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TESTS : Mario, Zombi U et Nintendo Land, les trois rois de la Wii U

Vous hésitez à savoir quel jeu acheter avec votre Wii U ou quel jeu vous faire offrir ? Nous vous proposons nos trois favoris : Super Mario Bros. U, Zombi U et Nintendo Land. Trois titres que nous avons testés. Voici notre avis en vidéo et aussi en détails?

Si la Wii U ne devait être accompagnée que de trois jeux à l’instant de son lancement, ce serait ces trois là, deux jeux maisons et un titre d’Ubisoft, exclusif à cette nouvelle console.

Il y a bien sûr d’autres titres, plaisants, bons ou excellents. Mais on a pour la plupart déjà eu l’occasion de les croiser sur d’autres supports, comme Assassin’s Creed III, d’Ubisoft toujours, par exemple, ou encore FIFA 13, d’Electronic Arts, voire Mass Effect 3, d’EA également qui prouve que les graphismes sur Wii U peuvent en remontrer à la Xbox 360 et à la PS3…

Mais si cette ribambelle de titres pourra séduire ceux qui n’ont pas déjà sauté le pas, c’est surtout le jeu démo technique Nintendo Land, le glaçant Zombi U et le nouveau New Super Mario Bros. U qui ont retenu notre attention pour leur capacité à être un argument d’achat éventuel. En attendant d’autres exclusivités, comme Bayonetta 2, ou Rayman Legends, qui sortira sur d’autres plates-formes mais aura une toute autre saveur avec l’ajout du Wii U Gamepad.

Nous les avons donc testés. Voici nos avis manettes en main en vidéo et nos tests approfondis ensuite.

C’est entendu. La Wii a eu son Wii Sports. La Wii U aura son Nintendo Land. Mélange astucieux de démonstration technique du potentiel de l’innovation du moment, une manette à écran tactile, le Wii U Gamepad, et de mini jeux.

Les douze travaux

On en compte douze, dont six sont jouables en solo uniquement, le nouveau gamepad de Nintendo étant alors tout à son affaire, en star incontournable. Ce qui laisse donc six jeux jouables jusqu’à cinq joueurs simultanément : un étant armé du nouveau contrôleur pendant que les autres acolytes se rabattent sur les Wiimote, les manettes reines de la Wii.

Attention toutefois, certains de ces mini-jeux, comme The Legend of Zelda Battle Quest, requièrent des Wiimote équipées du Wiimotion Plus. Rappelons-le, ce petit module, à ajouter aux premières Wiimote ou intégrées dans celles de dernières générations, les rend plus précises et réactives. Six mini-jeux en multi, dont trois à parcourir en coopération et trois en compétition.

Nintendo Land
Nintendo Land – Nintendo Land

Mii figue Mii raisin

Nintendo oblige, le tout est présenté par un robot horripilant, à la voix synthétique et traînante qui donne des envies de meurtres, et prend la forme d’un parc d’attraction qu’on va pouvoir customiser au fil des parties. On pourra aussi décider de faire sans cette grand place parfumée à la guimauve et jouer tranquillement, en choisissant une épreuve, sans déplacer son Mii. Car évidemment, la Wii U marque le grand retour du Mii, cet avatar benêt qui a fait ses premiers pas avec la Wii.

Variété et qualité variée

Les mini jeux offrent un aperçu rapide de l’univers vidéoludique de Nintendo, avec des déclinaisons de licences connues : Zelda, Pikmin, Donkey Kong, etc. Notre préférée restant Luigi’s Ghost Mansion. Les développeurs de Nintendo ont su y mêler habilement une version numérique d’un loup de cour de récréation avec un brin de Pac Man et un zest de gameplay simple et épuré. Quatre chasseurs de fantôme chassent donc un fantôme, incarné par le joueur au Wii U Gamepad, qui les chasse en retour. Ce sont des vrais fous-rires et des micro crises d’hystérie joviale assurés. Comme si Nintendo avait réussi avec ce jeu à retenir la quintessence du plaisir de jouer qu’on a enfant et perd plus tard, un peu…
Metroid Blast lui oppose également jusqu’à quatre joueurs contre celui qui est doté de la dernière manette de Nintendo. Le résultat est plus explosif mais tout aussi intense. En solo, des titres comme Yoshi’s Fruit Cart sont également très prenants même si celui-ci aborde le gamepad à écran tactile plus sous la forme d’un support pour résoudre un puzzle, un petit casse-tête. Très orienté action, on retiendra le très mis en avant Takamaru’s Ninja Castle, même si ce n’est clairement pas un de notre préféré. La faute à un Wii U Gamepad tenu dans le sens de la longueur et avec lequel on est parfois assez imprécis alors qu’on envoie des shurikens comme personne au quotidien…

Marathon du pad

Bien plus varié que Wii Sports, moins enclin à nous faire suer juste pour prouver qu’on peut secouer des manettes, ce Nintendo Land a un rôle à tenir, celui de porte d’entrée dans le monde de la Wii U. Alors on souffle dans le micro, incline le Wii U Gamepad, s’active sur les boutons de tranche, tapote l’écran tactile, tout y passe. Et de fait, Nintendo Land, malgré des jeux inégaux, arrive parfaitement à retenir le joueur des heures durant, même si on regrette qu’il ne soit pas fourni dans tous les packages de la dernière-née de Nintendo.

Zombi U, c’est l’anti-esbroufe. C’est un jeu sombre, ardu et prenant, éprouvant où les zombis sont des ennemis qui vous usent plutôt qu’ils ne vous écrasent. C’est une ville pleine de vie, Londres, qui devient un cimetière gigantesque, l’arène de combat de forces séculaires. Les zombis sont une nouvelle forme de peste noire.

Pas de l’esbroufe, parce qu’on compte chaque balle, chaque planche, chaque élément récupéré en espérant bien survivre un peu plus longtemps. Pas de l’esbroufe, parce que techniquement, ce n’est pas un monstre de polygones et d’effets visuels dans tous les sens. C’est même plutôt le contraire, un univers fade, gris, triste à pleurer. Zombi U est sobre et grave.

La mort au coin de la street

La narration se diffuse dans le gameplay, dépouillé et glacé, au fil de l’avancée dans l’histoire et des deuils. Car, malgré les rencontres avec quelques survivants et les conseils du Survivaliste, sorte de voix-off qui vous guide dans ce monde dévasté, vous allez certainement mourir. Autant parce que armer son coup de batte de criquet est un peu lent que parce que les munitions peuvent se faire rares. Ou alors vous n’aurez pas fermé la porte, vous n’aurez pas inspecté les pièces contiguës avant de vous croire un peu en sûreté. Vous n’aurez pas prêté attention à votre environnement au moment de fouiller votre sac à dos essentiel. Les yeux rivés à l’écran du Wii U Gamepad, vous négligez le téléviseur, où le monde continue de tomber en ruines.

A scanner darkly...
A scanner darkly… – A scanner darkly…

Une tablette pour survivre

C’est ainsi que Zombi U, jeu exclusif à la Wii U, tire parti de cette manette pas comme les autres. A partir de cette mablette, vous gérez vos outils, armes, votre stock et étudiez également les environs pour détecter des objets, scanner et pirater une caméra, etc. Et scanner une caméra révélera la carte de l’environnement, vous permettant d’un coup d’œil de savoir où vous repliez en cas de danger. Car au Wii U Gamepad correspond une tablette dans le jeu, qui vous rattache à la vie. C’est un excellent moyen de maintenir le joueur dans l’ambiance glacée et impersonnelle d’une ville morte. Zombi U est un jeu où on ne charge pas les zombis avec le sourire. On les fuit, les contourne, les craint. On a bien trop peu de devenir un des leurs. Ce que l’on devient quand on meurt. Il faut alors avec sa « nouvelle incarnation » aller tuer son précédent avatar pour lui prendre son sac à dos et son équipement sans lesquels survivre sera impossible. Zombi U, avec son histoire un brin alambiquée, prévisible mais pas déplaisante, c’est une belle ode à l’ingéniosité d’une nouvelle console et une expérimentation, que peut-être seul Ubisoft, en grand studio inaugurateur de nouvelle console Nintendo pouvait se permettre. Il suffit de tenter le mode Survie pour s’en convaincre : un jeu, une vie. Quand on meurt, la sauvegarde disparaît… Frustrant, mais parfait !

Imparfait mais intense

Il y a malgré cela quelques ratés. Notamment des temps de chargement bien longs, qui semblent inhérents à la console, ou alors des allers retours fastidieux entre la base de repli et les autres points de la ville, tant qu’on n’a pas trouvé les raccourcis par les égouts. C’est pour autant un excellent survival horror, dur à souhait, qui fait trembler et regarder autour de soi. On explore par peur d’être pris de court, on se surprend à fermer les portes pour se sentir plus à l’abri et craint à chaque instant de devenir l’ennemi…

Descendant direct du New Super Mario Bros. Wii, avec ses bons points et ses défauts (comme le manque de lisibilité à quatre joueurs), ce nouvel opus exclusif à la Wii U est un peu paradoxal. Parce qu’en définitive, et contrairement à Nintendo Land qui n’a pas de sens sans le Wii U Gamepad, qui est le cœur de cette nouvelle console, ce Mario pourrait très bien s’en passer.

Ecran étendu ou déporté

Pourtant, on adore pouvoir éteindre son téléviseur et continuer à jouer sur l’écran portable plutôt agréable du Wii Gamepad. On peut alors se balader, quitter le salon pour la chambre ou la cuisine, tant qu’on reste à portée de la console. Et le réseau sans-fil ad-hoc semble bien supporter de traverser les murs et autres obstacles inévitables.

On peut éteindre son téléviseur...
On peut éteindre son téléviseur… – On peut éteindre son téléviseur…

New Super Mario Bros. U n’est donc pas vraiment un jeu Wii U. Ce n’est pas l’utilisation amusante mais finalement peu révolutionnaire de son gamepad à écran tactile en multijoueur, qui fera dire le contraire. Même si cette mablette sauvera la mise à bien des reprises – on peut en effet créer des plates-formes sous les pieds de ses amis pour leur éviter une chute, c’est Wiimote en main qu’on s’amuse le plus. Vraiment.

Pedigree royal

En multi, c’est avec la manette de la Wii qu’on retrouve ces réflexes de jeu, course, saut millimétré et course aux pièces dans un paysage en HD, beau mais pas vraiment renversant. Même si quelques effets « fantômes » sont plutôt plaisants. Mais ce nouveau Mario semble plus directement prendre ses racines du côté de Super Mario World – une impression peut-être due à la carte des mondes –  et même de l’ancestral  Super Mario Bros. 3. Deux belles références qui expliquent sans doute qu’on retrouve tout l’art de Nintendo pour les niveaux cachés, les petits indices à l’écran qui indiquent qu’il y a là un passage, ici une cache de pièces ou encore un tuyau pour découvrir un sous-niveau. On poussera également des interrupteurs, courra à dos de Yoshi, bref, l’aventure à un goût de plombier.

Multi en coopération
Multi en coopération – Multi en coopération

Exploration et complétisme

D’ailleurs, on peut faire et refaire un niveau, et on aura toujours l’impression de redécouvrir un détail, une zone qui nous était restée inaccessible précédemment parce qu’on n’était pas équipé de la bonne combinaison : l’écureuil planeur marquera les esprits, tout comme le bébé Yoshi qu’on peut gonfler et utiliser comme un ballon sonde pour s’élever à des hauteurs « stratosphériques ».

Côté nouveauté également, on s’amusera à poursuivre Carrottin, le petit voleur de coffres, qui nous donnera un petit bonus une fois appréhendé.

On le voit, pas de révolution en cours, mais un vrai plaisir de jeu, une mécanique superbement huilée, des références dignes des plus grands pedigrees et des défis bien ardus pour les plus accros avec les modes Défis, Ruée vers l’Or et Course aux pièces.

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Pierre Fontaine