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Test Sigma dp2 Quattro : qualité d’image stellaire, ergonomie discutable

Le Sigma dp2 Quattro améliore encore un peu la qualité d’image déjà incroyable des Merrill. Mais l’ergonomie générale déçoit.

L'avis de 01net.com

Sigma dp2 Quattro

Les plus

  • + L'excellent capteur Foveon encore amélioré
  • + Formules optiques qui ont fait leur preuves
  • + Des ratios de cadrade intéressant (21/9e, etc.)

Les moins

  • - Espérons que Sigma a amélioré la montée en ISO,
  • - ... la rapidité de l'autofocus,
  • - ...et l'endurance de la batterie !

Qualité photo

3.5 / 5

Ergonomie et fonctionnalités

3 / 5

Appréciation générale

3 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 07/08/2014

Voir le verdict

Fiche technique

Sigma dp2 Quattro

Définition du capteur 19.6 Mpx
Ouverture max en grand angle 2.8
Zoom optique 0 x
Ecran (diagonale) 7.6 cm
Voir la fiche complète

Sigma dp2 Quattro : la promesse

Depuis que Sigma a lancé la génération Merrill de ses compact “DP”, la marque nippone détient la couronne de la meilleure qualité d’image (en plein jour), rien que ça. En marge de cette qualité d’image incroyable, les Merrill se traînaient toute une série de casseroles – lenteurs, montée dans les hautes ISO impossible, batterie faiblarde, etc. – qui faisaient des DP1 Merril, DP2 Merril et DP3 Merrill des appareils photos atypiques à ne pas mettre dans toutes les mains. Avec sa nouvelle génération Quattro, Sigma promet une qualité d’image encore améliorée : mais qu’en est-il des limites et défauts traditionnels de ses compacts ?

Sigma dp2 Quattro : la réalité

Si les modèles précédents de DP étaient un peu atypiques, le Quattro est un ovni, au sens propre du terme puisqu’il ressemble plus à un vaisseau spatial qu’à un appareil photo traditionnel ! De prime abord ce look est plutôt sympathique, mais à l’usage non seulement cela n’a pas grand intérêt – il prend pas mal de place dans le sac – mais en plus ce n’est absolument pas ergonomique. Difficile de déterminer si cette forme biscornue est un choix technique (lequel ?) d’un ingénieur ou un délire de designer (saoul ?), mais à moins d’avoir des mains carrées comme les personnages Playmobil, la prise en main du DP2 Quattro n’est pas vraiment agréable. Autre défaut ergonomique, la trappe en caoutchouc couvrant l’emplacement carte mémoire n’est pas pratique du tout et pourrait souffrir d’être trop utilisée – ça se verra à l’usage. Mais les fans de Sigma balayeront ces défauts d’ergonomie du revers de la main puisqu’ils ne sont là que pour juger d’une seule chose : la qualité d’image.

Qualité d’image exceptionnelle en plein jour

Les DP Merrill proposaient déjà la meilleure qualité d’image du monde de la photo hors moyen format. Certes nous parlons ici de qualité d’image à 100 ISO et en plein jour, mais il n’empêche que ce sont de redoutables boîtiers pour la photo de paysage, écrasant largement les meilleurs reflex – même un 5D Mark II offrent moins de détails ! Le Quattro ne déroge pas à la règle et délivrent des images ahurissantes en plein jour : l’optique et le capteur sont au top et les clichés débordent tellement de détails qu’on se surprend à naviguer dans les photos à 100% sur l’écran du PC juste pour le plaisir de d’apprécier la richesse des textures. Les textures justement sont rendues à la perfection, avec toutes les aspérités, les moindres ombres ou micro-contrastes – un régal d’observer les pétales de fleurs ! Revers de cette perfection d’image : l’appareil capte tous les défauts de la peau alors attention aux portraits pris de trop près ! En termes de colorimétrie les clichés nous ont paru moins chauds et moins flatteurs que ceux des DP Merrill, mais c’est sans doute une question de traitement logiciel – lire plus loin. Au final le Sigma DP2 Quattro offre une qualité d’image absolument sans égale dans le monde de la photo grand public, boîtier reflex plein format compris : un exploit !

Nouveaux traitement des couleurs

Si le nouveau capteur Foveon reprend le système à trois couches de son prédécesseur, la gestion des pixels diffère puisque cette fois-ci les couches rouge et vert ne disposent que du quart de la définition d’image de la couche bleu. Pour faire simple, pour un groupe de quatre pixels bleus sur la première couche traversée par la lumière ne correspond qu’un seul gros pixel vert et un seul pixel rouge. L’unique intérêt de rappeler l’évolution de l’agencement des couches de couleurs est de pointer le fait que le traitement d’image a nécessairement dû évoluer, ce qui explique sans doute les différences de traitement d’image entre ce capteur Quattro (le nom est relatif à ce ratio de 4 pixels bleus pour un seul vert et un seul rouge) et la génération Merrill. De notre point de vue, les couleurs semblent parfois plus justes techniquement mais moins chaudes, moins flatteuses. Tout est affaire de goût et tout peut changer à postériori via le logiciel SPP 6, mais de base le Quattro s’affiche comme un rigoriste.

Le plus beau… à 100 ISO

Les appareils photo Sigma – SD ou DP – ont toujours été mauvais en montée en ISO. Le DP2 Quattro ne déroge pas à la règle et ne donne pleinement satisfaction qu’à 100-200 ISO, 400 étant la limite d’utilisation couleur puisqu’on note l’apparition d’artefacts colorés notamment sur les aplats. On peut bien sûr monter à 800 ISO pour dépanner, mais ce n’est pas l’usage de ce genre de boîtier. Quant aux valeurs supérieures – 1600-3200-6400 ISO, les résultats sont affreux. Rien ne change vraiment dans le monde des DP : il faut se contenter des valeurs d’ISO les plus basses.

Un traitement Jpeg toujours perfectible

La compression Jpeg dans le boîtier du Quattro est un peu meilleure que celle de la génération précédente, mais ce n’est toujours pas la panacée : les couleurs sont, selon le mode choisi, un peu trop fades ou au contraire trop contrastées. La raison tient sans doute dans la complexité du traitement de l’image fournie par le capteur : quand on voit le temps qu’il faut à notre PC pour traiter les fichiers (lire plus loin), on imagine que Sigma a dû simplifier les opérations dans le boîtier même pour lui éviter de surchauffer ! Cette faiblesse en Jpeg n’est pas bien grave au regard de la population visée par ce genre de boîtier – des maniaques de la qualité d’image à la recherche du piqué absolu qui auraient de toute façon shooté en RAW – mais cela se paye en temps de traitement.

Autonomie doublée

200 clichés annoncés : c’est tout juste assez par rapport à la concurrence, mais c’est déjà deux fois mieux que pour la génération précédente ! Sigma livre toujours deux batteries dans la boîte, ce qui permet – enfin ! – de partir toute une journée/un week-end sans avoir à s’inquiéter de l’énergie disponible, 400 images étant un gros volume compte tenu du type de photographie à laquelle les DP sont dédiés. L’astuce technique de Sigma pour améliorer cette autonomie tient moins dans l’optimisation de l’électronique que dans la taille de la batterie, deux fois plus imposante que celle de la série Merrill, mais on s’en fiche.

Le viseur électronique, ce grand absent

A l’usage, nous regrettons que Sigma n’ai pas intégré de viseur électronique, quitte à le proposer en option sur une griffe flash numérique comme Olympus, Leica, Nikon ou Sony. Hélas, la marque nippone a fait l’impasse sur les deux, obligeant à viser via l’écran (pas toujours pratique en plein jour) ou via un viseur optique, les viseurs disponibles sur les DP (quels qu’ils soient). Non seulement ces dispositifs sont assez imprécis quant au cadrage – selon la distance au sujet – mais en plus le photographe n’a pas d’indicateur sur le bon fonctionnement de la mise au point.
Faute de viseur électronique, un écran orientable aurait été le bienvenue, mais là aussi Sigma a préféré faire l’impasse. C’est non seulement dommage du point de vue de la praticité, mais aussi du point de vue de l’identité même du boîtier : à la manière des Rolleiflex ou des Hasselblad, la visée tête en bas colle avec la qualité « moyen-format » que prodigue le DP2 Quattro.

Grosses lenteurs logicielles de Sigma Photo Pro

Le traitement logiciel à postériori étant obligatoire, tous les fichiers RAW au format X3F passent donc dans la dernière mouture du logiciel Sigma Photo Pro 6 (SPP), pour l’instant uniquement compatible avec les fichiers des Quattro – les détenteurs d’appareils antérieurs doivent conserver SPP 5 avant que SPP 6 ne supportent les anciens fichiers. Le hic de la version 6, c’est qu’elle est lente, désespérément lente. Avec notre PC de travail qui est loin d’être une Traban (Core i7 4770@ 3,4 GHz | 16 Go de RAM | SSD 512 Go) il faut en effet pas moins de 30 secondes pour ouvrir une image en mode pleine définition (14,5s pour l’ouverture du fichier, 15 s pour le chargement de tous les pixels) ! L’export est lui aussi très lent : 23 s pour générer un fichier TIFF 16 bit ou Jpeg en qualité max. A titre de comparaison, un fichier RAW issu d’un DP de la classe Merrill s’ouvre en 13 s (6 + 7 s) et l’export ne prend que 4 s. Traiter les fichiers de Quattro prend ainsi 3 fois plus de temps que pour un Merrill. Espérons que Sigma améliore drastiquement la vitesse de son logiciel sous peine de voir d’avoir à passer des nuits blanches pour exporter les fichiers !

Notes : l’appareil a été testé en version 1.00 puis mis à jour en 1.01. Sigma Photo Pro a d’abord été essayé en version 6.0.4 puis mis à jour en 6.0.5

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