Passer au contenu

Problèmes sociaux chez Free Mobile

Des salariés de Free Mobile témoignent de conditions de travail qualifiées de dictatoriales par un représentant syndical.

Depuis le lancement de ses forfaits, Free Mobile est attaqué de toutes parts. Après des cartes SIM livrées avec retard, des problèmes de connexions, des coupures sur son réseau et des licenciements chez ses concurrents, un surstockage de smartphones, de nouvelles accusations incriminent l’opérateur. Celles-là sont d’un autre ordre puisqu’elles concernent les méthodes de management appliquées par Free.

Depuis quelques jours, de nombreux témoignages de salariés Free Mobile racontent un quotidien plutôt alarmant. Kevin, licencié d’un centre d’appel Free après sa période d’essai s’est livré à notre confrère de RMC : « On ne peut pas avoir une minute de retard. Si on doit commencer à 10 h, on est à son poste à 9 h 59 – 10 h. Si on arrive à 10 h 01, on est en retard et passible de sanction, voire de renvoi. On m’a pris, on m’a emmené dans le bureau, je suis resté deux minutes. On m’a dit qu’à cause de mes retards, j’étais licencié. Voilà. On sort du bureau, on rend notre casque, nos cartes, on prend son sac et devant tous nos collègues, on part. Dix minutes avant, on était dans la boîte, on travaillait, on était productif, tout sourire. Cinq minutes après on est viré. C’est vrai que c’est humiliant. C’est vraiment l’abattoir ».

« Un dialogue social… original »

Sur Europe 1, Sandra, une autre salariée également licenciée après un désaccord avec son supérieur, parle même d’une humiliation publique qu’elle aurait subie : « Je suis repartie à mon poste de travail suivie de mon responsable dans mon dos, qui m’a dit qu’il fallait à tout prix que je lui rende publiquement tous mes effets : mon badge, mon casque… Et il m’a reconduit jusqu’à la porte, devant tout le monde. […] On a honte, on a de la colère et on a mal. Mais on n’y peut rien et il y a quand même le gardien qui vous presse de faire très vite. » Ces témoignages ont conduit un délégué CFDT chez Free Mobile à qualifier cette méthode de « terrorisme managérial » qui explique un turn-over trois fois supérieur à celui des concurrents. Bernard Alain, responsable télécoms de Force Ouvrière, confirme avec ironie que chez Free Mobile, « le dialogue social est à l’image de sa démarche commerciale, c’est-à-dire très originale. »

Pour certains, il ne s’agit ni plus ni moins de l’effet d’une stratégie low-cost, comme pour dire que la baisse des forfaits ne pouvait conduire qu’à ce mode de management. Free qui, au cours des neuf derniers mois a recruté 900 personnes, n’a pas répondu, pour le moment, à ces attaques.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Pascal Samama