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Une révolution culturelle qui impose une formation spécifique

De par leur nouveauté, les technologies des architectures distribuées n’ont pas encore fait le plein de développeurs. Résultat, les compétences se monnayent très cher.

La standardisation apportée par la plate-forme Java, avec les spécifications définissant comment il faut concevoir un composant et le déployer, va faciliter le développement de compétences sur le marché “, estime Vincent Massol, architecte en systèmes d’information chez Octo Technology. En attendant, il reconnaÎt aussi que, pour l’instant, on parle plutôt de pénurie de compétences, que les entreprises se disputent chèrement, que ce soit en matière de composants COM ou d’EJB. Apprendre à programmer en Java ou en Visual Basic n’est pas le problème en soi. C’est plutôt du côté des architectes que les compétences font défaut.

Apprendre à penser différemment

La véritable difficulté pour les développeurs et les chefs de projets est d’apprendre à penser différemment. Habitués à programmer comme on écrit un livre – de manière linéaire -, ils doivent aujourd’hui apprendre à n’écrire que des parties du livre, qui devront aller s’intercaler dans d’autres parties rédigées par d’autres, le tout devant, bien entendu, former un ensemble cohérent. Chez Banque Directe, on n’a pas hésité : les critères de recrutement des informaticiens précisent que ceux-ci doivent avoir une formation objet. Mais il est vrai que la société ne possédait pas alors de service informatique et qu’elle pouvait s’offrir ce luxe que la Banque de France, par exemple, n’a pas pu se permettre. Pour exploiter les compétences en Cobol de ses ressources humaines, cette dernière a préféré opter pour un serveur web sur grand système plutôt que d’aller vers des architectures distribuées.
Entre ces deux approches extrêmes, il y a, bien entendu, la solution de la formation. Des sessions spécialisées commencent à voir le jour dans les centres de formations, mais aussi dans les SSII, qui ont investi lourdement dans des cellules de veille pour suivre ces nouvelles technologies. Une première étape de sensibilisation est souvent nécessaire avant de pouvoir passer à la programmation, car le choc culturel est important, aussi bien pour les développeurs que pour les chefs de projets. Au-delà des compétences techniques, les architectures distribuées nécessitent en effet de nouvelles méthodes de travail, basées notamment sur la collaboration. Là où le développeur travaillait seul dans son coin, annotant son programme, il doit aujourd’hui se plier à une manière de penser normalisée par une modélisation de l’application en amont de son travail. En le dépossédant de son savoir et d’une certaine forme de pouvoir, l’entreprise doit s’attendre à des réticences que seul un bon accompagnement peut enrayer.

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La rédaction