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Wengo passe la vitesse supérieure, mais essuie les plâtres

Le fournisseur de téléphonie sur Internet veut séduire le grand public. Mais doit encore convaincre sur la qualité de son service.

Cinq mois après son arrivée sur le marché français, le spécialiste de la voix sur IP, Wengo, veut en finir avec la
phase de démarrage et passer la vitesse supérieure. Cette filiale de neuf télécom lance ainsi une campagne de communication de 2,5 millions d’euros (presse, affiches). Wengo
espère séduire de 40 à 50 000 utilisateurs payants d’ici à la fin de l’année, un chiffre annoncé en janvier.A ce jour, 15 000 internautes ont opté pour son service : 6 000 ont téléchargé le logiciel et effectuent des appels gratuits de PC à PC ; les 9 000 restants ont commandé une Wenbox, à laquelle ils ont rélié un
téléphone, et paient pour pouvoir appeler à bas prix des téléphones fixes et mobiles, en France ou à l’étranger. Près de 3 000 de ces clients payants ont activé une option internationale.Wengo pense pouvoir atteindre son objectif, et ce malgré la concurrence des services dits ‘ triple play ‘ des opérateurs ADSL (accès Internet, téléphonie, télévision). Selon David Bitton,
directeur général de Wengo, ‘ ce type d’offre implique de se priver de tous les services pendant un long moment si l’on veut changer de fournisseur. Nous pensons qu’il existe de la place pour des acteurs spécialisés comme
nous ‘.
Wengo n’est pas le seul acteur présent sur ce
segment de la voix sur IP en France, et affronte la concurrence du célèbre
Skype, d’Annatel, de
PhoneSystems ou encore de
Vox IP Telecom.

‘ La qualité sera au rendez-vous ‘, assure le prestataire

Pour marquer son ambition, Wengo va proposer une nouvelle version de la Wenbox, qui permettra aux utilisateurs de téléphoner même si le PC est éteint. Cette ‘ V2 ‘ sera échangée gratuitement contre la première
mouture pour les clients qui désirent migrer.Le fournisseur a également repensé sa grille de tarifs. Pour 7 euros par mois, les abonnés disposeront de la boîte et d’un forfait illimité vers les téléphones fixes en France. Pour 15 et 25 euros supplémentaires, ils pourront
respectivement appeler, sans limite, un pays parmi une liste de 16, ou la totalité de celle-ci. En matière de mobiles, ils se verront proposer un forfait d’une heure d’appel pour 7 euros mensuels, ou de trois heures pour 18 euros. Wengo
propose toujours, en parallèle, des tarifs à la minute vers l’étranger et les mobiles.D’ici à la fin de l’année, l’entreprise envisage également de se développer à l’international. Autre projet, qui pourrait apparaître dès la rentrée : la visiophonie, en possible coopération avec la maison mère, neuf télécom. Wengo
prépare par ailleurs une version de son logiciel pour Pocket PC, ce qui permettrait de recourir à la voix sur IP sur un assistant personnel, comme Skype le propose déjà.Avant cela, Wengo devra néanmoins réussir un autre défi : convaincre le grand public de la qualité et de la fiabilité de son service de voix sur Internet. Le week-end dernier, certains de ses clients se sont en effet heurtés à des
dysfonctionnements importants, les privant de leur ligne de téléphone Wengo. L’entreprise explique ce ‘ week-end noir ‘ par un changement de plate-forme télécoms, rendu indispensable pour assurer une montée en charge du
nombre d’utilisateurs. Cela a nécessité une nouvelle interconnexion vers le réseau de neuf télécom, ainsi qu’une mise à jour du logiciel, occasionnant elle-même quelques ‘ bugs ‘ (logiciel se fermant après ouverture, ou ne
se fermant plus, par exemple).‘ La situation revient désormais à la normale, nous avons essayé de prendre un maximum de précautions, mais nous avons dû changer beaucoup de choses en peu de temps. Nous pouvons assurer que nous serons à même
d’accueillir sans problème les nouveaux clients. La qualité sera au rendez-vous ‘,
assure David Bitton. Ce dernier n’envisage cependant toujours pas d’ouvrir un service client téléphonique, préférant la formule du forum en
ligne, animé par quatre conseillers. ‘ Une hot line ne répondrait pas forcément mieux aux besoins. Je pense même qu’en ouvrir une serait un aveu déchec. Et puis nous avons un positionnement low cost. Un
service téléphonique aurait un impact sur nos prix ‘.

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Guillaume Deleurence