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Aniruddha Das (Asian Dub Foundation) : ‘ Le système anticopie actuel est stupide et défaitiste ‘

Né du militantisme, le groupe britannique a vu son dernier CD doté d’un système anticopie, contre son gré. Il préfère miser sur des utilisations créatives d’Internet.

Les membres du collectif
Asian Dub Foundation se définissent eux-mêmes comme des ‘ guerriers
Midi du XXIe siècle ‘
. Maniant aussi habilement les rythmes rock que les rimes ragga, le groupe cultive son implantation britannique et sa
culture hindi, pour aboutir à un cocktail très dansant. Le tout avec une forte composante informatique. Aniruddha Das, un de ses fondateurs, enseignait d’ailleurs les technologies appliquées à la musique avant de rejoindre Asian Dub Foundation. Un
collectif créé en 1993 avec comme objectif premier de participer à des concerts antiracistes. L’envie de s’exprimer n’a pas faibli dix ans après.



Maison de disque: Labels/Virgin


CD protégés :
1000 Mirrors (CD Maxi Single, Labels) et Enemy of the Enemy (CD, Labels), système anticopie sur PC et sur Mac (d’après Fnac.com)01Net : Un ou plusieurs de vos CD sont-ils protégés contre la copie ?Asian Dub Foundation : Notre dernier album est protégé contre la copie, à l’instar de l’ensemble des productions Virgin-EMI. Mais je tiens à dire tout de suite que nous considérons qu’il s’agit d’une très mauvaise
idée.Vous étiez au courant ?La protection contre la copie était bien mentionnée dans notre contrat, mais, pour être honnête, nous n’en connaissions pas les implications. Et notre label non plus d’ailleurs. Ils n’étaient pas contents, ils avaient une idée
beaucoup plus intéressante pour décourager le téléchargement, à base d’Open Disc*. Leur maison mère a rejeté leur proposition, ils n’ont pas eu le choix, donc nous encore moins.Vous n’acceptez pas cette technologie ?L’industrie de la musique ne pouvait pas faire un choix plus défaitiste et stupide que de retenir le système actuel de protection anticopie. Ils encouragent les gens à ramener leurs CD dans les magasins, donc à les télécharger. On
aurait pu espérer d’eux des études de marché de meilleure qualité.Pensez-vous que le peer-to-peer vous fait du tort ?Il serait insensé de penser que l’on peut revenir en arrière, et ‘ désinventer ‘ le téléchargement. Je l’accepte et encourage plutôt une réponse créative. Il pourrait d’ailleurs rendre certaines majors
redondantes, ou au moins les forcer à changer radicalement leurs pratiques.Par exemple ? Comptez-vous utiliser Internet pour promouvoir votre musique ?Aujourd’hui, un artiste important sort un album tous les deux ans, c’est beaucoup trop long. Nous avions proposé comme alternative de sortir une quantité limitée de CD tous les deux ou trois mois. Ils seraient très différents dans
chaque zone géographique et seraient vendus pendant les concerts ou directement sur le site Web.* Pistes supplémentaires, qui, une fois le CD inséré dans un ordinateur, donnent accès sur Internet à des bonus, accessibles uniquement par ce moyen.

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Propos recueillis par Ludovic Nachury