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Analyse : y a-t-il encore de l’air dans la bulle ?

Les valeurs Internet n’ont peut-être pas touché le fond. Elles sont encore survalorisées au regard des ratios moyens.

Les valeurs Internet sont-elles encore trop chères ? Plus d’un an après le krach du Nasdaq, on oserait espérer qu’elles aient atteint leur valeur plancher.Selon les analystes de WR Hambrecht, il n’en est rien. Le cours des actions de Yahoo! et d’eBay paraît encore bien trop élevé par comparaison avec la moyenne des 500 premières entreprises cotées (celles du
Standard & Poor’s 500 index).Ainsi Yahoo!, dont le plus haut historique a atteint les 221 dollars et qui cote aujourd’hui environ 15 dollars, vaut encore trois cent huit fois son bénéfice par action (c’est ce que l’on appelle le Price Earning Ratio,
ou PER). En d’autres termes, cela signifie que pour 1 dollar de dividende versé à un actionnaire Yahoo!, celui-ci doit détenir 308 dollars d’actions Yahoo!. Alors que pour gagner ce même dollar, il suffit aux actionnaires de débourser
24,5 dollars en moyenne sur les valeurs du S&P 500.Sur le papier, donc, quoique son cours ait été divisé par 15, Yahoo! paraît encore douze fois trop cher. L’action d’eBay semble bien meilleur marché. Son PER est de 138, mais est encore trop chère par rapport à la moyenne.Pour les analystes d’Hambrecht, ce nouvel effet ” bulle ” est une conséquence logique de son éclatement. En effet, ce dernier a conduit les investisseurs à se reporter sur les ” valeurs sûres “, comme Yahoo!
ou eBay. Celles-ci ont donc acquis une position de valeurs refuge à bon prix dans un contexte de marché très fragile.

La bulle manque d’oxygène

Même si la correction boursière n’a pas été assez loin pour la plupart des analystes, on en trouve quelques-uns pour estimer qu’il est normal de payer plus cher les valeurs dont le potentiel de croissance est plus important. Ainsi pour
l’analyste de WR Hambrecht, Derek Brown, l’action eBay vaut chacun de ses 61,37 dollars, compte tenu des perspectives de croissance de ses bénéfices.La difficulté pour les analystes reste donc d’estimer au plus juste les perspectives de chaque valeurs. Le rapport sur l’e-commerce que publie chaque mois Forrester Research, a de quoi inquiéter : pour la première fois depuis la
naissance du commerce électronique, les ventes du mois de juin 2001 ont été inférieures à celles du même mois de l’année précédente (soit 3,2 milliards de dollars contre 4 milliards)Il ne s’agit plus de ralentissement de la croissance mais bien de récession économique sur Internet. Les valeurs Internet pourraient bientôt commencer à manquer doxygène…

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David Prud'homme