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5G : les fréquences les plus hautes testées dès à présent en France

La bande 26 GHz dite « millimétrique » est celle qui apportera le plus de débit à la 5G. En attendant son attribution d’ici quelques années, elle va faire l’objet de plusieurs expérimentations.

La 5G devrait multiplier par dix nos débits par rapport à la 4G. Mais les performances les plus hautes ne seront atteintes qu’en utilisant la bande 26 GHz dite « millimétrique ». Et la France commence tout juste à entrer dans le vif du sujet. Le gouvernement et l’Arcep ont présenté aujourd’hui, depuis la Cité des Sciences et de l’Industrie, neuf projets autorisés à exploiter cette bande dès maintenant. Ils devront disposer d’un réseau expérimental d’ici le 1er janvier 2021 et l’ouvrir à des tiers, afin de tester les futurs usages de la 5G. Leur autorisation va durer trois ans avec une quantité de spectre allant de 400 MHz à 1 GHz. 

La SNCF ou le port du Havre porteurs de projet

13 projets avaient été déposés au total. Les quatre restant sont encore à l’étude. Surprise, les opérateurs télécoms n’ont pas été les seuls candidats, comme cela avait été le cas pour les sites pilotes de la bande de fréquence 3,5 GHz. Les fameux « verticaux »  font leur apparition, à l’image de la SNCF ou du port du Havre. Car ce sont bien les préoccupations économiques que le gouvernement souhaite mettre au premier plan, espérant que la 5G créera de nouvelles opportunités. « Transports, santé, usine du futur, ports, aéroports, smart city, des transformations majeures sont possibles », a déclaré la secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances Agnès Pannier-Runacher. Les expérimentations ne vont donc pas seulement servir à faire fonctionner la 5G sur la bande 26 GHz, elles vont aussi permettre de  déterminer si elle est monétisable.

Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d'Etat auprès du ministre de l'Economie et des Finances.
01net.com – Agnès Pannier-Runacher, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances.

Bien entendu, les verticaux vont devoir travailler main dans la main avec tout l’écosystème télécom, ce qui explique que Bouygues Telecom soit présent dans quatre projets et Orange deux. On note aussi l’implication des équipementiers Nokia ou Qualcomm.

Smart grids et Jeux olympiques

Les objectifs sont divers. Certains sont pédagogiques, comme dans le cas d’Universcience qui exposera ses résultats auprès du grand public. D’autres sont axés davantage sur les infrastructures comme le projet de Bordeaux Métropole, qui souhaite encadrer le déploiement des futures et nombreuses small cells des opérateurs et les centraliser dans des lampadaires. Les préoccupations de l’établissement public de Paris La Défense ne sont pas très éloignées : jouer le rôle d’opérateur neutre, installant lui-même les antennes et les commercialisant auprès des opérateurs.

Le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelynes entend, lui, préparer les Jeux Olympiques de 2024 en tirant parti de la 5G pour les retransmissions vidéo et audio. Le projet industriel du port du Havre apparaît comme le plus original avec son focus sur les smart grids (réseaux électriques intelligents) et les opérations logistiques, en association avec EDF ou Siemens. La SNCF évoque, elle, un projet de guichet virtuel dans ses gares, des débits boostés pour les utilisateurs avant de montrer dans un train, et des services intermodaux à l’honneur à l’arrivée d’un trajet.

Pas de précipitation pour les attributions du 26 GHz

La bande de fréquence 26 GHz n’est pas encore totalement disponible, occupée en partie par les satellites, l’armée et les faisceaux hertziens entre sites fixes. La libération du 26 GHz ne devrait pas intervenir avant plusieurs années dans notre pays. Elle pourrait coïncider avec le moment où les opérateurs passeront à la 5G standalone, c’est-à-dire avec son propre cœur de réseau indépendant de la 4G.

L’Arcep souhaiterait ne pas se précipiter pour procéder aux attributions qui surviendraient à l’issue des expérimentations fin 2022. « Nous allons pour cela devoir discuter avec la Commission européenne car le code des télécoms européen avait prévu que les Etats membres autorisent au moins 1 GHz de bande d’ici le 31 décembre 2020 », a précisé le président de l’Arcep Sébastien Soriano.

En attendant, c’est la bande 3,5 GHz qui va se trouver d’ici peu sous les projecteurs. Le lancement de la procédure d’attribution doit intervenir d’un jour à l’autre, a assuré Agnès Pannier-Runacher.  Et qu’on ne vienne pas parler de retard de la France en matière de 5G à la secrétaire d’Etat. « La France peut prendre une part importante de la révolution que sera la 5G », a-t-elle affirmé lors de la présentation.

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Amélie Charnay