Passer au contenu

Un implant pour mieux communiquer avec son ordinateur

Relier une puce sous-cutanée aux tissus nerveux du bras pour échanger des messages avec son ordinateur, c’est le défi que se lance Kevin Warwick, chercheur à l’université de Reading (Grande-Bretagne).

En 1998, ce professeur de cybernétique à l’université de Reading s’était déjà fait remarquer. Il s’était fait greffer à l’intérieur du bras gauche une puce qui communiquait par ondes radio avec des émetteurs et des récepteurs installés dans son laboratoire. Lors de ses déplacements, les portes s’ouvraient sur son passage et une voix lui disait“bonjour” ou“au revoir “. L’expérience avait duré neuf jours.Dans les prochains mois, Kevin Warwick va passer à la vitesse supérieure. Il va se faire greffer une nouvelle puce, mais cette fois-ci directement reliée aux tissus nerveux du bras par des fils électriques. L’implant sera encapsulé dans un tube de verre long de 23 mm, inerte, non toxique et n’empêchant pas les signaux radio de passer.Lorsqu’on bouge un doigt, un signal électrique circule du cerveau au doigt, le long des tissus nerveux. L’implant dans le bras de Kevin Warwick interceptera ce signal sans le perturber, et l’enverra par ondes radio à un ordinateur. La puce se contentera alors de recevoir et d’envoyer les signaux. Il n’y aura aucun calcul effectué à l’intérieur de l’implant.De telles expériences ont déjà été tentées. Le projet Biomuse, à l’université de Stanford (Etats-Unis), permet par exemple à des handicapés neuromusculaires de communiquer avec une machine à l’aide d’électrodes placées à la surface de la peau. Au New York State Department of Health Wadsworth Center, des paraplégiques arrivent à déplacer un curseur sur un écran d’ordinateur par la seule force de la pensée, grâce aux ondes radio émises par le cerveau et transmises à la machine par des électrodes.Kevin Warwick, quant à lui, espère identifier les différents signaux associés aux divers mouvements du corps humain. Il souhaiterait même les reproduire en envoyant des ondes radio en sens inverse, de l’ordinateur au système nerveux. Et, pourquoi pas, modéliser les signaux liés aux émotions, comme la joie ou la peine, afin de les simuler artificiellement ?Ses expériences devraient permettre, selon lui, de mieux communiquer avec son ordinateur. Pour que ce dernier ne se contente pas d’interpréter le mouvement d’une souris ou la pression d’un doigt sur un clavier, mais qu’il soit attentif à notre humeur, nos impatiences, nos gestes et nos expressions.Enfin, ” si le test fonctionne sans complication, nous tenterons un nouvel implant sur ma femme, Irena “, explique-t-il. Leurs deux puces communiqueront entre elles afin que le couple vive en meilleure harmonie. Personne ne connaît de solution plus simple ?Pour en savoir plus

Le site de Kevin WarwickChronique publiée le mardi 9 mai 2000

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


David Groison, journaliste