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Test : DxO One, pour transformer l’iPhone en appareil photo expert

Dédié aux iPhone et iPad, cet ovni photographique d’un nouveau genre offre une bonne qualité d’image, dans un boîtier imparfait et à l’ergonomie discutable.

L'avis de 01net.com

DxO One

Qualité photo

4 / 5

Qualité vidéo

2.5 / 5

Ergonomie et fonctionnalités

2 / 5

Réactivité

3 / 5

Appréciation générale

2.5 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 10/12/2015

Voir le verdict

Fiche technique

DxO One

Définition du capteur 20.2 Mpx
Ouverture max en grand angle 1.8
Zoom optique 0 x
Voir la fiche complète

DxO One : la promesse

La page des statistiques caméras de Flickr permet de prendre conscience de l’importance de l’iPhone dans la photographie : dans le top 5, aucun boîtier photo mais cinq smartphones dont… quatre iPhone positionnés 1er, 2nd, 4e et 5e. Si le meilleur appareil est « celui que l’on a toujours sur soi » cela n’empêche pas le module caméra des appareils d’Apple d’être bien techniquement inférieur aux « vrais » appareils photos.

Pour améliorer la qualité d’image sans (trop) sacrifier la compacité, l’éditeur français de logiciels DxO s’est donc lancé dans l’arène des constructeurs photo en lançant son premier boîtier : le DxO One. Un module caméra dont l’objectif est de transformer les iMachins en vrais compacts experts.

DxO One : la réalité

La DxO One est une réussite en termes de miniaturisation et de compacité – avec des limites comme nous le verrons. Pesant à peine 108 g, le module de DxO est effectivement deux fois et demi plus compact qu’un RX100 de Sony. Il tient parfaitement dans la poche d’un jean et la qualité de fabrication est irréprochable.

Développé entre Boulogne et San-Francisco où la marque dispose de bureaux, le One est léché et l’agencement des pièces est impeccable. Côté connectivité, DxO a développé un système de prise rotative pour déployer le connecteur Lightning. A noter que la mise à jour prochaine du firmware (microprogramme) du module devrait permettre la connexion en Wi-Fi avec le smartphone. Car NON, la One n’est pour l’heure pas encore pilotable en Wi-Fi. Ce qui est d’ailleurs incompréhensible pour un appareil photo lancé fin 2015.

Bon capteur, optique lumineuse

Commençons par le positif : le capteur 1 pouce et l’optique lumineuse délivrent de beaux clichés, bien plus beaux que ceux produits par un iPhone, mais aussi plus riches en informations et donc plus adaptés à un vrai développement numérique via un logiciel comme Lightroom ou… DxO Optics Pro, le logiciel par lequel DxO a fait sa renommée.

Cette qualité d’image est fort logique quand on considère que le capteur 1 pouce de 20 Mpixels est six fois plus grand que le capteur 8 Mpixels au format 1/2.3 de pouce de notre iPhone 6 Plus de référence.

Les déformations sont très bien maîtrisées.

Vous pouvez d’ailleurs regarder – et télécharger ! – les images en pleine définition dans notre album Flickr.

Pas de macro !

Pour des raisons de construction optique et d’encombrement, le One n’est pas doué en macro puisque sa distance de mise au point minimale est de 20 cm. Couplée à une cette focale grand-angle il est donc impossible de réaliser des images de type macro.

Distance minimale de mise au point : 20 cm. Insuffisant pour la macro.


Pour capturer un détail de plus près il vaut mieux retirer le One et utiliser l’appareil photo de l’iPhone. Un comble.

Ergonomie : le vilain majeur

Le majeur avait déjà mauvaise réputation : brandit seul, le digitus impudicus est une insulte dans notre sphère culturelle. Pas de chance pour notre pauvre doigt, il est aussi une gêne permanente pour la DxO One puisqu’il vient régulièrement se placer devant l’objectif (cf. photo ci-dessous), contraignant à travailler son écart digital – ce qui est certes pratique pour la guitare classique.

De nombreuses images ont été sabotées par le majeur qui a tendance à remonter et à venir se positionner en bas de l’optique. Une butée plastique aurait résolu le problème – au détriment du design, c’est un fait.

A cette remarque, DxO réplique par un guide de « comment tenir correctement l’appareil ». Le hic c’est que l’ergonomie ne se décide pas à postériori, elle se pense avant. Ou alors c’est un échec. S’il serait un peu exagéré de parler d’échec total, il est pour nous clair que le DxO One manque d’une butée ou d’un élément de ce genre pour bloquer le majeur. Et éviter de saboter les photos.

Super RAW : pour les basses lumières uniquement

DxO a développé un mode Super RAW capable d’améliorer considérablement la qualité d’image en basses lumières. L’astuce consiste à capturer 4 images successives en RAW et à analyser le tout pour délivrer une 5e image au format Super RAW. Une image où la quantité de bruit numérique a été considérablement diminuée par l’analyse des images sources.
Sur le plan de la qualité d’image, rien à dire : les équipes de DxO sont des pros du traitement du signal et notamment de la réduction du bruit numérique et cette réputation n’est pas usurpée. Les clichés en Super RAW sont propres, plus propres que les hybrides Micro 4/3 et, plus surprenant, même plus propres que les images produites par les hybrides/reflex APS-C, ce qui est une performance. Impressionnant, mais l’usage souffre de certaines limites. La première étant que le besoin de capturer 4 images exclut d’emblée le moindre mouvement entre chaque déclenchement, obligeant l’usage du trépied comme pour le multi-shoot de l’OM-D E-M5 Mark II. Or, le DxO One n’est pas équipé d’un pas de vis, contraignant l’utilisateur à acheter un carcan pour iPhone qui doit être, lui, vissé sur le tripode. Si le DxO One avait eu un tel pas de vis et s’il avait fonctionné en Wi-Fi on aurait pu imaginer des prises de vue originales et par tout temps avec l’iPhone bien au chaud. Mais en fait non.

iOS only, mais avec du Micro USB quand même

Les fans d’Android vont hurler : la DxO One ne fonctionne qu’avec les terminaux de Mr Apple. L’explication de DxO est convaincante : les constructeurs d’appareils Android placent le port micro USB où bon leur semble et dans le sens qui leur convient, rendant difficile le développement de prise multi compatible. De l’autre côté, Apple place toujours la prise Lightning au même endroit et compte de nombreux photographes parmi ses utilisateurs.

Mais, sacrilège et honte de la technique, le DXO One a quand même recourt à un câble micro USB pour la recharge de sa batterie. « Les prises Lightning femelles n’existaient pas au moment du développement, Apple n’autorisait pas leur utilisation à cette époque », nous explique-t-on chez DXO. Une limite technique qui force l’utilisateur « 100% Apple » à se traîner un second câble en sus de celui de recharge de son téléphone. Espérons que la DxO Two sera plus cohérente et/ou compatible avec les autres systèmes.

Face au Sony RX100 Mark III

Le DxO One est le plus petit des compacts experts et sur le plan de la compacité reste imbattable. Le hic, c’est que c’est bien le rare domaine dans lequel il domine le RX100 Mark III – avec la montée en hautes sensibilités dans le mode Super RAW sur trépied, pas très représentative. Le Sony RX100 Mark III est tout à la fois plus endurant (300-350 photos contre moins de 200 pour DxO), aussi capable en photo (même capteur 1 pouce), d’un zoom optique, d’une bien meilleure qualité vidéo, d’une meilleure ergonomie matérielle (pas-de-vis, prise en main), d’un écran orientable et d’un viseur électronique. Le tout pour seulement 100 euros de plus.

Ce n’est même pas un KO, c’est tout simplement qu’ils ne boxent pas dans la même catégorie : le RX100 Mark III est le champion des pros (enfin, second après le RX100 Mark IV, plus cher) quand le DxO One n’est qu’un très bon amateur.

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