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TikTok va porter plainte contre les mesures prises par Donald Trump à son encontre

L’application de partage de vidéos, menacée d’interdiction aux États-Unis par un décret présidentiel, vient de lancer une riposte juridique. Une plainte a été déposée. 

Mise à jour de l’article du 24/08/2020, à 17h34 : 

« Nous sommes en complet désaccord avec l’administration Trump. […] Le moment est venu pour nous d’agir. » Comme annoncé samedi, TikTok vient de porter plainte devant la Cour fédérale du district central Californie contre l’administration Trump en vertu du décret présidentiel du 6 août 2020 – une mesure jugée « extrême » et ne suivant « aucune procédure régulière ». Selon la plainte déposée par l’appli, cette décision viole le 5ème amendement de la Constitution américaine car leur activité a été bannie sans pour autant avoir été reconnue comme une « menace inhabituelle et extraordinaire ».

Article publié le 24/08/2020 à 12h43 : 

Énième rebondissement dans l’affaire TikTok. « Pour garantir que le droit est respecté et que notre entreprise et nos utilisateurs sont traités équitablement, nous n’avons pas d’autre choix que de contester le décret [signé par Donald Trump, NDLR] par le biais du système judiciaire », écrit l’appli de partage de vidéos dans un message transmis samedi 22 août à l’AFP. Le recours doit être déposé dès aujourd’hui, lundi 24 août, a ensuite précisé ByteDance, le groupe chinois auquel appartient l’appli. Ce n’est pas une surprise, ce sera la mise à exécution des menaces proférées par TikTok.

« Un manque de respect »

« Bien que nous ne soyons pas du tout d’accord avec les accusations de l’administration américaine, nous cherchons depuis près d’un an à engager des discussions de bonne foi pour trouver une solution », s’est justifiée l’application. « Mais nous nous sommes heurtés à la place à un manque de respect des procédures légales dans la mesure où l’administration ne prête aucune attention aux faits et tente de s’immiscer dans des négociations entre entreprises privées », a ajouté TikTok qui n’a pour l’instant pas annoncé devant quelle juridiction elle prévoit d’engager ses poursuites, ni pour quels motifs exacts.

De son côté, le président américain reproche à la plate-forme – sans preuve tangible -, depuis des mois,  de siphonner les données de ses utilisateurs américains pour le compte de Pékin. Le 6 août, Donald Trump a donc interdit à l’application toute transaction avec des partenaires américains sous 45 jours.  Sur fond d’un regain de tensions commerciales et politiques entre les États-Unis et la Chine, le président a signé un décret du même ordre contre l’application WeChat, qui appartient au géant chinois Tencent. Pékin avait, dans la foulée de ces décrets, dénoncé « une manipulation et une répression politiques ».

Si les décrets visiblement anti-applis chinoises ne précisent pas les conséquences pratiques, l’interdiction de toute transaction avec les deux entreprises – TikTok et WeChat – pourrait obliger Google et Apple à retirer les deux réseaux d’origine chinoise de leurs magasins d’applis, empêchant, de fait, de les utiliser aux États-Unis.

Un milliard d’utilisateurs dans le monde

Actuellement, TikTok compte près d’un milliard d’utilisateurs dans le monde, et sa popularité s’est renforcée pendant les mois de confinement. L’appli de partage de vidéos est engagée dans une campagne de relations publiques depuis plusieurs mois pour installer une image de réseau responsable et ancré aux États-Unis – elle lance, par exemple, ce lundi un nouveau site web pour combattre les « rumeurs » sur son compte.  

Arguant de problèmes de sécurité nationale, Donald Trump a aussi donné jusqu’à mi-novembre à ByteDance pour vendre les opérations américaines de son réseau, sous peine de le bloquer aux États-Unis. Le géant des logiciels Microsoft a été le premier sur les rangs. Mais le président américain a récemment exprimé son soutien à une éventuelle offre d’achat par Oracle.

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M. S.-R. avec AFP