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A quand les SMS à revenus partagés ?

Le système des revenus partagés a fait les beaux jours des Kiosques Minitel et Audiotel de France Télécom. Mais il n’a toujours pas d’équivalent dans la téléphonie mobile. Le français Netsize, pourtant, propose une solution astucieuse pour les SMS.

Jusqu’ici, les opérateurs mobiles du marché français n’offrent aucune possibilité de faire payer plus cher, donc de rémunérer à leur vraie valeur, des services mobiles tierce partie, qu’ils soient vocaux, SMS ou Wap. Ils n’autorisent que des formules indifférenciées aux tarifications standards : soit la connexion directe aux plates-formes de l’opérateur, mais elle est compliquée, donc fastidieuse et coûteuse, soit le référencement sur leur portail, mais sans la moindre garantie sur le plan des reversementsPour se sortir de ce carcan, différentes pistes ont été explorées. Pour rémunérer le téléchargement en SMS de sonneries commandées par le Web, Easyclic (groupe 9 Télécom) a ainsi imaginé de surtaxer la connexion Internet. D’autres, plus nombreux, ont choisi de s’appuyer sur le kiosque Audiotel, qui offre, en effet, plusieurs paliers de facturation et de reversement.Cette solution est la plus répandue aujourd’hui pour le téléchargement de logos et de sonneries. Le prestataire fait connaître par des annonces dans la presse gratuite un numéro d’appel Audiotel, proposant un choix de logos et de sonneries. Mais la chaîne de traitement est complexe. Ainsi le service Audiotel de Kiwee transmet la sonnerie choisie à la plate-forme de routage de Netsize, qui la renvoie à l’opérateur mobile, qui à son tour la transmet enfin à son abonné. Netsize a recours à une troisième formule.Depuis plusieurs années, il fournit une interface technique vers les opérateurs pour les échanges business to employee et business to consumer. Il achète donc des SMS en gros aux opérateurs mobiles, qu’il revend ensuite au tarif de détail à ses propres clients, mais toujours sans outrepasser les tarifs SMS standards. On conviendra que tout cela manque cruellement de souplesse et de possibilités de différenciation.Aussi Netsize a-t-il imaginé des modèles fonctionnels plus dynamiques, qui sont déjà appliqués avec beaucoup de succès avec dix-sept opérateurs mobiles en Europe à ce jour, dont Sonera, en Finlande, depuis 1998 et Vodafone, au Royaume-Uni, depuis 2000. L’idée consiste à permettre plusieurs niveaux de prix (donc de reversement) pour les SMS, et cela aussi bien pour les SMS émis par les mobiles (les SMS MO, Mobile originated, dans la terminologie Netsize) que les SMS reçus par les mobiles, autrement dit les SMS MT (Mobile terminated).L’offre Netsize démarre ainsi avec MO Free, le SMS libre appel, donc gratuit pour l’appelant, qui, comme les numéros Verts du téléphone filaire, trouvera son application dans les services consommateurs des grandes marques. Vient ensuite le service MO Premium, où le SMS est surtaxé, en fonction de la valeur du service rendu (10 p, 20 p, 50 p ou 1 £, par exemple, comme chez Vodafone, ou encore de 0 à 10 e comme chez Sonera). Dans cette formule, le prix facial du SMS surtaxé inclut généralement son tarif standard. Ce service se recommande, notamment, pour les SMS envoyés d’un mobile vers une application informatique (votes, réservations, concours, chat, quiz…).Sur ce modèle, Netsize propose également un service MT Premium, qui concerne par contre les SMS envoyés par une application informatique à des mobiles (messages d’alerte, par exemple).Netsize, enfin, propose une association MO + MT Premium, qui s’appliquera plutôt au téléchargement de logos et de sonneries ainsi qu’à la fourniture d’informations à la demande. “Cette offre change complètement la donne, souligne Philippe Bornstein, directeur de Netsize France. Elle autorise toutes les combinaisons, alors qu’il n’y avait jusqu’ici pour les SMS qu’un seul tarif, qui n’était appliqué qu’à l’émetteur.”

Une procédure de reversement éprouvée

Pour fournir ces services, Netsize dispose, d’ores et déjà, de huit plates-formes de routage à travers l’Europe, toutes hébergées par Colt et interconnectées à la plupart des opérateurs mobiles locaux.Netsize s’est, également, équipé d’un outil de facturation convergente extrêmement puissant de Geneva Technology. La procédure de reversement est alors la suivante. Chaque opérateur mobile collecte les tickets des SMS surtaxés qu’il a acheminés pour les facturer à ses clients, selon leur mode de souscription, pré ou postpayé. Netsize, de son côté, sur la même base, facture chaque mois l’opérateur concerné.Quinze jours après avoir été réglé par celui-ci, il procède aux renversements qu’il doit à ses propres clients. Netsize fournit donc à ceux-ci une prestation clés en main sur infrastructures partagées, qui les dispense d’avoir à se raccorder directement à chaque opérateur mobile. Ses services de SMS surtaxés reposent sur des numéros d’accès courts, qu’il loue aux opérateurs mobiles. Mais l’usage montre que ces numéros auraient besoin d’être rapidement harmonisés, à l’exemple des numéros spéciaux du téléphone filaire. Toute grande marque et tout éditeur de services devrait, en effet, pouvoir disposer de numéros d’accès universels, et non pas de numéros propres à chacun des opérateurs mobiles, comme c’est le cas jusqu’à présent.Les SMS surtaxés pourraient apparaître en France au début de l’année prochaine, lorsque les opérateurs mobiles auront créé leur Kiosque SMS (www.kiwee.fr) (www.netsize.com) (www.genevatechnology.com) (www.easyclick.com).

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La rédaction