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Apple: un recentrage qui porte ses fruits

Le constructeur californien est de retour. Il lui reste à rallier les développeurs, et à convaincre Motorola de travailler à l’amélioration de la vitesse des processeurs.

Depuis le retour de Steve Jobs aux commandes, la firme de Cupertino a épuré sa gamme et clarifié son offre autour de trois produits phares, l’iMac, le G4 et le Powerbook.Aujourd’hui, avec la sortie du PowerMac G4 Cube, Apple tente de renouveler l’opération séduction qui avait tant marqué les esprits, lors du lancement de l’iMac à l’été 1998.Pour les spécialistes de la marque à la pomme, cependant, le concept d’ordinateur cubique évoque de vieux souvenirs. Et ramène tout droit à NeXT, la société créée en 1985 par un certain…Steve Jobs, juste après son éviction d’Apple.En 1989, NeXT concevait un tout premier ” cube “. Mais cette station de travail (au prix prohibitif de 10 000 dollars), techniquement révolutionnaire pour l’époque, ne connut pas le succès escompté. NeXT en fabriqua tout juste 400 exemplaires.Une décennie plus tard l’idée reprend forme, agrémentée d’un design à la fois futuriste et minimaliste. Le Cube vise un public nouveau, mais aussi les acquéreurs du haut de la gamme iMac, probablement attirés par une telle machine, plus compacte et plus puissante que leur ancien modèle.

Logiciels et processeurs sont les talons d’Achille de la marque

Pour autant, une fois de plus chez Apple, la forme prend le pas sur le fond, et sur un plan technologique, le Cube, aussi beau soit-il, n’offre pas d’innovation marquante par rapport aux ordinateurs de la gamme G4 ” classique ” (surtout équipés de biprocesseurs).Par ailleurs, de meilleurs résultats et des parts de marché, même en nette progression, ne suffiront pas à Apple pour figurer de nouveau durablement dans le peloton de tête des grands noms de l’informatique. Pour y parvenir, Apple doit remédier à un déficit d’image chronique en matière de logiciels.Qu’on le veuille ou non, le Mac est en effet aujourd’hui le parent pauvre de l’industrie informatique en la matière. Un nombre conséquent d’acheteurs choisit finalement un PC classique, en lieu et place d’un Mac, faute d’une offre logicielle suffisamment étendue.Pour y remédier Apple compte beaucoup sur les synergies développées avec la firme de Bill Gates, et notamment, à terme, sur le projet Microsoft.NET. Signe des temps, l’éditeur sortira, au mois d’octobre prochain, Office 2001 pour Macintosh. Cette suite bureautique aura des fonctionnalités encore indisponibles pour les plates-formes Wintel.Autre temps fort de cette collaboration, la création d’une filiale commune Microsoft-Apple, dédiée à la conception et au développement de jeux pour Mac. En guise de bande-annonce, Microsoft a promis l’adaptation prochaine d’Halo, le jeu de Bungie, un éditeur contrôlé par Bill Gates.Enfin autre écueil pour Steve Jobs : les processeurs. Certes, l’idée d’un G4 biprocesseurs à de quoi séduire les professionnels, historiquement fidèles à Apple. Mais le choix du consommateur moyen, même irrationnel, se fonde le plus souvent sur la vitesse, affichée en MHz, des processeurs. Et sur ce point, l’écart technologique entre les puces de Motorola et celles d’Intel va aujourdhui grandissant.

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Philippe Crouzillacq