Passer au contenu

Un site pour anticiper les catastrophes en Hautes-Pyrénées

La préfecture du département a mis en ligne une carte interactive permettant de localiser facilement les risques d’incendie, de séisme, d’inondation…

Lourdes a peut-être sa grotte aux miracles et sainte Bernadette, elle n’en est pas moins potentiellement sujette à des risques d’inondation, de feu de forêt, de mouvement de terrain… Elle est loin d’être la seule ville des
Hautes-Pyrénées ainsi exposée. Le chef-lieu, Tarbes, et Lannemezan sont deux foyers de risques industriels. Tandis que la menace de ruptures de barrage plane sur la vallée d’Aure et le bassin de la Neste, au sud-est du département.Toutes ces informations sont accessibles au grand public depuis un mois, par le biais d’un site mis en ligne par la préfecture des Hautes-Pyrénées qui permet de
localiser les ‘ risques majeurs ‘ pouvant affecter le département. Il s’agit essentiellement d’une carte dynamique à partir de laquelle l’internaute peut obtenir, d’un clic de souris, quantité d’informations généralement
éparpillées dans diverses administrations.Tous les renseignements délivrés par ce site sont officiels, issus des bases de données de l’Etat. L’interface en elle-même a été développée par l’agenge Web Actigraph, à la suite d’un appel d’offres émis par la préfecture et par la
direction départementale de l’équipement (DDE).

Une carte dynamique, d’un usage presque ludique

‘ C’est une initiative du département mais qui est devenue une expérience pilote, explique Thierry Den Hartog, directeur d’Actigraph. Cela fait suite à un décret de février 2005 publié au
Journal Officiel, où l’Etat demande que soit donnée aux citoyens l’information sur les risques naturels ou industriels. Le problème, c’est que, sur Internet, l’information n’est pas toujours lisible et compréhensible. On a
souvent affaire à des captures d’écran de SIG
[système d’information géographique, NDLR], souvent de médiocre qualité ‘. Sans compter que les SIG sont généralement destinés à des professionnels,
cartographes ou géographes, pas au grand public. D’où cette idée de carte dynamique, d’un usage presque ludique.Outre l’information des citoyens, le site répond à une autre obligation réglementaire, celle ‘ pour toute transaction imobilière, d’informer les personnes qui louent ou achètent un bien, leur permettre de voir ce
qui s’est passé sur une parcelle. Il n’y a aucun catastrophisme à faire ‘,
précise la DDE.Le site fournit d’ailleurs un module spécifique consacré à ce thème-là, pour que les professionnels puissent trouver les informations nécessaires. ‘ Dans cette optique, la DDE envisage de recenser les
communes où l’on note la présence de sols argileux. En cas de sécheresse, cela peut causer des fissures et des retraits de terrain ; en cas de pluie, un gonflement des sols. Une information utile, pour les sociétés d’assurances, par
exemple.En pratique, sur le site, toutes les communes sont référencées. L’internaute cherche celle qu’il souhaite en parcourant la liste alphabétique ou en cliquant directement sur la carte. Le découpage administratif des communes, quelle que
soit sa taille, y est bien visible. Et surtout interactif.

Des articles de journaux archivés

Ainsi, en cliquant sur un petit territoire dans un méandre de l’Adour, vous apprendrez que la commune de Gez-ez-Angles, 26 habitants, vit avec des risques de feux de forêt et de séisme. Et que le 30 novembre 2000, un arrêté
de catastrophe naturelle a été pris pour cause d’inondation, un autre, le 29 décembre 1999, pour glissement de terrain et un troisième, en novembre 1982, pour ‘ phénomène lié à l’atmosphère ‘.
Une tempête, en clair.L’internaute peut aussi explorer la carte non plus par communes, mais directement par types de risques. La préfecture et la DDE en ont retenu sept : inondation, avalanche, feu de forêt, séisme, glissement de terrain, risque
industriel et rupture de barrage. En en sélectionnant un, l’internaute visualise alors, grâce à des à-plats de couleurs, quelle partie du département est concernée.Par exemple : risque d’avalanche dans toute la partie sud (les pentes des Pyrénées) et de séisme… quasiment partout ! ‘ On a laissé de côté les risques liés aux transports de matières
dangereuses,
explique-t-on à la DDE des Hautes-Pyrénées. C’est trop diffus. Une citerne peut circuler sur n’importe quelle route ‘.Une entrée ‘ risque multiple ‘ recense les communes cumulant les risques. Une dizaine sont exposées à six des sept risques, et soixante et onze à cinq risques. Autre fonction notable, un historique des
événements marquants. Telle une chute de rochers à Villelongue, le 25 février 1987. Avec, toujours, sa localisation sur la carte par une pastille de couleur. Une fiche apparaît, expliquant que cela s’était passé à 18h50, sur la RD 921.Une voiture avait été endommagée, mais les passagers ressortis indemnes. L’article de La Nouvelle République des Pyrénées est même accessible en fichier PDF. ‘ Un moyen de dépasser le
seul aspect théorique ‘,
considère la DDE.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Arnaud Devillard