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Test FIFA 15 : pourquoi il faut l’acheter… ou pas

Voilà plusieurs semaines que nous traînons notre sac de sport de stades en stades virtuels dans la nouvelle édition du plus célèbre des jeux de foot. Les 70 € du billet sont-ils justifiés ?

Le FIFA d’Electronic Arts, c’est comme le Beaujolais Nouveau. L’éditeur nous vante chaque année un millésime d’exception, les joueurs y vont tous de leur avis, et qu’importe la qualité du cru, il s’en vend dès la sortie des millions d’exemplaires. Après plusieurs semaines entre Rio, Paris, Milan et Barcelone, une chose est sûr, le réveil est beaucoup moins douloureux qu’un lendemain de Beaujolais. Beaucoup de bon temps, quelques courbatures aux pouces, mais une question demeure : « Faut-il dépenser 70 € cette année encore ? ». La réponse, point par point.

Pour les graphismes : oui, mais ça dépend

Comme la version précedente, FIFA 15 est à cheval entre deux générations de consoles : PS3 et Xbox 360 d’un côté, PS4 et Xbox One de l’autre. Soyons clair, si vous aviez FIFA 14 sur une console “Old Gen”, l’écart visuel n’est pas vraiment flagrant. On note à peine quelques améliorations concernant la modélisation des joueurs, du public et des stades. Vous vous êtes offert une nouvelle console ces 12 derniers mois ? Dans ce cas, ruez-vous sur FIFA 15. Visages, textures des maillots et des shorts, stades, gestion de la lumière, le jeu entier gagne en finesse et en détails même si au final, la différence est surtout visible sur les ralentis. Lors de la présentation du jeu en avant-première en juin dernier, Electronic Arts avait insisté sur les marques de tacles et de crampons qui seraient désormais bien visibles sur le terrain. Et de manière plus ou moins prononcée en fonction des conditions climatiques. Après une bonne mi-temps jouée sur un terrain gorgé d’eau un soir de Toulouse – Metz particulièrement pluvieux, nulle égratignure sur le pré… Mystère (pour ceux que l’info intéresse, Metz l’a emporté 2-0, doublé de Krivets).

Aucune marque sur le terrain après une mi-temps pluvieuse à Saint-Symphorien...
Aucune marque sur le terrain après une mi-temps pluvieuse à Saint-Symphorien… – Aucune marque sur le terrain après une mi-temps pluvieuse à Saint-Symphorien…

Pour le réalisme : non

Les graphismes participent au niveau de réalisme du jeu, certes, mais l’intelligence artificielle ainsi que les mécanismes y sont généralement pour beaucoup, voire plus. FIFA 14 avait déjà considérablement amélioré le comportement de l’IA dans les matchs « contre l’ordinateur ». Vous menez 1-0 à dix minutes de la fin ? Vos adversaires vont se faire beaucoup plus pressants devant le but et plus incisifs tandis que vos joueurs auront du mal à mettre un pied devant l’autre. Ce FIFA 15 reprend cette même logique générale, tout en apportant quelques nouveautés… dont on se serait passé. Plutôt prévisibles dans FIFA 14, les gardiens de FIFA 15 sont beaucoup plus inconstants, voire carrément limites par moment. Capable de sortir un missile envoyé en lucarne à bout portant, ce même gardien aurait toutes les peines du monde à capter une frappe molle du pied faible de Gourcuff (c’est pour dire).

Si l’intention était bonne, la concrétisation a plutôt tendance à agacer. Autres remarques qui nuisent globalement au réalisme du jeu : certaines équipes sont totalement surestimées, comme le Real Madrid ou la sélection nationale Brésilienne, entre autres. Autre détail agaçant, cette tendance qu’ont les arbitres à ne sanctionner que d’un carton jaune les tacles assassins par derrière… ou de rester stoïques sur des fautes dans la surface qui choqueraient même les arbitres anglais les plus laxistes.

Pour l’immersion : non

Le graal de tout éditeur de simulation sportive est un parfait dosage entre immersion et plaisir. Pas évident à trouver, même quand on s’appelle Electronic Arts. Côté plaisir, tous les fans de foot s’y retrouveront. Des licences officielles en pagaille, du contenu exclusif à télécharger, de bonnes sensations de jeu… Difficile de faire le difficile. On regrette tout de même que seuls les stades de la Premier League anglaise soient entièrement modélisés. Côté Ligue 1, une poignée seulement le sont, et c’est bien dommage. Cette nouveauté aurait mérité à elle seule l’investissement de 70 €. Comment ressentir l’émotion d’un gros match à domicile joué dans un stade qui n’est pas vraiment celui de l’équipe qui reçoit ? Côté immersion, l’éditeur a encore pas mal de travail.

En mode carrière, il est encore nécessaire de faire un détour par le classement pour savoir quelle est la position de notre adversaire du jour. À aucun moment cette information nous est donnée durant la phase d’avant-match. C’est pourtant une donnée importante qui aiderait le joueur à mieux ressentir la dramaturgie propre à toutes compétitions sportives. Quant aux commentaires… La plupart n’ont pas évolué depuis 2012, et leur manque de bon sens commence sérieusement à agacer. Même les bugs ont été reconduits : lorsque vous menez 4-0, une fois sur deux, Hervé Mathoux évoque un score de « 5-0 ». D’ailleurs, cela fait bien longtemps que ce cher Hervé n’a pas commenté le moindre match sur Canal +. Côté immersion, il y a mieux.

Pour l’interface : oui

L’un des changements les plus visibles de ce FIFA 15 concerne l’interface. La logique de navigation reste inchangée, mais les blocs des différentes sections sont désormais sur fond noir. Quelques accès ont été réagencés de façon plus logique, et globalement, nous avons rencontré moins de ralentissements qu’auparavant (sur Xbox 360 et Xbox One). Le système de recherche de joueurs et les mails envahissants des recruteurs sont encore de mise, mais FIFA a totalement repensé la gestion de votre équipe. Il est beaucoup plus facile de faire des changements dans votre équipe-type, et surtout, vous pouvez désormais en concevoir cinq différentes avec des feuilles de match spécifiques. Par exemple, la grosse artillerie pour les matchs de gala, et une équipe moins huppée pour les adversaires de seconde zone. Voilà qui devrait vous permettre de faire tourner l’effectif de manière plus simple qu’auparavant.

Alors, on l’achète ?

En clair, si vous avez déjà FIFA 14 sur PS4 ou Xbox One, inutile de dépenser de nouveau une soixantaine d’euros pour FIFA 15. Les différences entre les deux versions ne sont pas suffisantes pour justifier l’investissement. Si en revanche vous jouez à FIFA 14 sur une Xbox 360 ou une PS3, et que vous comptez vous offrir une nouvelle console Nextgen à Noël… attendez la fin d’année et offrez-vous FIFA 15, vous allez vraiment y gagner visuellement. Enfin, si vous ne comptez pas vous offrir une PS4 ou une Xbox One, attendez FIFA 16, FIFA 15 OldGen ne vous apportera pas beaucoup de nouveautés.

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Christofer Ciminelli