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Apple aurait renoncé à chiffrer totalement les sauvegardes iCloud sous la pression du FBI

Le géant américain aurait abandonné l’idée de chiffrer de bout en bout les données iCloud il y a deux ans. L’agence fédérale craignait que cela nuise à ses enquêtes.

Apple n’est peut-être pas un défenseur si inflexible de la vie privée de ses utilisateurs. L’agence Reuters révèle qu’un projet de chiffrement de bout en bout des informations iCloud est passé à la trappe devant les réticences du FBI.

Certaines données iCloud restent accessibles à la justice

A défaut de pouvoir accéder directement et physiquement à un iPhone, les autorités américaines exigent parfois, sur injonction judiciaire, de voir les contenus sauvegardés dans iCloud.
Au cours du premier semestre 2019, Apple reconnaît dans son rapport de transparence avoir été sollicité dans 1568 cas concernant environ 6000 comptes. 90% des demandes auraient été satisfaites. En passant au chiffrement de bout en bout dans iCloud, Apple n’aurait plus eu aucune clef pour déchiffrer toutes ces données.

Voilà qui a le mérite de rappeler qu’Apple ne garantit pas entièrement la confidentialité de nos informations. Toutes les données iCloud sont chiffrées en transit et sur les serveurs d’Apple. Mais seule la sécurité des mots de passe et ce qui a trait à la santé a été renforcée avec le chiffrement de bout en bout. Les contacts et les messages textes d’iMessage, WhatsApp et autres services restent accessibles en interne aux employés d’Apple et peuvent être transmis à la justice.

Pourquoi Apple a-t-il renoncé à son projet ? L’entreprise redoutait peut-être d’être poursuivie. Mais il est aussi envisageable qu’elle ait hésité à sauter le pas devant des complications possibles pour les utilisateurs qui perdraient leurs données.

Cette révélation a de quoi, en tous cas, égratigner l’image d’Apple et de Tim Cook, qui passaient jusque-là pour des hérauts des données personnelles. L’entreprise avait refusé de déverrouiller le smartphone de la tuerie de San Bernardino ou, plus récemment, celui du meurtrier de Pensacola. Il semblerait qu’en coulisses et en-dehors des grosses enquêtes, Apple se montre plus conciliant avec les agences américaines. Pour réaliser cette enquête, Reuters s’est basé sur le témoignage de six personnes dont quatre fonctionnaires du FBI et deux employés d’Apple.

Source : Reuters

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Amélie Charnay