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A la croisée des chemins

L’offre technologique se perfectionne encore, et l’ajout de services semble accélérer la rentabilité des éditeurs.

Si la plupart des éditeurs de logiciels B to B misent sur l’e-sourcing, une poignée d’acteurs spécialisés mènent la course aux fonctionnalités, et ajoutent sans cesse de nouveaux modules censés accompagner au mieux les acheteurs. C’est le chemin choisi par l’Américain B2emarkets, ou l’Allemand Portum. Pourtant, l’origine du sourcing est ancrée dans le monde des services. Depuis plus de dix ans, les Big Five du conseil mènent des missions de sourcing dit “stratégique”. Mise à plat des besoins et des procédures, redéfinition des familles d’achats ou identification des gisements d’économies potentiels, ces méthodes leur permettent d’engranger des dizaines de millions d’euros d’honoraires chaque année. Ainsi, l’e-sourcing se trouve à la croisée de l’industrie logicielle et de la prestation de services élaborés.Toutefois, l’utilisation de la technologie permet, aujourd’hui, de contourner les cabinets de conseil. “Nous participons à la cannibalisation de leur marché “, précise David Mc Cormick, vice-président exécutif et directeur des opérations internationales de Freemarkets. L’éditeur de logiciels, créé en 1995, vit d’ailleurs pleinement sa dualité entre service et conseil. Spécialiste et évangélisateur de l’e-sourcing, la société s’est toujours concentrée sur ce seul créneau, comme Siebel pour la gestion de la relation client. Et pour la première fois au dernier trimestre 2001, Freemarkets a atteint la rentabilité opérationnelle, fait plutôt rare parmi les nouveaux venus de l’édition logicielle.La recette de Freemarkets tient en fait à un dosage particulier entre technologie et conseil. La société commercialise certes une offre logicielle d’e-sourcing, c’est-à-dire des modules qui permettent d’assister l’acheteur dans sa sélection des fournisseurs, puis de les mettre en concurrence par des appels d’offres en ligne ou par des enchères. Mais l’essentiel de sa valeur ajoutée réside dans l’assistance offerte par ses propres acheteurs, spécialisés par famille d’achats et par industrie. En fonction des clients, et de leur maturité dans l’achat en ligne, ces acheteurs peuvent soit se charger de la quasi-totalité du cycle de négociation, soit s’effacer totalement, l’offre devenant dès lors purement logicielle.Petit Poucet comparé à son homologue américain, le Français Synerdeal lui a emboîté le pas. Née sur le créneau de la prestation de services d’aide à la préparation d’enchères en ligne, la société s’est engagée, au début de l’année, sur la voie de l’édition logicielle en commercialisant ses propres modules technologiques, jusque-là utilisés par ses 40 employés pour le compte des entreprises clientes. “Cela devrait nous permettre d’avoir des types de revenus plus pérennes”, reconnaît Didier Sicot, son président et cofondateur.

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Maxime Rabiller