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3. La réplication sur IP casse les prix

Répondant au besoin de restauration en cas de désastre, la réplication reste cependant coûteuse. Mais IP pourrait changer la donne.

L’année 2001 aura montré combien les sites miroirs étaient précieux en cas de sinistre. Une telle configuration assure, en effet, deux niveaux de sécurité. D’une part, elle préserve les données. De l’autre, elle permet une reprise d’activité en des temps records. Seulement voilà, ce schéma souffre d’une limite de taille : le prix. Outre le doublement des serveurs et des baies de stockage, c’est la location des lignes et l’acquisition des boîtiers associés qui risquent de grever le budget des entreprises. La réplication des données entre sites repose, à ce jour, sur trois modes de transfert : la fibre nue, les boucles SDH et le réseau IP. Ces trois méthodes répondent à des besoins distincts et affichent donc des prix différents.Le procédé le plus onéreux, utilisé pour la réplication synchrone, repose sur la fibre nue. S’il garantit une parfaite symétrie entre les deux sites, il reste limité par la distance. En Escon, par exemple, au-delà de 23 kilomètres, le débit s’étiole de 17 à 9 Mo/s. Pour être transportés sur la fibre, les protocoles ?” Fibre Channel, Escon, Ficon, Ethernet, etc. ?” passent par des boîtiers multiplexeurs de flux placés aux deux extrémités.

IP profite des infrastructures Ethernet existantes

En France, ce service est principalement fourni par France Télécom. Depuis la fin 2001, celui-ci l’a inscrit à son catalogue : le package comprend ligne et boîtiers (d’origine Adva et Nortel). Les offres concurrentes, elles, sont rares. Même si elles commencent à émerger. D’autres fournisseurs de multiplexeurs de flux, comme CNT, Inrange ou Cisco, s’associent à des opérateurs alternatifs pouvant apporter cette fibre nue. Mais ces derniers rencontrent des difficultés : ils n’ont pas la même couverture que France Télécom, et les communes sont peu enthousiastes à l’idée de faire jouer la pelleteuse.La deuxième technologie, basée sur des boucles SDH, concerne la réplication sur de plus grandes distances ?” le plus souvent, en asynchrone. Ici, on ne loue pas de la fibre nue, mais de la bande passante (ce qui revient moins cher) : les différents sites de l’entreprise sont connectés à une boucle, généralement en ATM. Plusieurs sociétés peuvent ainsi se partager la même boucle, mais chacune se voit dédier une bande passante. Le portage d’Escon et de Fibre Channel sur ATM s’effectue par le biais d’Inrange ou de CNT. Cette architecture a l’avantage de connecter un nombre illimité de sites. Résultat : en cas de perte de l’un d’eux, l’activité des utilisateurs est automatiquement basculée vers un autre site. Outre France Télécom, Colt, Wordlcom ou Completel proposent des boucles SDH.Mais c’est avec IP que la réplication pourrait se démocratiser. L’idée ? Profiter des infrastructures Ethernet de l’entreprise pour transférer les données. Les boîtiers de CNT, par exemple, transforment l’Escon sur IP (uniquement en SRDF). Idem avec Fibre Channel. L’encapsulation de trames sur IP permet de passer outre la couche ATM. Si celle-ci offre une meilleure gestion qu’IP, elle reste plus coûteuse et plus lourde à déployer. Fibre Channel sur IP présente donc de l’intérêt pour les entreprises non reliées à une boucle SDH. “La réplication sur IP doit encore vaincre deux freins, explique Thierry Paprocki, de CNT. D’une part, les opérateurs devront garantir une qualité de service à la hauteur de la fiabilité de la bande passante assurée en ATM. De l’autre, ils devront convaincre les entreprises hésitantes devant les risques de piratage des données sur IP.”

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Vincent Berdot