Qui dira le bonheur et le calme des vacances à la campagne loin de sa box fibre ou ADSL, le plaisir de laisser son smartphone de côté pour profiter du soleil qui se couche sur la mer, le silence de la montagne, ininterrompu par une notification Twitter ou WhatsApp… Les habitudes chamboulées qui font qu’on se retrouve en famille, pour faire du sport, être dehors, profiter de la vie… et puis, parfois, une fois qu’on a fait tout ça, chaque membre de la famille aimerait bien pouvoir se regarder un film en streaming ou surfer confortablement sur son PC portable ou sa tablette. Et alors, on déchante, parce que partager la connexion de son smartphone avec toute la famille a ses limites – généralement celle de la batterie de l’appareil ou de la quantité de données de votre abonnement.
Une connexion partout, mais avec quelques limites
Heureusement, des fabricants de routeurs et produits réseau, comme Netgear ou D-Link, ont pensé à vous. Que vous soyez nomade par profession ou le temps de vos vacances, Netgear, avec son Nighthawk 5, ou D-Link avec son DWR-2101, que nous testons ici, vous permettent de facilement avoir un accès partagé à Internet dès que vous vous trouvez dans une zone couverte par un opérateur mobile. Le DWR-2101 fait partie de ses modems-routeurs nomades, alimentés par une batterie, qui se connectent à un réseau 3G/4G/5G pour ensuite redistribuer la connexion entrante en Wi-Fi, ici du Wi-Fi 6 ou 802.11ax.
Bien entendu, l’exercice à quelques limites. La première, et la plus évidente, qui contraindra toutes les autres, est évidemment la qualité de votre connexion mobile entrante. Si vous vous trouvez dans une maison où seule la 3G est captée, n’espérez pas des débits fous. Un réseau n’est jamais aussi bon que ce que permet son maillon le plus faible. Nous avons réalisé nos tests dans deux points à Paris, supposés être couverts en 5G, et n’avons eu parfois accès qu’à de la 4G+. Ce n’est a priori pas le fait des antennes 4G/5G (4×4) embarquées dans le routeur de D-Link, qui ont assuré une bonne réception, meilleure en tout cas que celle qu’on observait avec nos smartphones connectés au même réseau au même endroit. Le modem 4G/5G retenu par D-Link assure un maximum de 1 600 Mbit/s en connexion descendante et de 80 Mbit/s en connexion montante.
Viennent ensuite les limites de la partie Wi-Fi. Tout d’abord, vous ne pourrez connecter « que » 16 appareils simultanément à ce routeur Wi-Fi 6. Une question de nombre d’antennes embarquées (deux seulement). Ensuite, c’est un routeur bi-bande, qui fonctionne pour être précis sur les bandes de fréquences 2,4 GHz (2,4 à 2,483 GHz) et 5 GHz (5,15 à 5,85 GHz). Pour rappel, la première offre une meilleure portée, mais des débits moins bons et souffrent davantage des interférences. La bande des 2,4 GHz est très utilisée. La seconde affiche une portée bien plus courte, mais des débits bien supérieurs, tout en résistants mieux aux interférences, également.
Traditionnellement, on connectera les appareils un peu anciens ou nécessitants peu de bande passante en 2,4 GHz (qui assure un débit maximal théorique de 574 Mbit/s), tandis que les 5 GHz seront réservés aux appareils plus récents ou gourmands : une console de jeux pour jouer en ligne, un PC qui streame un film en 4K, etc. Vous pourrez bénéficier d’un maximum théorique de 1 200 Mbit/s.
Si nous listons ces limites, qui ne sont pas exclusives au DWR-2101, mais concernent également tous ses semblables, ce n’est pas pour dénigrer ce produit, mais juste pour rappeler que malgré les étiquettes 5G et Wi-Fi 6, vous n’aurez sans doute pas d’aussi bons débits qu’à la maison, que vous ayez une connexion très haut débit ou ADSL musclée…
Design classique, finition plastique
Intéressons-nous rapidement au DWR-2101 en tant que boîtier. Son apparence est assez passe-partout, le design ne retiendra pas l’attention. Assez léger et compact, il se fait discret, même si on lui reprochera sa finition plastique peu engageante. La qualité ne pousse pas à lui accorder de grandes chances de survie en cas de chute, mais il y a assez peu de raison pour que cela arrive, sauf si vous connectez une machine à votre routeur via son unique port Ethernet. Ce sera assurément le moyen le plus fiable d’obtenir le meilleur débit possible, mais pas forcément le plus pratique.
Puisqu’on parle de connectique, précisons qu’il n’y a qu’un autre port, au format USB-C, et qu’il permet de recharger la batterie du routeur.
La partie inférieure de la coque s’ôte pour accéder à la batterie amovible, de 5 260 mAh, et à l’emplacement nanoSIM. Comme sur le Nighthawk M5, de Netgear, on regrettera qu’il n’y ait pas un double emplacement SIM, cela permettrait de faire cohabiter deux abonnements, par exemple. Car la consommation de données peut rapidement grimper. Dans le cadre d’un usage bureautique classique, mais qui repose essentiellement sur des activités en ligne, avec un peu de streaming musical ponctuel, et quelques passages sur YouTube. Nous avons consommé environ 1,5 Go en l’espace d’une huitaine d’heures. Il va sans dire que si une famille avec des adolescents fans de TikTok se connecte au routeur, la consommation de données sera bien plus importante. Il faudra donc faire attention à jeter un œil à l’écran, qui affiche systématiquement le taux de charge de la batterie et le nombre de Mo ou Go consommés.
L’écran tactile, point d’interaction principal du DWR-2101
Justement, l’écran, parlons-en. D’une diagonale de 2,4 pouces, il est lisible, et en couleur. On ne dira pas qu’il est follement résolu, mais il s’avère confortable à utiliser. Tant mieux, parce qu’avec le bouton Marche/Arrêt, ce sera le seul moyen d’interagir rapidement avec votre DWR-2101. En effet, la dalle est tactile, et vous permet de configurer le routeur. Il s’agira en l’occurrence de définir le SSID/mot de passe de vos réseaux, le niveau de sécurité retenu (Chiffrement WPA-PSK WPA2-PSK WPA3/WPA2 Mixed), les clients autorisés à se connecter, l’état des réseaux Wi-Fi (deux réseaux sont émis sur les deux fréquences disponibles). Vous pourrez aussi définir au bout de combien de temps le routeur se met en veille, afin de ménager son autonomie au maximum.
En définitive, les réglages sont assez simplistes mais conviennent parfaitement à un usage temporaire, qu’il s’agisse de quelques heures de connexion en vacances ou d’une mobilité professionnelle d’appoint. Si vous voulez accéder à des réglages plus avancés, vous pourrez toujours passer par un navigateur Web, pour une interface plus classique et détaillée.
Quoi qu’il en soit, la réactivité de la dalle tactile est bonne, assez en tout cas pour ne pas vous imposer d’avoir à appuyer plusieurs fois de suite sur une même icône pour naviguer dans un menu. L’interface est d’ailleurs plutôt bien pensée et claire. Elle ne pose pas de souci de compréhension, même si quelques détails pourraient être améliorés. On pense notamment à l’appellation Wi-Fi 5G, au lieu de Wi-Fi 5 GHz, qui peut prêter à confusion, puisque le modem est également 5G… Ou encore à l’interface de définition du mot de passe des réseaux Wi-Fi, qui implique de faire défiler les lettres et symboles sur une ligne unique de caractères. On a connu plus pratique. Heureusement, vous n’aurez pas à l’utiliser trop souvent a priori. Par ailleurs, on apprécie que le routeur génère un petit QR code, affiché sur son écran, afin de faciliter la connexion des smartphones et tablettes, qui n’auront qu’à le scanner pour accéder à ses réseaux.
Autonomie, tout dépend de la couverture et des usages
Au cours de notre utilisation, essentiellement en 4G+ vers Wi-Fi, avec deux ou trois appareils connectés simultanément, la batterie de 5 260 mAh a bien tenu la charge. Elle nous a à chaque fois permis d’arriver à bout d’une journée de travail (entre 8 et 12h). La batterie ne nous a jamais lâché mais en fonction de nos usages, d’une part, et de la qualité de réception du réseau mobile, d’autre part, l’autonomie peut varier de manière importante.
Dans notre domicile aux murs épais, où la réception des réseaux mobiles est au mieux moyenne, ne nous restait plus qu’une trentaine de pourcents de batterie après une journée de travail, tandis qu’au bureau ou la réception est meilleure, il nous en restait une grosse quarantaine (48%) pour des usages sensiblement identiques.
D’après notre expérience, si vous ne connectez que deux ou trois périphériques pour surfer un peu et streamer quelques vidéos YouTube, vous devriez dépasser le cap des 10h sans encombre. Évidemment, plus vous ajoutez d’appareils, plus l’autonomie baissera, à l’image des débits.
En tout cas, c’est certain que comme vous avez pris l’habitude de charger votre smartphone le soir pour être tranquille le lendemain, il vous faudra penser à recharger le DWR-2101, de D-Link, au coucher, pour pouvoir affronter la journée suivante sans tomber en rade. Il faudra d’ailleurs a priori partager votre chargeur de téléphone pour se faire, car seul un câble USB-A, vers USB-C est fourni. A noter qu’il est possible de laisser le DWR-2101 branché en permanence si vous ne voulez pas vous retrouver à court de batterie.
Les débits : pas le meilleur de la 5G et du Wi-Fi 6, mais de quoi faire sa vie
Le routeur DWR-2101, de D-Link, joue bien son rôle. Il redistribue une connexion mobile via un réseau Wi-Fi 6 partageable facilement. Toutefois, il y a quelques remarques à faire.
La première est que la couverture du routeur est relativement faible. Dans notre environnement de test habituel, un appartement parisien avec des murs épais et cerné de nombreux autres appartements et donc réseaux Wi-Fi, sa portée était bonne jusqu’à cinq ou sept mètres, mais s’effondrait rapidement au-delà, ou dès qu’un obstacle se plaçait entre le routeur et le client connecté.
Pas de miracle, ici, les antennes ne sont pas très grandes et très puissantes. Un conseil, regroupez les utilisateurs du réseau dans la même pièce, parce qu’en fonction de l’épaisseur des murs ou de la disposition des pièces dans le bâtiment où vous l’utiliserez, il n’est pas sûr que le signal se disperse comme vous le souhaiterez.
Une fois encore, le DWR-2101 ne démérite pas, mais il s’agit d’un modem/routeur nomade. Il pourra satisfaire des usages ponctuels, mais tournez-vous plutôt des vers routeurs « fixes » 4G vers Wi-Fi, comme les Netgear Orbi LBR20 ou le TP-Link Archer MR600, si l’objectif est de connecter votre domicile, ou même votre maison secondaire dans laquelle vous passez beaucoup de temps.
La deuxième remarque tient au débit. D’après nos mesures et usages, les débits obtenus en 4G et 5G mesurés sur des smartphones haut de gamme (un iPhone 13 Pro et un Galaxy S22 Plus) et ceux mesurés avec les mêmes appareils mais connectés Wi-Fi, en passant par le routeur, diffèrent. Les connexions directes sont plus performantes. Cela varie généralement toutefois de quelques dizaines de Mbit/s seulement. Ce n’est pas problématique si les vitesses de connexion sont bonnes, mais il faudrait éviter qu’une connexion entrante faible devienne inutilisable en passant par le routeur. Il faut garder en tête que le but de ce routeur n’est pas de connecter un seul appareil performant, mais de fournir une connexion partagée à ceux qui n’en auraient pas ou qui n’en auraient pas de si bonne.
Quoi qu’il en soit, en 5G, nous avons enregistré des débits oscillaient en moyenne autour de 645 Mbit/s descendants et de 65 Mbit/s montants. Tandis qu’en 4G, les débits mesurés tournaient aux alentours de 130 Mbit/s en download, et de 49 Mbit/s en téléversement. A chaque fois de quoi streamer des contenus 4K sans ralentissement ou réussir à jouer en ligne, ou télécharger des fichiers sans y passer des heures. Une fois encore, faites attention à votre forfait données, pour ne pas brûler votre stock de data fourni en quelques heures ou jours.
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