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Une nouvelle génération de prestataires

Le marché du streaming explose et les prestataires s’organisent pour répondre à la demande. Les sociétés de services et les opérateurs s’unissent pour proposer des offres vidéo complètes.

Peu nombreuses il y a encore 6 mois, les sociétés de services Internet (SSIII ) spécialisées en vidéo poussent comme des champignons. La dernière édition du salon Narrowcast en recensait ainsi plus d’une dizaine. Toutes proposent les mêmes prestations de base : production, encodage, indexation, intégration et diffusion. Il n’est donc pas très difficile de trouver un prestataire dès lors que l’on se contente d’insérer quelques flux vidéo sur son site Web. Le choix devient cependant plus ardu lorsque l’on souhaite diffuser un événement en direct ou synchroniser des données avec le flux vidéo. Les acteurs compétents se font alors plus rares et seule une approche rationnelle permet de sélectionner le prestataire adéquat.

Ne pas négliger le savoir-faire traditionnel et le conseil

Chaque acteur de ce marché possède ses particularités : Langages Virtuels parie sur le Rich Media au détriment du standard Smil ; Dream-UP incorpore des images 3D aux vidéos ; NetDirect retransmet une conférence de L’Oréal en direct simultanément sur Internet et au téléphone, etc. Mais pour Guillaume Bolla, responsable de production chez PointeNoireProd (le plus ancien prestataire français dans ce domaine), ‘ les compétences en matière de production sont un point critique que l’on a trop souvent tendance à oublier. Organiser la production, cadrer, monter, donner du rythme à une séquence… ne s’improvisent pas. Et seuls les prestataires issus du monde de la vidéo professionnelle possèdent un réel savoir-faire dans ce domaine. ‘ Le prestataire devra donc être capable de fournir un signal parfait (lumière, cadrage, prise de son…) à l’entrée de la chaîne de production car il ne pourra plus être modifié par la suite.De même, et bien que la qualité des images réalisées avec des caméras DV Pro soit excellente, elle n’atteint pas encore celle des caméras Betacam utilisées en télévision traditionnelle. Si le DV Pro suffit à la diffusion de vidéos sur Internet, en revanche, dans l’optique de constitution d’archives exploitables par des médias plus exigeants, l’entreprise recourra à des équipes de tournage professionnelles. Un cas de figure toutefois assez restreint, peu de vidéos actuellement réalisées pour le Web étant destinées à la télévision. Heureusement, car les coûts de production et de montage, n’ont alors plus rien à voir avec ceux d’une chaîne vidéo entièrement numérique.Enfin, les entreprises devront également compter avec les spécificités du média Internet. La vidéo sur un réseau international change en effet les règles de communication. D’un média one-to-many comme la télévision ou la radio, les entreprises doivent apprendre à communiquer simultanément en one-to-one avec des cibles différentes : une conférence retransmise en direct nécessitera de préparer les données synchronisées ( transparents, documents complémentaires, etc.) en plusieurs langues, mais aussi de gérer les exceptions culturelles. La même conférence suivie par des journalistes japonais, anglais, français ou italiens ne sera pas interprétée exactement de la même façon en fonction du contexte culturel et économique.

La “magie” du direct cache un gros travail de préparation

Dans les cas d’une retransmission en direct, la préparation de l’événement ne s’improvise pas et elle représente près de 50 % de la charge de travail du prestataire. Pendant l’événement, les équipes doivent être bien rodées pour répondre à tout imprévu. ‘ Lors de la dernière intervention de Jean-Louis Befa, un journaliste américain lui a posé une question en anglais grâce à notre système d’intervention en direct. Le p-dg de Saint Gobain lui a alors répondu en anglais. Notre expérience nous avait permis d’anticiper cette situation et nous avons pu inverser les flux de traduction simultanée de façon à ce que les journalistes français puissent suivre cette partie de l’intervention… en français. Cette anecdote illustre parfaitement le potentiel interactif d’un Webcast enrichi, mais aussi la difficulté du direct sur Internet ‘, rappelle Éric Blot, p-dg de Langages Virtuels.Si le Rich Media permet aux entreprises de toucher un public plus large, il participe aussi à leur image de marque. L’amateurisme n’est donc pas envisageable. Raison pour laquelle la plupart des sociétés font appel à des prestataires disposant des ressources et du savoir-faire nécessaires : équipes de tournage, régie, interprètes, compétences pour synchroniser les flux informatiques et vidéo, etc. Comme l’indique Éric Blot : ‘ Pour une conférence de presse en direct de quelques heures, il faut parfois compter jusqu’à 10 jours homme-travail ‘. Passée l’étape de production, reste à diffuser l’événement… sur Internet.

La diffusion : un métier à part

En direct ou pas, le besoin en bande passante est très important. Le choix du prestataire est donc souvent lié aux compétences au niveau de l’hébergement, ainsi qu’au dimensionnement de la plate-forme (serveurs dédiés, bande passante disponible jusqu’au fournisseur d’accès…). Car servir quelques dizaines de flux n’implique pas les mêmes moyens technologiques que lorsque l’on vise une diffusion en direct vers des milliers d’utilisateurs. Si le savoir-faire en matière d’encodage semble bien maîtrisé par la majorité des prestataires, la diffusion reste une problématique technique plus ardue, souvent sous-traitée à un partenaire opérateur avec lequel ils ont passé des accords. PSINet et Aurora se distinguent par une offre basée sur du logiciel libre. Perfect Technologies et StreamPower travaillent avec KPNQwest, Langages Virtuels avec FTH, etc.Par ailleurs, la plupart des SSIII et des hébergeurs spécialisés ont signé un partenariat avec Akamaï pour garantir les performances de leur prestation. ISDNet fait partie des opérateurs qui mutualisent leurs ressources dans le cadre du réseau RBN de RealNetworks. Kreodes s’appuie sur le réseau de BT pour offrir un prestation complète. À l’instar de KPNQwest, d’ISDNet ou de FTH, les hébergeurs proposent maintenant des offres packagées dédiées au streaming allant de la simple prise en charge d’un événement ponctuel à la diffusion en continu de radios ou de chaînes de télévision.

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Marie Varandat et Frédéric Bordage