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Sur Android comme sur iPhone, StopCovid aura des difficultés à fonctionner

En raison des limitations techniques, il est probable que l’application du gouvernement ne fonctionnera bien que sur quelques millions de terminaux.

On le sait, le gouvernement refuse pour des raisons de souveraineté de connecter son application StopCovid sur l’API proposée par Apple et Google. Ce faisant, il assume le fait que cette application ne fonctionnera pas sur les iPhone, où l’usage permanent du Bluetooth en arrière-plan est interdit. Mais en réalité, l’usage de StopCovid ne sera pas beaucoup mieux sur Android. Selon le hacker Eliott Alderson, l’usage permanent du Bluetooth est également impossible en arrière-plan à partir de la version 8 du système d’exploitation. « Au moment où l’app passera en arrière-plan, elle aura une fenêtre de quelques minutes pour créer et utiliser ses services. Ensuite, le système tuera tous les services », explique-t-il sur Twitter.

La seule solution serait donc d’utiliser un « foreground service », ou service de premier plan. Il permet à une application de continuer à faire tourner une activité même si l’on interagit plus avec elle. C’est par exemple le cas lorsqu’on fait un enregistrement audio ou lorsqu’on écoute de la musique. Mais un tel usage est très encadré. L’activité doit être notifiée en permanence au niveau de la barre d’état. Par ailleurs, le système va afficher une alerte au bout d’un certain temps, s’il estime que l’usage devient abusif. En effet, un service actif en permanence consomme les ressources du smartphone. Android doit donc veiller au grain.

Souveraineté ou efficacité, il faut choisir

En somme, StopCovid ne fonctionnera pas sur iOS, qui représente pourtant 21 % du parc de smartphones en France (source : Kantar 2019). Sur Android 8 ou supérieur, l’application sera bardée d’alertes, ce qui n’incitera pas franchement à son usage. Il n’y a donc que sur les terminaux Android 7 ou inférieur, soit 40 % du parc Android, où StopCovid passera comme une lettre à la poste. D’après les calculs d’Eliott Alderson, qui s’appuie sur différentes études de marché, cela représenterait… 4,3 millions de terminaux en France. On sera donc loin de l’usage de masse nécessaire pour contenir l’épidémie. Avec l’API d’Apple et Google, le gouvernement devrait certes tirer un trait sur son idée de souveraineté, mais son application gagnerait en efficacité. Un choix cornélien.

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Par : Opera

Gilbert KALLENBORN