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Kim Dotcom se dit espionné par Washington pour satisfaire Hollywood

Kim Dotcom s’est fait le grand défenseur des libertés et de l’innovation en ligne. Il a récemment déclaré que les Etats-Unis avaient utilisé le projet Echelon, d’écoute mondiale, pour l’espionner, afin de satisfaire les bienfaiteurs hollywoodiens de Washington.

Dans le combat qui l’oppose à la justice américaine, qui travaille toujours à son extradition, Kim Dotcom vient de décocher une nouvelle flèche. Selon lui, ce sont les Etats-Unis qui ont téléguidé sa mise sur écoute illégale afin de pouvoir monter un dossier contre lui et faire plaisir à leurs bienfaiteurs hollywoodiens.

Les grands moyens

Pour l’ancien fondateur de Megaupload, les Etats-Unis ont utilisé le lien entre le réseau Echelon et les services secrets néozélandais pour l’écouter, à en croire un article sur TorrentFreak. « Le GCSB (pour Government Communications Security Bureau) a été utilisé pour surveiller toutes mes communications, sans besoin d’une autorisation, et sans que je puisse avoir accès aux retranscriptions ou à ce qui a été découvert. » Car, selon lui, « le GCSB est un des cinq partenaires du projet Echelon, le projet d’écoute mondiale ».

« Les Etats-Unis ont utilisé la surveillance du GCSB pour accéder en temps réel à mes appels téléphoniques, mes déplacements sur Internet et tout le reste, et je ne peux rien y faire. Ils refusent de coopérer avec la justice et disent que c’est une question de sécurité nationale. »

Sur écoute? illégale

Délire de perquisition ? Goût pour le conspirationnisme ? Le dossier Megaupload est émaillé d’irrégularités et d’erreurs commises par les autorités néo-zélandaises, apparemment liées à la volonté du FBI d’aller vite. Quoi qu’il en soit, un chose est sûre, à la fin du mois de septembre, le Premier ministre néo-zélandais reconnaissait que, dans l’affaire Megaupload, les services secrets de son pays avait mis Kim Dotcom sur écoute de manière illégale. Ne serait-ce que parce que la loi n’accorde à ces services que le droit d’agir sur des cibles à l’étranger. Après le tollé suscité par cette annonce, le premier Ministre avait dû présenter ses excuses.

La preuve de son innocence

Paradoxalement, pour Kim Dotcom, cette opacité et cette volonté de l’espionner à tout crin pourraient servir ses intérêts. En effet, le ministère de la Justice américain accuse notamment Megaupload de racket, l’assimilant à une organisation mafieuse, or selon lui, la publication des retranscriptions des différentes écoutes prouverait son innocence. La volonté des autorités américaines de les conserver secrètes ne faisant que prouver son innocence.

Hollywood dans l’ombre

Cette saillie du très médiatique Kim Dotcom est particulièrement bien synchronisée avec une interview accordée par son avocat au site britannique The Inquirer. Ira Rothken ne prend pas de pincette avec les autorités américaines et néozélandaises, pas plus qu’avec l’industrie du divertissement. Pour lui, « [l’affaire Megaupload] démontre la tension entre les milices des défenseurs du copyright holywoodien et les problèmes d’ajustement politique des droits d’auteur rendu nécessaire par Internet et son modèle innovant. »
Il précise son propos en indiquant que « donner raison à Hollywood réduira l’offre des sites de stockage dans les nuages et posera problème aux petites entreprises et aux particuliers qui sont les plus demandeurs d’offres compétitives sur ce marché. »

Et de conclure que tout dans cette affaire semble montrer que Hollywood a un poids considérable, « une grande influence ». Ce que Kim Dotcom dit d’une manière un peu plus directe : « Tout ce qui se passe dans cette affaire pointe dans une direction. Les gens haut placés voulaient utiliser tous leurs jouets pour nous détruire, pour satisfaire leurs bienfaiteurs hollywoodiens. »

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Pierre Fontaine