quand on voudra, sur un simple coup de tête, passant d’un classique affichage dépouillé à un Mickey qui bat la mesure des secondes, par exemple. Pour l’heure, les cadrans sont disponibles gratuitement, mais des développeurs en proposeront peut-être de nouveaux, contre paiement.

Reprendre pied en terrain inconnu

Une chose est certaine, c’est qu’on est un peu perdu au départ face à la Watch, le temps de comprendre, de prendre ses marques. Car, si la Watch est le premier produit totalement nouveau introduit par Apple depuis l’iPad, il n’a, contrairement à la tablette, pas la même interface que l’iPhone. Au cours des dix minutes pendant lesquelles la Watch était à notre poignet, nous avons seulement commencé à assimiler les premiers réflexes. Le bouton en bas du côté droit du boîtier de la montre sert uniquement à convoquer ses Favoris. On retrouve une douzaine d’amis qu’on peut faire défiler à l’aide de la couronne numérique, qui est situé en haut du côté droit de la montre – non, il n’y a visiblement pas de Watch pour gaucher…
Quand on a choisi un contact, on voit sa photo, et deux ou trois icônes en dessous. La première, à gauche, pour l’appeler. Celle tout à droite pour lui envoyer un SMS, qu’on choisira au cœur d’une liste de messages préétablis et éventuellement personnalisés par nos soins depuis l’application compagnon. On pourra également dicter et envoyer sous forme textuelle ou sous forme d’un petit fichier audio un message. Et, si votre ami possède également une Watch, il vous sera possible de lui envoyer une troisième forme de communication, grâce à une icône qui apparaîtra sous son image entre les deux précédents symboles. Cette option confère la possibilité d’envoyer un petit dessin éphémère, quelques tapotis, dans un code – morse ou autre – dont on aura convenu la signification. Ou alors très universel, on expédiera le battement de son cœur – si on appuie à deux doigts. Nous n’avons pas réussi à envoyer nos palpitations cardiaques, par manque d’entraînement certainement, mais tout le reste s’est passé comme dans un rêve…

La Couronne digitale, molette à tout faire

Jusqu’à ce qu’on commence à vouloir jongler avec la Couronne digitale (pourquoi pas numérique ?), présentée par Apple comme une révolution d’ergonomie et la cheville de l’interaction avec sa Watch. La couronne a effectivement plus d’un tour dans son sac. Face à l’interface générale, que vous aurez convoquée en appuyant une fois sur la couronne, elle permet de grossir ou réduire la taille des icônes des applications installées. Pratique, essentiellement quand il y en a beaucoup. On lance ensuite son appli du bout du doigt, via l’écran. Et justement dans une interface applicative, faire tourner la couronne peut servir tout aussi bien à zoomer/dézoomer ou à faire défiler une liste. On saisit généralement bien quoi faire, mais ce n’est pas toujours immédiat. Une fois encore, au calme chez soi, ce sera sans doute plus facile.
Comprenez que la Couronne digitale, c’est un peu la roulette à tout faire. On s’étonne même de ne pas pouvoir remonter un ressort fantôme en la tournant… Pour tout dire, c’est un peu le bouton Home de votre iPhone. D’ailleurs, appuyez-lui deux fois rapidement dessus et elle vous fera passer de l’application en cours à celle utilisée juste avant.

En définitive, la Couronne est la voie simplificatrice d’un petit monde assez complexe, où beaucoup d’informations et d’applications peuvent s’afficher et dans lesquels l’utilisateur doit trouver son chemin. Si vous êtes perdu, revenez à elle, c’est votre étoile du berger.

Les traces de doigts

On commence à reprendre pied avec nos habitudes quand on utilise l’écran tactile, ce qui n’arrive pas si souvent que ça, tant pis pour certains de nos réflexes. L’affichage des applications par le haut d’écran ou des Glances, ces applications ou informations qu’on a décidé d’afficher rapidement, se fait en glissant du bord de l’écran vers le centre. On navigue ensuite d’une application à une autre. Et il faut noter que les interfaces sont toujours lisibles, claires et surtout qu’elles se distinguent toutes aisément les unes des autres. Ce qui n’est pas forcément évident avec un écran qui n’est pas si grand que ça.
En ça, il est évident que les développeurs auront à utiliser intelligemment le Watchkit pour nous offrir un prolongement pertinent et utile de leur application dans la Watch. L’équilibre à trouver sera propre à chaque appli, selon qu’il s’agira d’informer le lecteur rapidement pour qu’il décide, le cas échéant de se passer de son smartphone, ou, au contraire, de le faire venir sur l’application de l’iPhone. Car on imagine que certaines apps voudront maintenir leur taux de fréquentation pour des raisons publicitaires. On n’ose imaginer de la pub sur la Watch…

Apple doit se racheter

En définitive, cette première vraie prise en main de la Watch est prometteuse et déboussole ce qu’il faut pour qu’on se dise que la nouveauté est là sans être trop perdu. L’adopterait-on après cette courte prise en main. Pour son aspect ludique, oui, avec un véritable plaisir. Pour sa finition superbe et son ergonomie complexe mais simple, certainement. Pour son côté bijou, indéniablement. Pour son prix ? Plus difficilement.

Mais tout dépendra de la manière dont Apple arrivera à se racheter. Après avoir placé nos vies quotidiennes dans le scintillement bleu perpétuel des écrans de ses iPhone, qu’on regarde à longueur de journée, pour quelques secondes ou de longues heures, le géant américain devra faire que sa montre devienne suffisamment satisfaisante dans ses utilisations pour nous épargner de sortir notre iPhone de notre poche systématiquement. La Watch doit supprimer ces dizaines de sorties de smartphones qui ne servent qu’à voir un SMS, lire un mail ou… regarder l’heure. Elle devra aussi trouver d’autres usages qui la rendront indispensable. Mais est-ce que ce sera suffisant pour justifier ses tarifs. Réponse fin avril, quand nous aurons pu la tester plus longuement…

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Notre dossier spécial sur la keynote d’Apple du 9 mars

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Pierre Fontaine