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Tiscali poursuit sans relâche sa croissance externe

Le fournisseur d’accès internet sarde a créé un empire européen en l’espace de trois ans.

La concentration chez les fournisseurs d’accès internet pour les particuliers bat son plein : les acteurs majeurs du secteur absorbent grands fournisseurs d’accès comme petits. Prédateur efficace, le Sarde Tiscali poursuit sans relâche sa stratégie de croissance externe. L’automne dernier, il a mis la main sur le Néerlandais World Online, qui lui a apporté plus de la moitié de ses abonnés actuels.En début de mois, sa dernière acquisition en date, le Belge LibertySurf (qui venait de racheter Freesbee), a ajouté l’Hexagone à son tableau de chasse : Tiscali y devient numéro deux en termes d’abonnés actifs, derrière Wanadoo. Petit à petit, cette société créée il y a trois ans à peine – à l’origine sur le créneau des télécommunications locales en Sardaigne – s’est fait une place plus qu’honorable en Europe. Elle revendique le deuxième ou le troisième rang dans une demi-douzaine de pays (Italie, France, Pays-Bas, Belgique, Suisse, République Tchèque – où son PDG Renato Soru avait créé Czech On Line avant de fonder Tiscali). Elle est également présente en Grande-Bretagne, au Danemark, en Allemagne et en Espagne. Tiscali possède en outre sa propre infrastructure technique : avant sa frénésie de rachats de fournisseurs d’accès, elle s’est équipée d’un réseau européen en fibre optique, en reprenant en décembre 1999 l’opérateur français NETs.Fort de son implantation géographique, de son nombre d’abonnés et d’une valorisation en Bourse de plus de 1 milliard d’euros, le tentaculaire Tiscali est-il pour autant invicible ? Les milieux financiers restent réservés. Témoin, la chute des titres de Tiscali (introduit en Bourse fin 1999) et de LibertySurf à la Bourse de Paris et de Milan à la suite de l’annonce de l’acquisition de ce derneir par l’Italien. On s’interroge notamment sur l’aptitude de Tiscali à faire rentrer de l’argent dans ses caisses : la société mise essentiellement sur l’internet gratuit et la génération de revenus par l’intermédiaire d’annonceurs, modèle économique sur lequel d’autres se sont cassé les dents. Son compte en banque, bien garni avec l’acquisition de World Online, ne le restera peut-être pas longtemps.

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Annabelle Bouard