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Analyse d’audience : l’intranet sous observation

En interne ou en mode FAH, les technologies de mesure d’audience pénètrent les sites intranets des entreprises. Une occasion pour faire le ménage dans leurs serveurs.

Dès la création de notre intranet, nous voulions connaître son impact auprès de nos étudiants”, explique Céline Gasiglia-Lafond, webmestre du site intranet du Centre d’enseignement et de recherche appliqué au management (Ceram). Pour ce faire, le Ceram, basé à Sophia-Antipolis, s’est équipé d’un outil d’analyse d’audience. À l’instar du Ceram, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à analyser l’audience de leur site intranet et se tournent vers les logiciels traditionnellement destinés aux sites web : WebTrends, Weboscope, eStat, WebandStats ou encore Witbe. Parmi ces outils, elles ont le choix entre les deux types de technologies classiques de mesure d’audience : l’analyse de fichiers de log et celle des marqueurs de pages.

Marqueurs de pages ou fichiers de log

“Nous avons préféré la technique des marqueurs de pages. Nous surveillons une centaine de sites intranets, ce qui se serait traduit par des fichiers de log beaucoup trop importants pour être analysés”, explique Philippe Axus, responsable du domaine architecture et outil du service iNet de BNP Paribas. “Sans compter que la fiabilité est meilleure avec la technique des marqueurs. Cette dernière permet, d’ailleurs, de gérer les serveurs en grappe de manière transparente, sans avoir à reconsolider les résultats, estime quant à lui Fabrice Gouin, architecte au même service iNet de BNP Paribas. L’insertion de lignes de codes sur les pages dynamiques pour la génération automatique de marqueurs est très simple. En revanche, pour les pages statiques le travail est plus fastidieux. Il faut, en effet, ouvrir chaque page et y intégrer le marqueur.” BNP Paribas s’est équipée de Weboscope, un logiciel édité par Weborama. De son côté, le laboratoire pharmaceutique Baxter a préféré l’analyse de log en choisissant WebTrends Analysis Suite de NetIq. “Son gros avantage est qu’il ne nécessite pas de programmation, excepté la création de profils pour chacun des cent sites que j’analyse”, détaille Ronald Rivière, chef de projet chez Baxter.
Quelle que soit la technologie choisie, l’objectif des entreprises est identique : identifier les pages les moins actives de l’intranet, mais aussi celles qui sont le plus sollicitées. Pour le Groupe Visual, l’objectif de l’analyse était de vérifier que l’intranet répond bien aux questions du réseau d’opticiens auquel il est destiné. “Nous utilisions un vieux serveur HTTP avec 12 Go de données. Nous avions besoin de savoir ce qu’il s’y passait pour en optimiser la maintenance, mais aussi d’y faire le ménage avant de faire migrer l’ensemble de nos sites intranets sur un nouveau serveur, se souvient Ronald Rivière. J’utilise également les fonctions d’analyse du trafic. Elles me permettent d’identifier les liens cassés.” Pour tous nos témoins, l’utilisation de ces outils s’est traduite par la rationalisation de l’intranet. “Nous nous sommes rendu compte que la population anglaise ne se connectait pas à notre portail Echo’Net. En fait, il s’agissait d’un simple problème de gestion de la langue du navigateur”, relate Fabrice Gouin de BNP Paribas.

Installation en local ou mode hébergé

Deux solutions s’offrent aux entreprises qui souhaitent s’équiper d’outils d’analyse. La première consiste à louer des logiciels en mode hébergé, la seconde implique l’installation en interne du logiciel et l’acquisition d’une licence. “Il était hors de question de recourir au mode FAH [fourniture d’applications hébergées, Ndlr] pour des raisons de confidentialité des données, affirme Fabrice Gouin. Chaque marqueur aurait ouvert une connexion vers l’intranet.” Même constat chez Baxter, où l’acquisition du matériel était un prérequis indispensable pour garantir la confidentialité des données. Pour le Ceram et le Groupe Visual, tous deux utilisateurs du service eStat, la situation diffère, puisque leurs intranets offrent déjà des accès extérieurs. “Choisir le mode FAH ne fragilisait pas notre sécurité, et de plus le rapport qualité/prix est excellent. Nous payons 420 e ht par an, facturé au nombre de pages vues par mois, soit moins de cent mille, plus 50 e ht pour les frais de dossier”, explique Didier Montes, responsable informatique du Ceram.
En revanche pour acquérir le logiciel, il faut compter un minimum de 2 000 e ht par serveur HTTP analysé avec WebTrends Analisys Suite, et au moins 15 000 e ht pour une location à l’année de Weboscope. Des prix qui grimpent vite jusqu’à 50 000 e ht selon la taille de l’entreprise et le nombre de sites web ou de pages surveillées. Notons que ces prix ne tiennent pas tous compte de la configuration matérielle nécessaire. La plate-forme à mettre en place dépend essentiellement du nombre de sites et du volume de pages surveillées. Ainsi, BNP Paribas consacre un biprocesseur pour le comptage des hits, et un quadriprocesseur pour l’analyse des informations des quelques dizaines de millions de pages suivies. Chez Baxter, un Pentium II suffit pour traiter les 10 Mo de fichiers de log quotidiens. “Nous n’utilisons que deux des fonctions de WebTrends, note Ronald Rivière, mais je constate que le logiciel est gourmand en puissance CPU.” Ainsi, il faut plus d’une nuit au serveur de Baxter pour traiter avec le module Webanalysis les données envoyées par les cent sites intranets. Satisfait de sa solution, BNP Paribas envisage d’aller plus loin en se servant de Weborama comme d’un outil de pilotage en y connectant un entrepôt de données.

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Stéphanie Renault