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SVG, un format unique pour les graphismes sur le web

Le format SVG, soutenu par le W3C, réduit à l’extrême la taille des fichiers et offre une interactivité hors pair. Totalement intégré à XML, il promet de faire table rase des fichiers GIF et Flash.

Le sigle SVG (Scalable Vector Graphics) désigne un nouveau format de fichier qui devrait accompagner le déploiement des pages XML. À l’instar de PostScript, de Flash ou de QuickTime, le format SVG fait appel à un langage vectoriel pour décrire les formes (cercles, triangles, polygones, etc. ), les couleurs, les polices utilisées, sans s’attacher à définir chaque point du graphisme. Comme PostScript, il permet d’utiliser un fichier unique pour l’affichage à l’écran en 72 points par pouce et pour l’impression, en exploitant la définition maximale de l’imprimante. Comme Flash ou QuickTime, il gère parfaitement les changements d’échelle, les transparences et les feuilles de style.

Un format unique à vocation universelle

En revanche, contrairement à Flash ou QuickTime, qui sont des formats propriétaires, SVG est développé en commun par une large palette d’acteurs, sous la houlette du W3C (World Wide Web Consortium). De fait, son succès paraît d’ores et déjà assuré, d’autant que ce format semble répondre à tous les critères qui lui permettront de devenir un standard largement employé. Des grands noms comme Adobe, Apple, Autodesk, Corel, HP, IBM, Quark et Xerox, pour ne citer que les plus connus, ont rejoint le comité SVG du W3C et participent activement à sa mise au point.
Techniquement, SVG respecte la syntaxe XML. Son intégration et sa compatibilité avec le futur standard du web sont ainsi assurées. Ensuite, il se présente sous la forme d’un fichier texte, et est, à ce titre, entièrement éditable. Sur ce point, il diffère de Flash, qui est lui aussi un format vectoriel, mais représenté par des fichiers binaires, donc moins pratiques d’emploi.
SVG concurrence également les formats de type bitmap que sont GIF (Graphics Interchange Format) et, dans une moindre mesure JPEG (Joint Photographic Experts Group). Ainsi, alors que le format GIF n’affiche que 256 couleurs et n’offre qu’un mode de compression très moyen, le SVG lui oppose une gestion de seize millions de couleurs et des tailles de fichiers nettement plus réduites. Différentes simulations effectuées sur divers types de fichiers montrent que ceux enregistrés au format SVG sont de cinq à trente fois moins volumineux que leurs équivalents en GIF. Autre point fort du SVG par rapport à GIF : la gestion du texte. Au format GIF, un texte inséré dans un graphique devient partie intégrante du dessin ; il n’est plus reconnu en tant que texte. Avec le SVG, il garde sa spécificité. Mieux : il reste reconnaissable (et donc indexable) par les moteurs de recherche, au même titre que le reste du texte placé dans une page.

Moins adapté pour les photos que le format JPEG

Le format JPEG est, aujourd’hui, le standard pour le stockage des photographies. Il gère seize millions de couleurs, mais son algorithme de compression entra”ne une perte de qualité de l’image. Et, parce qu’il est de type bitmap, il utilise des fichiers différents pour l’affichage et pour l’impression. Malgré ces défauts, il reste cependant supérieur au SVG, mal adapté à la description des photos. En effet, leur décomposition sous forme d’expressions vectorielles aboutit à de très longs fichiers descriptifs, d’une taille plus importante qu’avec le JPEG. Le SVG a toutefois un autre atout : en tant que fichier texte, il est parfaitement adapté à la compression, par exemple sous forme de fichier . zip. Il reprend alors l’avantage sur le JPEG en ce qui concerne le poids du fichier. Mais la décompression d’images à la volée nécessitera un temps de traitement qu’il est encore difficile à estimer et qui dépendra de la puissance du processeur utilisé
La grande qualité du format SVG est son extrême souplesse d’emploi. Il sait tout faire. Compatible CSS (Cascading Style Sheet), il accepte qu’on lui attribue un style (fixe ou dynamique) : une fonction idéale pour modifier, par exemple, la couleur ou la taille d’un logo en une seule opération sur la totalité d’un site. Interactif, il détecte le passage du curseur et le clic de la souris, et est parfaitement adapté à la réalisation d’animations de qualité, avec gestion des transparences, zooms automatiques, etc. Enfin, son intégration à XML en fera un format directement reconnu, transparent pour l’utilisateur. Cela mettra fin, à terme, à l’obligation d’installer un plug-in pour reconna”tre un format propriétaire de type Flash ou QuickTime.

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KARIM BERNOUSSI