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Test Panasonic Lumix GX9 : l’hybride compact et performant (mais peu endurant)

Successeur du GX80, le Lumix GX9 est un condensé du savoir-faire de Panasonic : un produit complet, compact, performant et à prix modéré. Dommage que la batterie soit un peu faiblarde.

L'avis de 01net.com

Panasonic Lumix GX9

Les plus

  • + Compact
  • + Qualité vidéo 4K
  • + Parc optique
  • + Equipement
  • + Superbe mode noir & blanc

Les moins

  • - Autonomie batterie
  • - Viseur un peu étriqué
  • - Manque d'un peu de grip

Note de la rédaction

Note publiée le 12/08/2018

Voir le verdict

Fiche technique

Panasonic Lumix GX9

Monture (baïonnette) Micro 4/3
Format de capteur 4/3
Définition du capteur 20.3 Mpx
Type de capteur Live MOS
Sensibilité ISO min 200
Voir la fiche complète

Panasonic n’arrête jamais : si le japonais a toujours le catalogue d’hybrides le plus fourni, c’est qu’il ne se passe pas un semestre sans qu’il lance une référence ! Le nouveau petit de la famille Lumix G est le Lumix GX9, quatrième rejeton de la sous-famille des boîtiers au look « télémétrique » initié par le GX7 en 2013.  Succédant au GX80 (lire plus loin), son format compact est une invitation à l’avoir tous les jours sur soi. Le champion de la photo de rue ?

Ceci n’est pas le successeur du GX8

Adrian BRANCO / 01net.com – A gauche, le Lumix GX8, un peu plus massif que son petit frère le GX9, à droite.

Initialement attaché aux format « reflex » et « compact » avec les Lumix G/GH et GM, il aura fallu 5 ans à Panasonic pour lancer, en 2013, le premier appareil doté d’un viseur déporté façon télémétrique (on pourrait dire Leica) avec le Lumix GX7. Puis vinrent les Lumix GX8 et Lumix GX80 avant le lancement de ce Lumix GX9 qui succède au… GX80. Explications.

Nous préférons prévenir les amoureux du GX8 : le GX9 n’est pas le successeur de votre chouchou. Il apporte des améliorations technologiques par rapport à son aïeul, mais il marque, sur certains points, quelques retours en arrière. A commencer par le format, plus compact et moins robuste que chez le GX8. Mais le vrai élément qui fâche, c’est le viseur : quand le GX8 profitait d’une superbe dalle OLED de 2,36 Mpix avec un grossissement de x0,70, le GX9 n’offre qu’une dalle LCD avec grossissement de x0,77. Le GX8 conserve aussi l’avantage en matière d’endurance (lire plus loin), son obturateur mécanique au 1/8000e va plus vite (1/4000e pour le GX9 en mécanique mais toujours 1/16.000e en électronique) et il est tropicalisé. Le GX9 a pour lui une meilleure stabilisation 5 vitesses qui a le goût de fonctionner en photo comme en vidéo (contre 3,5 vitesses uniquement en photo sur le GX8), une rafale un peu plus rapide et un traitement de l’image bien amélioré.

A.B. / 01net.com

Le regard envers le GX9 change quand on comprend qu’il ne succède pas au GX8 mais bien au GX80, dont il améliore à peu près tout. Mais il vaut mieux être prévenu : ceci n’est PAS le successeur du GX8 !

Viseur : mieux que GX80, moins bien que GX8

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Comme dit ci-dessus, le viseur du GX9 est du GX9 est bien moins bon que celui du GX8, même si les définitions de dalles sont assez similaires. La dalle LCD du GX9 est moins lumineuse, moins contrastée et la plage dynamique inférieure. Ce qui ne le rend pas impotent pour autant : il est de meilleure facture que le GX80 et fera le job. C’est juste que le viseur du GX8 était tellement bon, autant grâce à la dalle OLED que grâce aux lentilles devant elle, qu’on sent nettement la régression. Le GX8 offrait en effet une image bien plus large et confortable quand celle du GX9 est un peu plus étriquée.

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Contrairement au GX80 et comme les GX7 et GX8, ce viseur est orientable ce qui ravira ceux qui apprécie la chose. De notre côté et de manière purement subjective, nous trouvons que cela ajoute une fragilité non nécessaire : l’écran orientable nous paraît suffisant pour cadrer au ventre. Mais il en faut pour tous les goûts.

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Quant à l’écran, il est d’excellente qualité, 100% tactile (en shoot et dans les menus) et très lumineux. Mais de ce côté il n’y avait pas trop de doute !

Couteau suisse

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Un mode rafale illimitée (rafale 4K), un système de mise au point à posteriori (post-focus), un outil de combinaison automatiques d’images à différentes distances de mise au point (focus stacking), le panorama par balayage, la vidéo 4K sans recadrage, etc. le Lumix GX9 est, à l’image de la plupart des hybrides de Panasonic, un vrai couteau suisse.

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Seul grief que nous ayons à faire : toutes les fonctions créatives ne sont pas regroupées en un seul pour les retrouver – et les paramétrer – rapidement. Si les menus de Panasonic sont, en toute objectivité, parmi les plus clairs de la compétition photo, il reste encore du travail pour s’approcher un peu de l’expérience smartphone.

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Inférieur en gamme au Lumix G9, il fallait bien que le GX9 soit amputé de certaines fonctions. C’est notamment la rafale 6K qui passe à la trappe ainsi que le mode haute vitesse de la rafale 4K – qui reste à 30 images par secondes quand ce mode culmine à 60 i/s sur le G9 ! Mais les 3 modes de rafale et les 30 i/s devraient largement suffire au plus grand nombre.

Couleurs justes et un noir & blanc vraiment argentique

[Visionnez et téléchargez nos images de test en HD sur notre album Flickr]

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Il est loin le temps où l’on pouvait reprocher à Panasonic les couleurs un peu à côté de la plaque. La marque a fourni d’énormes efforts en termes d’interprétation des couleurs et joue à jeu égal avec la compétition – hors Fujifilm, qui reste notre référence. Outre la balance des blancs et le rendu des couleurs qui tape juste, nous devons aussi souligner l’arrivée d’un mode noir & blanc au rendu vraiment argentique. Un mode dont vous pouvez découvrir la genèse dans notre rencontre avec l’ingénieur qui l’a développé (encadré ci-dessous).

À lire : L’ingénieur de Panasonic en quête d’un noir & blanc au rendu argentique

Calqué sur le rendu de la célèbre pellicule de Kodak, la Tri-X 400, ce rendu très rétro est incroyablement réussi sur le plan technique : les clichés fleurent bon le rendu pelloche – la douceur et le vignettage des optiques des 60’s en moins – et analysés à 100%, les fichiers font montre d’une grande finesse d’interprétation des tons.

Ce mode, qui est pour nous une référence du noir & blanc du monde numérique, mériterait une meilleure mise en avant. Primo, le nom de ce rendu est absurde : Panasonic l’a appelé « L-Monochrom D » car il s’ajoute au « L-Monochrom » déjà existant. Un nom qui n’évoque rien, qui ne laisse rien imaginer, qui n’a aucun rapport à l’histoire, aucune poésie. Deuxième grief, son implantation est inepte : non seulement on n’a aucune idée de sa spécificité, mais en plus il faut paramétrer le rendu à la main – intensité, grain, etc. Une manière plus pertinente aurait été de choisir un rendu par défaut (disons le plus fidèle au Tri X de base) et de laisser la possibilité aux experts de paramétrer l’intensité du rendu. Pour rendre hommage au travail de ses ingénieurs, il faut absolument que Panasonic trouve un vrai nom à son rendu ! Pourquoi pas Heritage B&W, ou « reporter B&W » ?   

Une bonne optique kit : le 12-60 mm G Vario f/3.5-5.6

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Si ses valeurs d’ouverture sont modestes et comparables à celles de toutes les autres optiques « kit » (14-42 mm du monde Micro 4/3, 18-55 du monde APS-C), la plage focale de l’optique du kit le plus accessible est intéressante et ses performances optiques, meilleures que celles de la concurrence. Proposant un équivalent 24-120 mm en lieu et place d’un traditionnel 28-80 mm, le Panasonic G 12-60 mm f/3.5-5.6 est une zoom de choix pour les débutants grâce à son petit surplus de grand angle et son bonus de téléobjectif.

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La construction est classique pour une optique livrée, mais cela reste de bon aloi. Le piqué quant à lui est surprenant pour la gamme : même en bout de zoom, son pouvoir séparateur permet d’offrir suffisamment de lumière au capteur 20 Mpix du GX9 pour produire des clichés riches en détails. Oui, les zooms concurrents, tel que l’autre 12-60 mm de Panasonic, le Leica f/2.8-4, offrent de bien meilleures prestations. Mais comme optique de départ, c’est vraiment un petit joyau si on accepte son léger encombrement. Et si on souhaite passer en mode photo de rue, on peut toujours le troquer contre une focale fixe compacte.

4K sans recadrage, stabilisation efficace

Comme ce n’est toujours pas un acquis dans les appareils photo, saluons une fois de plus le fait que le mode vidéo proposé par Panasonic est un mode 4K sans recadrage : point de perte de grand angle quand on bascule du mode photo au mode vidéo, comme c’est le cas chez la concurrence (Sony excepté). Un mode vidéo toujours très bon – Pana oblige – mais logiquement moins fourni et performant que ses grands frères plus chers : pas de mode 4K/60p (seulement 24/25/30p) mais tout de même à 100 mbit/s, et pas de mode Full HD à haute vitesse (on s’arrête à 1080/60p).

Largement de quoi tourner y compris de longues séquences cela dit, des séquences d’autant plus propres que la stabilisation mécanique du capteur, active en vidéo depuis le lancement du GX80, offre un vrai plus. Non seulement elle se couple à la stabilisation optique des objectifs en photo, mais en vidéo cette stabilisation évite les effets de saut d’image désagréables quand on tourne en marchant.

Roi de la compacité & mini optiques

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Dense et compact, le GX9 aime son 12-60 mm f/3.5-5.6. Mais son « format de main » (il est trop gros pour parler de « format de poche ») en fait une arme de rêve pour les nombreuses petites focales fixes de qualité que compte le standard Micro 4.3 – de qualité et à la fois légères et pas trop chères. Le photographe de rue n’a que l’embarras du choix entre le traditionnel 20 mm f/1.7, le 17 mm f/1.7 de la gamme Leica, le petit zoom 12-32 mm f/3.5-5.6 ultra compact, le 14 mm f/2.8, le 25 mm f/.7… ou les autres optiques de chez Olympus (12 mm f/2, 25 mm f/1.8, 45 mm f/1.8) et Sigma (30 mm f/1.4), etc.

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Un photographe peut ainsi partir avec des équivalents 24mm, 30 mm, 60 mm et 90 mm en portant à peine plus d’un kilogramme (1076 g exactement) dans le sac. Enfin il faut compter 30 à 60g de plus pour les batteries. Car le GX9 n’est pas vraiment un champion de l’endurance (lire plus loin).

On a toujours les défauts de nos qualités : sur ce petit boîtier, les focales fixes haut de gamme (Panasonic Leica 12 mm Summilux f/1.4 par exemple) et autres téléobjectifs un peu lourds déséquilibreront l’engin. Attention à bien réfléchir à vos usages : le GX9 se destine plus aux focales modérées et compactes, comprendre la photo de rue et de vie. Pour la chasse aux ours et autres photo de horseball, il vaut mieux un format reflex – Lumix G80 voire carrément le Lumix G9.

Batterie faiblarde, grip optionnel mal pensé

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Avec une endurance de seulement 260 clichés selon la norme CIPA, le Lumix GX9 est dans la tranche la plus basse des hybrides. Si le mode éco permet d’économiser de l’énergie en faisant appel à un mode veille assez efficace, la réalité est que la batterie a été sous-dimensionnée par rapport aux besoins de la plateforme électronique. Et qu’il vous faudra vraiment vous procurer une batterie secondaire si vous emportez l’appareil en vacances. Une seconde batterie et un chargeur car l’appareil n’est livré qu’avec un adaptateur secteur et un câble Micro USB : il est préférable d’avoir un chargeur dédié pour recharger plus rapidement l’une des deux batteries.

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Si Panasonic n’avait pas eu recours à un grip de corps de boîtier si petit, les ingénieurs auraient pu intégrer une batterie de plus large capacité (et améliorer la prise en main par défaut).

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Notez qu’il existe d’ailleurs un grip optionnel afin d’améliorer la préhension de l’appareil. Un grip qui n’avait pas lieu d’être : l’appareil aurait dû être un poil plus grand dès la conception – mais, sans doute à raison au niveau des ventes, les ingénieurs de Panasonic ont privilégié la compacité. De plus, ce grip tout en métal et sans électronique a un petit défaut : il n’offre pas d’accès à la batterie. Une fois celle-ci vide, il faut dévisser le grip afin d’en changer. Pas glop.

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