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Faut-il acheter sa musique en ligne ?

Après Apple et Sony, c’est au tour de la Fnac d’ouvrir son service payant de téléchargement de musique. Mais acheter de la musique en ligne n’est pas sans contraintes. Qualité, limitations, incompatibilités : voici ce que vous
devez savoir avant de vous laisser tenter.

On l’attendait en juin. Finalement, le service de téléchargement de musique en ligne de la Fnac, premier vendeur de disques en France, s’est fait désirer jusqu’en septembre. Baptisé FnacMusic, il a rejoint iTunes Music Store,
VirginMega, e-Compil, Sony Connect et OD2 (une plate-forme de téléchargement accessible sur Wanadoo, Tiscali, etc.). Tous espèrent bien séduire les repentis de KaZaA, effrayés par la charte sur la musique en ligne, qui prévoit de lourdes sanctions
contre les pirates (voir l’OI n?’ 164, p. 21). Et tous reposent sur un principe similaire : la vente de fichiers musicaux, à télécharger sur son ordinateur. OD2 est le seul à proposer une option
‘ streaming ‘ : contre une somme modique (généralement 0,01 euro), on peut écouter une chanson, une fois, sans pouvoir l’enregistrer sur le disque dur. En pratique, l’achat en ligne est très
simple : certains services se contentent d’un navigateur Web comme Internet Explorer ; d’autres, tels iTunes et Connect, exigent l’installation d’un logiciel spécifique. On peut alors effectuer une recherche par mot-clé, nom d’artiste,
d’album, titre de morceau. Certes, les catalogues ne sont pas très étoffés, mais les maisons de disques font de gros efforts pour ‘ convertir ‘ de plus en plus de titres dans les formats audio
appropriés (WMA, AAC, etc.). Des fiches plus ou moins détaillées (pochette de l’album, année, compositeurs ne sont pas systématiquement renseignés) présentent chaque titre et permettent d’en écouter un extrait, histoire de se faire une idée. Enfin,
on passe à la caisse (1 euro le titre en moyenne, ou moins en prenant un forfait), et on peut télécharger la chanson dans son intégralité sur son disque dur. Le haut débit est conseillé : avec un modem RTC, il faut près de 10 minutes pour
récupérer un seul morceau. Coupure de connexion, plantage de l’ordinateur pendant un transfert ? Pas de problème, on peut facilement reprendre un téléchargement qui s’est mal passé. Crash de disque dur, fichier perdu ? Un message au
service clients et le fichier est envoyé une nouvelle fois, à condition que cela ne se répète pas trop souvent ! Pourtant, si les magasins de musique en ligne peuvent faire naître de grands espoirs, ils sont aussi la source de nombreuses
désillusions. Une fois la musique rapatriée sur le disque dur, ça se complique. Tous les magasins protègent, naturellement, leurs fichiers par un système de gestion des droits numériques (DRM en anglais, pour Digital Rights
Management
, voir rubrique Technologie). Une licence d’utilisation, ‘ attachée ‘ à chaque chanson, autorise un nombre restreint de gravures de CD-audio, de transferts sur un baladeur ou un
autre ordinateur. Qui dit téléchargement légal dit donc limitations : on ne peut pas faire ce que l’on veut des fichiers achetés. Certes, ces différentes protections sont faciles à contourner. Il suffit, comme l’indiquait récemment Microsoft
sur son site, de graver sa musique sur un CD-audio et de l’extraire à nouveau… Mais les clients de ces services ont-ils le temps et l’envie de procéder de la sorte ?

Incompatibilité en vue

Les baladeurs audio sont les premiers à souffrir de ces restrictions. Il faut qu’ils soient compatibles avec le format de fichier adopté par le magasin. Impossible de lire du WMA sur un baladeur iPod ou d’écouter des fichiers achetés
sur l’iTunes Music Store avec Windows Media Player. Avant de choisir un magasin de musique en ligne, il est donc indispensable de s’assurer que l’on dispose du matériel adapté au format adopté par le service. Etrien ne dit que ce format ne changera
pas : iTunes Music Store envisagerait un rapprochement avec Sony Connect, pour faire des économies d’échelle (sur 1 euro, le magasin ne touche que 0,01 euro par titre vendu) et pour contrer l’arrivée prochaine de Microsoft. Qu’adviendra-t-il
alors des musiques achetées grâce à ces services ? Se constituer une discothèque uniquement en achetant en ligne serait bien aventureux. Il est encore trop tôt pour jeter ses CD… ou ses MP3.

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Marc de Suzzoni