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Appareils photo numériques : encore beaucoup de progrès à venir

Les appareils photo numériques présentent des performances plus qu’acceptables depuis deux ans. Mais il y a encore de la place pour de réels progrès : ce marché n’est pas encore mûr.

Temps de réponse désarmant, consommation irritante, capacité de mémoire étriquée, coût trop élevé ; les appareils photo numériques ont longtemps présenté des défauts rédhibitoires qui ont toutefois progressivement disparu ces deux
dernières années. Pourtant, une fois un appareil acheté, l’utilisateur lui découvre encore des inconvénients qui l’agacent.Pour simplifier, il est possible de segmenter le marché de ces appareils en 4 catégories : les bijoux (petits, légers, beaux…), les compacts (qui offrent le meilleur compromis performances/prix pour ceux qui ne font que
de la photo souvenir), les bridges (pour ceux qui veulent prendre du plaisir lors des prises de vue mais sans avoir à être experts) et les reflex (pour les technophiles qui veulent le meilleur du meilleur).L’appareil photo bijou accumule encore plein de défauts : temps de réponse trop lent, zoom limité, qualité des photos réservée au format 13 x 18 cm, sensibilité insuffisante. A l’évidence, pour
s’améliorer, ce type de produit devra bénéficier des progrès des autres catégories d’appareils car son marché limité ne justifie pas des efforts de recherche. D’autant plus que la concurrence des photophones se fait pressante
sur ce créneau.

Il faut sauver le ‘ bridge ‘

Les appareils compacts, eux, souffrent un peu moins de la concurrence des photophones car certains peuvent prendre de très bonnes photos. Leur sensibilité est toutefois aujourd’hui tout juste suffisante. Pour eux,
l’actualité est l’apparition de microprocesseurs de traitement d’images de plus en plus puissants capables de corriger certains défauts des optiques à l’aide des logiciels associés.Mais rares sont les utilisateurs qui tirent des photos plus grandes que 13 x 18 cm avec ces appareils. Les fabricants préfèrent donc désormais exploiter les possibilités de correction des logiciels non pas pour améliorer
la qualité des images mais pour corriger des défauts apportés par l’utilisation d’optiques à plus grande ouverture qu’autrefois, des optiques bas coût normalement ‘ déformantes’ mais qui permettent de
photographier en ambiance peu lumineuse…La catégorie d’appareils la plus mal aimée en ce moment est celle des bridges. Certes, leur zoom est extrêmement puissant, mais leur utilisation est en pratique souvent jugée trop complexe par rapport aux compacts, leur
sensibilité est insuffisante (économies sur le capteur obligent) et leur viseur à écran ne plaît pas aux anciens utilisateurs de reflex qui auraient pu être tentés par leur bon rapport performances/compacité/prix.Coincés entre les 400 ?” des compacts haut de gamme et les 700 ?” des premiers reflex, leurs fabricants semblent lever le pied actuellement sur leur développement.Le bon filon, aujourd’hui, pour les fabricants, est celui des reflex : leur prix élevé permet d’amortir des études coûteuses et ils font rêver les technophiles en mal d’idéal : la visée est ici aussi agréable
qu’en argentique, la liberté dans le choix des optiques est quasi sans limite et la sensibilité est satisfaisante.On en oublierait qu’il faut beaucoup utiliser ces appareils pour ne pas avoir à se référer régulièrement à un mode d’emploi rebutant pour les non-experts, que leur coût, ‘ bonne optique ‘
comprise, ne peut s’amortir qu’au-delà de 5 000 photos, et enfin que le poids de l’objet à transporter avec ses accessoires est parfois peu compatible avec les voyages d’aventure, qui accompagnent souvent
l’idée d’un tel achat.Mais pour ceux qui aiment la photo sans en être esclaves, le bon concept devrait, à contre-courant de la tendance actuelle, être celui du bridge. Le problème est totalement marketing. Les photographes
‘ occasionnels ‘ veulent un appareil simple d’emploi, agréable à utiliser (gardons donc ce zoom ultrapuissant mais ajoutons un viseur à microdisplay très haute définition), à stabilisateur d’image, et sensible
(la surface du capteur doit être exploitée au maximum, comme sait le faire Fuji).Ce cahier des charges devrait malheureusement conduire à un prix équivalent à celui d’un reflex d’entrée de gamme… mais aussi répondre à des besoins aujourd’hui trop mal exprimés par des utilisateurs qui ne
sont pas obligatoirement sans le sou. En outre, l’objectif n’étant pas ici interchangeable, le logiciel de correction de ses défauts peut être intégré à l’appareil, comme sur les compacts. Un atout devenu aujourd’hui
essentiel.* Directeur de la rédaction d’ Electronique International HebdoProchaine chronique jeudi 7 juillet

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Jean-Pierre Della Mussia*