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Un standard pour mieux gérer les réseaux métropolitains

Pas moins de 78 entreprises du monde des réseaux se réunissent cette semaine pour améliorer la gestion du trafic IP sur les réseaux optiques métropolitains.

Simplifier le transport des flux IP sur le réseau métropolitain et améliorer dans le même temps les performances de ce dernier, tels sont les deux objectifs du groupe de travail 802.17 de l’IEEE qui se réunit cette semaine à San Jose. Ce groupe, actif depuis novembre 2000, est le successeur du groupe d’études Resilient Packet Ring.Les débats viseront à établir une proposition de standard en douze points qui sera discutée au printemps par les instances générales de l’IEEE 802 (celles qui président aux destinées d’ethernet dans ses multiples déclinaisons).L’ambition de 802.17 est simple à exprimer : associer le meilleur d’ethernet et de SDH (Synchronous Digital Hierarchy, un standard de transmission de données sur fibre, aussi appelé Sonet). Pour ce faire, il faut développer une interface de type ethernet, bien standardisée et bon marché, capable de se connecter aux réseaux optiques métropolitains SDH, très fiables. En retour, ces derniers bénéficieraient des qualités d’ethernet en terme de gestion du trafic. Mais cette ambition s’annonce bien difficile à réaliser. En effet, les différences abondent entre ethernet et Sonet-SDH.

Télécoms et réseaux ne font pas toujours bon ménage

SDH, la technologie optique la plus largement utilisée (avec ATM) sur les réseaux métropolitains, s’apparente aux technologies télécoms plus qu’aux technologies réseau. Un exemple : un réseau SDH procure une fiabilité presque sans faille (de l’ordre de 99,999 % de disponibilité). Au prix de l’entretien d’une boucle de secours inactive à côté de toute boucle active. En cas d’accident sur la boucle active, la boucle inactive relaie le trafic en moins de 50 millisecondes, grâce à un mécanisme situé au niveau de la couche physique.L’un des objectifs du standard 802.17 sera donc d’activer les deux boucles simultanément pour augmenter la bande passante, et de recourir à des technologies réseau (commutation ou routage) pour maintenir cette disponibilité élevée. Il faudra aussi régler d’autres problèmes puisque ethernet et SDH ne gèrent pas la qualité de service de la même façon.

La nécessité de définir un nouveau protocole d’accès

Pour réussir ce rapprochement entre ethernet et SDH, les membres du groupe 802.17 devront définir une nouvelle couche MAC (Media-Access Controler, le protocole qui gère l’accès à la couche physique de transmission, équivalent à la couche liaison de données ou couche 2 du modèle OSI).Si plusieurs petites entreprises réseau sont dans la course, Cisco semble avoir pris une bonne avance avec sa technologie Dynamic Packet Transport qui exige des opérations de routage IP (jusqu’ici peu répandues chez les opérateurs SDH).
Nortel défend, pour sa part, avec Opera Packet Edge, une méthode basée sur la commutation de niveau 2 qui correspond plus aux habitudes des opérateurs.Il semble probable que la proposition finale retienne des éléments chez les deux équipementiers, et y ajoute certaine améliorations comme le mécanisme de communication entre n?”uds de Luminous. Les débats ne s’annoncent pas simples, plusieurs des 78 entreprises présentes à la réunion de San Jose souhaitent faire adopter certaines de leurs technologies.

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Renaud Bonnet