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Votre cuisine, vous la voulez techno ou écolo ?

Les chercheurs, industriels et designers nous livrent leur vision de la cuisine du futur. La deuxième pièce préférée de la maison pourrait bien devenir la favorite.

Des minicapteurs qui remplaceront les meilleurs marmitons ? Des lave-vaisselle qui communiqueront avec les lave-linge ? Nichées dans les meubles et les équipements ménagers, les technologies ont décidé de transformer nos cuisines, haut lieu de la vie quotidienne. À Redmond, au siège de Microsoft, on y travaille depuis… 1994 au moins. Cette année-là, Microsoft dévoile sa maison du futur “ The Home ”, un appartement grandeur nature qui ne cesse de tester des concepts. Pour le colosse de l’informatique, cela ne fait aucun doute, la cuisine doit devenir intelligente, interactive et connectée. Posez divers ingrédients sur le plan de travail et dites simplement “ Recette ” précédé d’un mot-clé destiné à faire appel au système d’aide vocal. Un lecteur RFID, dissimulé dans le meuble, détecte les puces intégrées aux aliments empaquetés, tandis qu’une microcaméra, située au plafond et couplée à un dispositif de reconnaissance de formes, détermine la nature des fruits et légumes. Un vidéoprojecteur Led projette alors sur le plan de travail une liste de recettes. Mais pas n’importe lesquelles. En effet, le système informatique dispose d’informations médicales des membres du foyer et propose des menus adaptés aux besoins nutritionnels de chacun. Il se charge également de rappeler l’heure de prise d’un médicament et sa posologie. Une vision à la Microsoft, pas forcément partagée par les grandes entreprises de l’électroménager qui comptent bien ne pas se laisser dépasser sur le terrain du futur.

La mutualisation des énergies

Ainsi la marque Whirlpool, le numéro un mondial des grands appareils électroménagers, joue-t-elle la carte de l’écologie. En témoigne le projet GreenKitchen, dont les premières briques seront commercialisées dès 2012. Ici, les appareils ne communiquent pas avec l’utilisateur, mais entre eux, de manière à réduire la déperdition énergétique et optimiser l’usage de l’eau. Ainsi, le lave-vaisselle récupère et traite la dernière eau de rinçage, pour la réutiliser lors du premier cycle suivant ; un réservoir d’eau connecté au compresseur du réfrigérateur permet de chauffer celle du lave-vaisselle. Quant aux eaux perdues dans l’évier, elles sont recyclées pour arroser les plantes ou laver le sol. En 2015, tous les éléments estampillés GreenKitchen pourront être connectés en réseau et reliés au Whirlpool Resource Assistant. Ce tableau de bord numérique assurera la communication entre tous les appareils, contrôlera leur fonctionnement et informera l’utilisateur du détail de la consommation d’eau et d’électricité. Avec, à terme, un objectif ambitieux : rediriger 60 % des énergies non utilisées vers d’autres appareils, et réduire ainsi la facture énergétique de 70 %. Le succès de la GreenKitchen dépendra en grande partie du prix des différents modules qui la composent. Pour le moment, aucune information tarifaire n’a été communiquée.Whirlpool n’est évidemment pas le seul fabricant d’électroménager à plancher sur la cuisine du futur. Dès 2005, FagorBrandt a dévoilé un concept d’appareils à base de technologie RFID. Le réfrigérateur équipé d’un lecteur de puce à radiofréquence contrôle la fraîcheur des aliments portant des étiquettes électroniques, et alerte en cas de changement anormal de la température. Il indique aussi les produits qui viennent à manquer et propose de les commander automatiquement. Le lave-linge analyse les matières insérées dans le tambour, choisit le programme de lavage ou déclenche une alerte en cas d’incompatibilité. Quant au four, il adapte la cuisson des aliments en fonction de votre recette. Toutes les technologies existent déjà depuis plusieurs années. Seul bémol, nos aliments et autres vêtements n’intègrent toujours pas les puces à radiofréquence. Pourquoi ? Parce que l’utilisation de puces RFID peut entrer en conflit avec le respect de la vie privée. En effet, elles sont conçues pour être facilement traçables. Pour le moment, seul le magasin Metro AG, en Allemagne, propose à titre expérimental des produits équipés d’une telle puce. Quant à l’Union européenne, elle a lancé une réflexion sur le sujet en janvier 2005… et n’a toujours pas communiqué ses conclusions.

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Philippe Fontaine