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ADSL : AOL jette l’éponge aux Etats-Unis

Victime de l’absence de concurrence sur le marché américain de l’ADSL, AOL abandonne l’accès Internet haut débit pour se concentrer sur la vente de contenus et services.

Après MSN l’année dernière, c’est au tour d’AOL d’abandonner la vente d’accès ADSL aux Etats-Unis. L’échec du fournisseur Internet est surtout celui d’une réglementation qui n’a
pas tenu ses promesses. Car malgré le passage de la loi sur la déréglementation, la Telecommunication Act, en 1996, le dégroupage de la boucle locale n’existe pas vraiment de ce côté-ci de l’Atlantique.En effet, les opérateurs régionaux de télécommunications (RBOCs), comme Cingular, SBC ou Verizon, ont toujours le monopole de l’accès Internet haut débit. Pire, la crise qui a touché ces dernières années le secteur des
télécommunications a définitivement effacé les minces espoirs de voir arriver de nouveaux concurrents sur ce marché.Et ce n’est pourtant pas faute d’avoir essayé. Mais avec un prix de 55 dollars par mois, soit plus 20 dollars au-dessus de celui pratiqué par les opérateurs régionaux, le premier opérateur Internet américain
avait peu de chance de séduire sa base de 20 millions de clients encore connectés par modem. Ce qui explique en partie la désertion de 2 millions de ses abonnés en 2003. Une situation qui n’existe pas en Europe, où les tarifs ADSL
d’AOL sont compétitifs.

Le contenu et les services sans la connexion ADSL

La décision d’abandonner l’accès ADSL va sérieusement compliquer la stratégie Internet haut débit d’AOL. La société compte désormais uniquement sur sa formule ‘ Bring your own access ‘ pour
séduire les internautes déjà abonnés au haut débit. Contre le paiement de 15 dollars par mois, en plus de l’abonnement ADSL facturé par leur fournisseur daccès, ils bénéficient d’un accès illimité aux services et contenus
d’AOL. Pour ce prix, ils disposent également de cinq heures de connexion bas débit, pour se connecter au Web ailleurs que depuis leur domicile. Le temps de connexion bas débit devient illimité avec l’abonnement mensuel de
25 dollars.Mais, même avec cette formule inaugurée il y a plus d’un an, AOL soutient difficilement la comparaison avec la concurrence. A 10 dollars par mois, le service MSN Premium de Microsoft reste moins cher, tandis que
l’opérateur SBC offre gratuitement avec tout abonnement ADSL plusieurs services payants de Yahoo! (service d’informations, stockage, antivirus, pare-feu…).AOL compte donc sur ses liens privilégiés avec la galaxie Time Warner, son offre riche en contenus multimédias (musique, vidéos, radio…) et sur la version 9.0 de son logiciel d’accès pour convaincre l’internaute haut
débit d’opter pour ses services. Un pari qui est loin d’être gagné.

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Jean-Baptiste Su (dans la Silicon Valley)