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Selftrade drague les petites entreprises

Le courtier en ligne espère ainsi générer des revenus récurrents, et s’affranchir en partie des fluctuations des marchés financiers grâce à l’épargne salariale, en plein boom.

Née avec les ordonnances de 1967, l’épargne salariale représentait fin décembre 2000 un encours global de 54,77 milliards d’euros, géré par 3 406 fonds communs de placement d’entreprise (FCPE). Fin décembre 2001, la société d’études Eurostaf évaluait à 7 milliards d’euros par an le flux annuel d’épargne salariale. Et le directeur de cette étude, Philippe Neves, indiquait “qu’à l’horizon 2005, les flux annuels seront compris entre 12 milliards d’euros en hypothèse basse et 17 milliards d’euros en hypothèse haute”.L’objectif d’un doublement du marché semble crédible : aujourd’hui, 97 % des PME de moins de 50 salariés n’ont aucun dispositif d’épargne salariale. Or, “la loi Fabius [du 19 février 2001, NDRL] leur simplifie l’accès aux dispositifs et instaure des incitations”, souligne Philippe Neves. Elle permet, par exemple, la mise en ?”uvre d’un Plan d’épargne interentreprises (PEI), tout en offrant aux mandataires sociaux (dirigeants, gérants, administrateurs, etc.) d’entreprises de moins de 100 salariés la possibilité d’adhérer à une formule d’épargne salariale.

Nouveau relais de croissance

Dans ces conditions, rien d’étonnant à ce que les acteurs financiers considèrent l’épargne salariale comme un vrai relais de croissance. C’est le cas en particulier du courtier en ligne Selftrade, qui vient d’annoncer son ambition de récolter 100 millions d’euros en trois ans. “En élargissant notre gamme de produits financiers à la collecte d’actifs, nous voulons éviter d’être trop soumis aux aléas et aux fluctuations des marchés financiers”, explique Gwenaël Moy, directeur général de Selftrade France. En ce sens, le courtier hexagonal entame un virage important, glissant d’un modèle économique grand public vers un modèle professionnel aux marges sans doute moindres, mais plus constantes. Du reste, sa maison mère, l’Allemand DAB, réalise déjà un tiers de son chiffre d’affaires en B-to-B.Avec 700 millions d’euros d’encours, 50 000 comptes clients et un agrément bancaire, Selftrade estime disposer de toute la légitimité requise pour envoyer son équipe de commerciaux prospecter le marché des PME-PMI. En fait, le courtier compte surtout décliner son métier d’intermédiaire financier sur le marché de l’épargne salariale. Son offre ? Assurer en interne la gestion administrative des comptes d’épargne salariale et laisser la gestion des sicav ou des FCPE spécifiques aux spécialistes de la gestion d’actifs, comme Axa Investment Managers ou Crédit Lyonnais Asset Management.Stratégie peu lisible pour certains : “On sait depuis longtemps que Selftrade s’intéresse à ce marché. Avec quel positionnement ? Ce n’est pas encore très clair à nos yeux. En tout cas, quand Hypovereinsbank [maison mère de DAB et, donc, de Selftrade] a lancé un appel d’offres en France pour un produit d’épargne salariale, c’est nous qui avons été retenus…”, glisse Olivier de Fontenay, cofondateur de Novacy, filiale de l’assureur Generali, spécialisée dans l’épargne des salariés.

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Michel Gassée