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Salon Cartes 2000 : l’avenir de la carte à puce s’expose à Paris

Cartes a fait la preuve une nouvelle fois de son rayonnement international. En tablant sur l’explosion rapide du marché, ses acteurs se livrent à une course de vitesse technologique.

La promesse faite l’an dernier d’utiliser l’ensemble des installations du Cnit de Paris n’aura pas suffi à désengorger les allées de cette quinzième édition de Cartes 2000. La croissance très rapide du salon se traduit notamment par l’ouverture d’un nouveau niveau, baptisé Cards for @ secure Net, entièrement consacré à la sécurité des transactions sur Internet.” L’affluence a été massive dès la journée d’inauguration. Nous allons pulvériser notre prévision de 12 000 visiteurs “, se réjouit Annette Elholm, la nouvelle responsable de l’organisation de la manifestation. Un marché qui atteint sa maturité Cartes 2000 ne fait que confirmer un peu plus sa réputation de première manifestation mondiale du secteur. Une position qui récompense le rôle pionnier de la France, pays inventeur de la carte à puce, mais plus globalement l’avance prise par l’Europe dans le développement de cette technologie.

La carte à puce adopte Java

Mais cela suffit-il à expliquer un tel bouillonnement ? ” Toute technologie qui dépasse un seuil d’adoption de 25 % explose. Les exposants sont convaincus que le moment est proche “, répond sereinement Annette Elholm. ” Les signes de la maturité du marché se multiplient, renchérit Daniel Halber, responsable marketing Europe d’ ActivCard.Java fournit désormais un environnement fiable et standardisé pour les nouvelles cartes multiapplications ; Microsoft développe une offre alternative crédible et, surtout, les premiers projets pilotes de vaste ampleur sont lancés en France dans le domaine de la PKI et du commerce mobile.” Autre signe de ce changement, le salon Cartes s’éloigne du tout technologique des débuts pour laisser une plus large part au marketing. ” Les industriels ont eu trop d’imagination en vantant les possibilités de la carte à puce ! La réalité, c’est-à-dire les besoins des utilisateurs, les rattrape “, ironise Annette Elholm. Cela explique la large place réservée cette année aux démonstrations. Chez Oberthur, quatre ateliers ciblant l’utilisateur final étaient consacrés à la sécurisation des messageries (cryptographie, accès par GSM…), aux services bancaires électroniques (banque à domicile, bourse…), aux services de commerce électronique (portefeuille électronique, services WAP…) et aux services d’information (accès aux intranets, services de localisation…).Pour autant, le salon n’abandonne pas sa fonction de vitrine technologique. Avec quelques longueurs d’avance sur le marché, Oberthur a ainsi dévoilé sa carte SIMphonIC 3G, une carte UMTS pour la téléphonie mobile de troisième génération. Cette carte Java multiapplicative pour les futurs terminaux sans fil permettra de télécharger musique, jeux et vidéo, d’effectuer des transactions bancaires et d’accéder à différents réseaux d’opérateurs.Dans la même veine, Gemplus a montré les premiers développements d’une architecture basée sur une carte à puce Java, avec RMI et Jini, permettant le déploiement et l’implémentation de services, à partir d’applications hébergées sur un réseau. DV Card présentait une carte hybride capable d’accueillir tous les types de puces, bandes magnétiques et codes à barres en plus d’une piste de type DVD ou CD-ROM.

La carte téléphonique passe à 32 bits

Les cartes SIM de téléphone (Subscriber Identity Module) passent aux 32 bits Un des événements de ce salon a été, sans conteste, la présentation par la société Incard de la première carte 32 bits. ” La compétition entre opérateurs de téléphonie mobile ne se fait plus sur les prix mais sur les services, explique Salvatore Pinto, PDG d’Incard. Une carte SIM 32 bits Java ouvre la porte à une véritable différenciation de l’offre, en particulier avec les applications de commerce mobile.” Pour réussir ce développement, qui met la puissance équivalente à un 486 dans un téléphone mobile, trois entreprises se sont associées : l’italien IPM/Incard, qui a assuré l’intégration de la carte et l’installation de JavaCard 2.1.1, le coréen Samsung pour la sécurisation du processeur et l’intégration mémoire, et le britannique ARM pour l’architecture processeur. ” Le développement de cette carte a débuté il y a deux ans, raconte Piercarlo Ravasio, vice-président du groupe IPM.Java était alors le seul standard émergent et ouvert. L’utilisation d’une plate-forme ouverte permet aux opérateurs de disposer d’un choix bien plus vaste d’applications pour leurs clients. ” La Mokard, avec ses 64 Ko de ROM (stockage du système d’exploitation et des applications), 4 Ko de RAM (mémoire d’exécution) et 32 Ko d’EEPROM (mémoire utile pour l’utilisateur), peut en effet faire tourner des applets Java. Cette Mokard repose sur l’architecture Risc ARM 7, déjà éprouvée.” Nous avons dû modifier certains points de l’architecture pour des raisons de sécurité, révèle Ettore Gaiani, vice-président du marketing de Samsung pour l’Europe. Pour éviter le piratage de la carte, mais aussi pour assurer la rapidité des opérations de chiffrement. ” Et les concepteurs de Mokard ne comptent pas s’arrêter là. Dans un souci d’anticipation du marché, ils prévoient déjà lextension de la mémoire EEPROM à 256 Ko, avant un saut de technologie qui devrait les conduire à plus de 1 Mo.

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Laurent Sounack et Renaud Bonnet